Greeley Estates – The Death of Greeley Estates

- 13/09/11 15:57

Ryan Zimmerman (vocals) avait déclaré que le nouvel album serait un condensé de tout ce qu’ils avaient déjà fait dans les précédents opus, un genre de best of exclusif, c’était une déclaration qui donnait méchamment envie d’en écouter plus. Pourtant lorsque les fans ont vu la publication « the death of greeley estates » sur la page facebook officielle du groupe ainsi que l’apparition d’un morceau appelé « The Last Dance », beaucoup ont cru à la fin pure et simple du groupe accompagné d’une chanson en guise d’adieu. Puis la nouvelle est tombé, c’était finalement la promo tapageuse de leur nouvel album, une véritable bombe de 50 minutes. C’est le deuxième effort de GE avec Zimmerman seul aux commandes vocales depuis le départ de Telle Smith,  sa voix particulière a permis à Greeley Estates de se faire une marque de fabrique dans le milieu du metalcore, avec notamment l’excellent « No Rain, No Rainbow », qui malgré son efficacité et ses nombreux featuring (Cameron Martin du Irish Front, Craig Mabbitt et même Jared Warth) n’avait pas su apporter l’étincelle nécessaire pour faire parti des meilleurs. Avec ce coup de pub et les multiples déclarations alléchantes, « The Death of Greeley Estates » avait plutôt intérêt à valoir le coup.

L’opus commence avec « Straight Jacket », une piste qui dans sa morphologie me fait pense à « Friends are Friends for Never »mais sans son énorme break. Avec cette intro on est attaqué à froid et j’ai la chair des oreilles à vif, le groove qui se fait légèrement entendre en fin de morceau n’y changera rien. Vient ensuite « The Last Dance », un morceau sorti précédemment et dont les mérites de la clean voice dans ces refrains/bridges sont vantés partout sur le vieux continent. Cette piste n’a rien d’une dernière danse justement, elle nous prouve que Greeley Estates n’a pas fini de nous faire danser dans les fosses et de nous faire jumper à la bibliothèque (oui je révise avec mon ipod). La piste suivante – « Friendly Neighborhood Visit » – représente d’après Zimmerman tous les différents éléments que GE a essayé d’incorporer dans leurs précédents albums. C’est vrai qu’il ressemble à une dégustation des capacités tant musicales que vocales du groupe : des riffs endiablés, des breakdowns tonitruants, du scream écorché et des infiltrations électroniques controversables. Le morceau parle de violence conjugale, le pétage de plombs s’y prête, c’est réussit.

« The Bodies », plus calme, fait étalage des talents de vocalist « normal » du Zimm. Le chant est une merveille et les paroles font froid dans le dos, que du bonheur. Une ambiance de mort règnera dans votre salle de bain (si vous l’écoutez dans votre salle de bain bien évidemment) jusqu’à ce que les screams lugubres et peu rassurants viennent détruire vos envies de Morphée. Ce morceau raconte l’analogie d’un serial killer qui cache les corps sous le sol de sa maison en représentation de certains secrets que nous cachons parfois au cours de nos vies, on en a tous un, alléchant n’est-il pas. C’est le morceau qui va parfaire l’album en même temps que l’oeuvre de Greeley Estates ; une dimension toute autre s’ouvre à eux. On repart ensuite sur du Greeley plus classique avec « The Medic », un son plus post-hardcore puisque l’alternance clean/scream se fait plus naturellement qu’une fermeture de McDo par José Bové. On a même droit à quelques choeurs d’églises féminin (2/3 voix) en fin de morceau, histoire de pousser plus loin l’ambiance glauque, en mode le Village des Damnés. L’adoucissement se confirme avec « Thousand Burning Forests », une piste au tempo lent, aux riffs post-pop. Mais comme rien ne vaut l’expérimentation le frontman placera quelques screams, et le screams sur tempo lent c’est et ça restera l’une des expériences musicales les plus intéressantes du monde contemporain, et quand on voit la folie que c’est lorsque les londoniens de Bring me the Horizon s’y donne (« Suicide Season ») ou même d’autres groupes moins connu qui font mouche à chaque fois (« Dear Dad » de the Plot in You) il ne faudra pas s’étonner de voir ce phénomène que j’apprécie particulièrement se reproduire encore et encore et encore et encore plus qu’il ne l’est déjà. GE envoie ensuite les bestiaux dans l’arène avec successivement « Leave the Light on » et « Circle the Wagons », deux défouloirs dignes des jeux d’arènes romaines. Ryan tient parfaitement sa voix, elle entre dans nos têtes et y laisse son venin, peut-être un poil trop trafiqué mais elle n’en est pas moins efficace. L’écriture des refrains est l’une des grandes réussite de cet opus, un chant et des rythmes intelligents qui permettent de retenir la mélodie assez rapidement et de s’y accrocher aussitôt. L’exemple est prorogé avec « The Reaction », qui après nous avoir dragué lance un break horriblement sale tant il est lourd. Les adeptes du masometal se seront probablement détruit le lobe crânien sur la table ou la surface résistante la plus proche.

Je remarque une polyvalence vocale chez Zimmerman qui avec quelques ajustements et quelques nuances du grain de voix augmente l’intérêt d’un album déjà culte. « The Postman » est la piste la plus uptempo, elle ne laisse pas le temps de respirer tant la superposition des vers est parfaite, merci Cory Spotts (producteur). Superposer les lyrics a toujours été un problème en live mais bon dieu que c’est jouissif en studio, et quand on à la voix de Ryan Zimmerman, on repart forcément avec les poches bourrés de bonbons. « Mouth to Mouth », juste ce qu’il nous fallait, littéralement, tant l’album est intense et dense. Je propose à Tragic Hero Records de livrer la galette avec des kits de massages cardiaques, car 15 pistes à slammer et mosher sur son lit, cela peut provoquer quelques crises. Maintenant qu’on en a finit avec la traduction de « Mouth to Mouth » : la piste est bien plus calme que les précédentes, une voix féminine plus affirmée s’y fait même entendre, ça fait grandement du bien. La deuxième et dernière interlude servira d’introduction à la piste finale : « December ». Une perle de douceur qui viendra poignarder même les cœurs les plus froids, quoi de mieux pour cela qu’un morceau inspiré d’un mois qui représente l’hiver, le noir et le blanc, la tristesse et la morosité. Une superbe piste, pour clore un superbe d’album.

Un album accompli pour Greeley Estates, et surtout pour Ryan Zimmerman qui nous aura pondu des textes très intimistes et une dévotion toujours plus grande, puisque comme ils le disent eux mêmes : « we never know going into a record if it will be our last or not ».

 

Tracklist :

1 Straight Jacket

2 The Last Dance

3 Friendly Neighborhood Visit

4 Bodies

5 The Medic

6 Thousand Burning Forests

7 Broken (Interlude)

8 Leave the Light on

9 Circle The Wagons

10 The Reaction

11 Tonight

12 The Postman

13 Mouth To Mouth

14 Repaired (Interlude)

15 December

 

 

Tommy Hennequin

 


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