I Set My Friends On Fire – Astral Rejection

- 29/06/11 18:44

Que ce fut long, que ce fut long ces trois ans d’attente pour qu’enfin I Set My Friends On Fire ressortent un LP. Depuis leur premier effort très prometteur You Can’t Spell Slaughter Without Laughter ISMFOF n’a pourtant pas chômé. Oui, les natifs de Miami ont d’abord recrutés un ex-membre de From First to Last (RIP) comme musicien officiel de tournée, puis comme membre officiel du groupe. Entre temps Nabil Moo a décidé de quitter le groupe laissant Matt Mehana – l’homme à la chevelure magique – et Chris Lent by-themselves. Entre temps ils nous avaient fait patienter avec deux morceaux réalisés avec le duo comique de transatlantique Smosh : Four Years Fourplay et l’hilarant Sex Ed Rocks ; ainsi que d’une démo – d’ailleurs présente sur l’album – de la chanson Excite Dyke. Alors aujourd’hui, je ne boude pas mon plaisir d’entendre à nouveau les floridiens pour ce que j’espère être l’album de la confirmation.

Pas d’introduction loufoque comme sur le premier album où un extra-terrestre emmenait Matt et Nabil sur sa planète (pourtant le thème s’y prêtait : astral/astre/planète, ouais je vous prends pour des cons) mais juste quelques secondes pour se mettre dans l’ambiance en début de première piste. Mais quelle première piste !! It Comes Naturally était sorti il y a quelques semaines mais pour ne pas me spoiler je ne l’avais pas excessivement écouté. L’effet que j’avais recherché est réussi, je suis bluffé par la puissance vocale acquise par Matt et par ce refrain exceptionnel, qui reste et que je vais chantonner pendant une bonne semaine. L’entrée en matière est plus que réussie. Ensuite ils nous font de l’« electronicacore » avec Infinite Suck, un morceau bien lourd mais qui a à ses extrémités des sons electro très expérimentaux, pas vraiment révolutionnaire pour les fans de la première heure mais qui sont quand même assez saugrenues. La force de la clean voice dans les premiers morceaux et finalement tout au long de l’album c’est de ne pas trop tomber dans l’excès d’auto-tune, elle se fait très discrete et s’entend à peine sur certaines pistes. Finalement la recette de ISMFOF est assez simple dans les descriptions mais infiniment complexe dans la réalisation : des couplets très deathcore/metalcore, des refrains rock plutôt punchy avec de temps en temps des passages électriques. C’est ce combo qui fait de ce groupe un fer de lance de l’originalité itself.

Excite Dyke, grand dilemme que ce morceau, il est pour ainsi dire inclassable tant les influences fusent de partout, on a du piano, du rock, du death, du pop, du speed. Bref une chanson faite sous acides pour les gens sous speed ou pour les gens wasted. Dans le genre morceau fait sous acides pour les gens sous acides, on a  My Paralyzed Brother Taps His Foot To This Beat (ça c’est du titre) qui me fait penser au générique du film Enter the Void (ndr : Gaspard Noé qui fait faire des crises d’épilepsie à 50% de ses spectateurs ça vous dit quelque chose?) tant elle est hypertrophié de partout. Que ce soit les chants qui partent dans tous les sens, l’electro sanguinaire ou encore la touche de dubstep, cette piste est un morceau d’ambiance pour les gens perchés. C’est complètement barré et c’est phénoménal.

Quand je vois la piste éponyme, je me dis qu’on l’a échappé bel : on aurait pu tomber sur un album qui s’appelle « mon frère paralysé à taper le beat avec son pied quand il a entendu ce morceau » (cf piste évoquée précédemment),  Narcissismfof ou encore Erectangles. Franchement…il n’est pas tout seul dans sa grosse tête le Matt. Pour revenir à la piste, c’est un ovni à part entière comme pratiquement chaque piste de ce chef d’oeuvre. Elle démarre sur un rythme très rapide avant de se stopper net, mais vraiment net pour nous laisser le temps de comprendre une partie des lyrics – toujours complètement barjo – du style « I can’t believe I found dirty pictures of you in the multiverse » ou encore « cumming is one of my favorite things to do ». Globalement c’est toujours la même rengaine niveau lyrics pour ISMFOF, du grand n’importe quoi pour attirer l’attention et pour créer un véritable décalage. Seuls quelques passages sont lucides et témoignent d’un ressenti quelconque, comme par exemple les « I’m bigger than you and I’m way bigger than him too » du refrain de It Comes Naturally.

Astral Rejection vient de se terminer dans une rythmique très post-hardcore, j’attaque la deuxième moitié de l’album pour la quatorzième fois et je ne me lasse toujours pas de chacune des pistes tant elles sont surprenantes et inhabituelles dans un style qui trop souvent se conforme. Même les morceaux très pop comme le délicieusement fruité Developer, the Horn ou le doux Life Hertz (oh oh le jeu de mot) me ravissent. Bon je vais pas décrire le reste des pistes aussi précisément parce que ça va encore durer un an et demi et qu’il faut aussi que vous découvriez les choses par vous-mêmes. Sachez juste qu’on oscille entre le génie (sous acide) et l’intervention divine (sous acide), Mehana nous claque ses screams vomitifs en pleine tronche, les expériences musicales sont certes très « strange » mais elles marchent diablement biens. On prends du plaisir à écouter leur délire et finalement c’est tout ce qui compte : s’éclater.

Mon sentiment final c’est que l’album est une pure bombe, il est certes un poil plus conceptuel que le premier mais le style tend à se démocratiser et on se laisse faire tranquillement. J’ai traversé l’univers, évité les astéroïdes, nagé dans les voies lactés et moshé sur les nébuleuses tout au long de l’album. C’est donc tout naturellement avec des chaînes aux membres que dans ma cave j’attendrais « patiemment » la venue de ce groupe lors du Identity on Fire Tour avec A Skylit Drive, Sleeping With Sirens et Woe is me. Certes ça ne plaira pas à tout le monde mais ceux qui avaient aimé  You Can’t Spell Slaughter Without Laughter ne seront certainement pas déçus.

 

Tracklist :

01. It Comes Naturally

02. Infinite Suck

03. Excite Dyke

04. My Paralyzed Brother Taps His Foot To This Beat

05. Astral Rejection

06. Developer, The Horn

07. Narcissismfof

08. Kief Catcher

09. Erectangles

10. Life Hertz

11. CACAFUEGO, Nuestra Señora de la Concepción!

 

 

Tommy Hennequin

 

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