Gorod – « A Perfect Absolution »

- 28/03/12 18:29

 

C’est avec plaisir que j’ai eu l’occasion de découvrir le tout nouvel album de Gorod. Ces death-métalleux bordelais sont, hasard ou non, comme le bon vin : ils se bonifient avec le temps. Il n’y a qu’à écouter leur discographie dans l’ordre chronologique pour voir l’évolution de leur musique. En 2009, j’avais pris une énorme claque avec Process of a new decline (tout simplement le meilleur album de métal de cette année là pour moi) . Des concerts, un EP étonnant (Transcendance, 2011) et un changement de line-up plus tard (nouveau chanteur, nouveau guitariste) , A Perfect Absolution pointe le bout de son nez.

L’album commence avec une intro orchestrale à l’ambiance angoissé, très soigné. Mais il ne faudra pas plus d’une minute au groupe pour lancer sa première bombe. « Birds of Sulphur » se présente comme une chanson efficace même si quelque peu classique pour Gorod, et apporte la première bonne surprise de l’album : la voix du nouveau chanteur. En effet, cette dernière offre un panel d’expressions beaucoup plus important que l’ancien chanteur (qui avait sa propre personnalité certes, mais systématiquement monocorde) . On se retrouve à avoir des parties ultra catchy avec des passages plus ou moins chanté par moment. Personnellement, je trouve que cela apporte une finition qui n’existait jusqu’alors pas dans le groupe.

Passé cette excellente découverte, on peut poursuivre l’écoute en prenant plaisir à découvrir l’osmose des parties guitares qui règnent depuis le tout début du groupe. Rien à dire, c’est encore bougrement bien fichu et aucune partie n’est laissé au hasard. Si vous doutez de mes dires, allez donc jeter un oeil sur « Element And Spirit » ou encore « Carved In The Wind« . Difficile de faire un quelconque reproche à ce niveau là, d’autant que les parties solos sont du même acabits. A vrai dire, ils me semblent même plus aboutis que sur les anciens albums. Et que dire de ces petits passages groovy qui viennent se mélanger aux bon gros riff bien gras. Bref, du travail de pro avec en prime un pur son de gratte. Conséquence de ce jeu de guitare, la basse à tendance à être mis en retrait aux premières écoutes. Et pourtant, si l’on fait l’effort de tendre l’oreille, on aura l’occasion de découvrir une excellente basse,  très travaillé et qui sait être mise en avant quand il le faut.  Une basse complètement emportée par la folie, comme on en voit rarement dans ce genre de musique. Là aussi, le travail est impressionnant de maitrise. Reste encore la batterie, qui envoie du lourd tout le long. Ce batteur, qui avait déjà apporté un gros plus au son et à la personnalité du groupe sur Process of a new decline, sait définitivement taper où il faut, quand il faut, même quand on ne l’y attend pas. Que du bon.

Coté production, on est dans la même gamme que l’album précédent, soit excellente selon moi. Pas de surprise donc, mais on retrouve quelques légers arrangements qui sont bienvenus, jamais mis trop en avant (du synthé, quelques effets etc…) et des intros soignées (« Birds Of Sulphur« , « 5000 At The Funeral« ) . De manière plus générale, le cru 2012 offre plus de diversité que n’importe quelle autre album de Gorod. On s’éloigne un peu, il est vrai, du death pur et dur comme le groupe nous avait habitué, avec des morceaux plus recherché qu’auparavant, plus mature. Ne croyez pas pour autant que les mecs se soient adoucis (« Axe Of God« , »Sailing Into The Earth« ) . De plus, on reconnait définitivement la patte du groupe. Une évolution somme toute logique et réussi.

A Perfect Absolution porte bien son nom. C’est le genre d’album qui a un taux de réécoute énorme tellement il y a d’éléments à découvrir. Et c’est tant mieux car s’il y a un seul reproche à faire au disque, c’est peut être sa durée (un peu plus de 30 min seulement) . Ce point reste toutefois discutable ; les albums cultes ne sont pas les plus long après tout. Enfin, même si je ne m’y suis pas du tout penché, sachez que l’album raconte une histoire : une reine russe du Xème siècle en quête de vengeance. Je vous dis, les mecs ont fait ça bien. A consommer sans modération (de toute façon, l’inverse est difficilement possible) . Et vous pouvez toujours aller vous faire un avis en live, ils sont actuellement en tournée à travers l’Europe,  avec entre autre Obscura.

 

 

Tracklist :

01. Birds Of Sulphur

02. Sailing Into The Earth

03. Elements And Spirit

04. The Axe Of God

05. 5000 At The Funeral

06. Carved In The Wind

07. Varangian Paradise

08. Tribute Of Blood

 

 

Guilhem Menuet

 

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