Memphis May Fire – « Challenger »

Détracteurs de MMF, passez votre chemin, Challenger n’est certainement pas l’album qui révolutionnera votre avis sur la question. On n’a ni plus ni moins le droit à un The Hollow pt. 2 ici. Alors certes, le groupe use la même recette que des dizaines d’autres aujourd’hui, ce serait se mentir que de le nier : scream – breakdown – clean chorus – breakdown – scream – clean chorus, mettez ça dans l’ordre qui vous intéresse et vous obtiendrez le résultat voulu. Et pourtant, on ne saurait expliquer pourquoi, MMF parvient à émerger du lot et à mériter sa place parmi les grands. Quand on entend une chanson du groupe, il ne faut pas 10 secondes pour savoir qu’ils en sont l’auteur, fait de plus en plus rare de nos jours.

On saluera la performance vocale de Matt Mullins, grandement responsable de ce succès. Ses screams possèdent une vraie présence, on sent que là où la plupart des groupes l’utilise comme un simple outil pour créer un mosh pit, notre lead singer y insuffle du sens, de l’émotion. En termes techniques, j’ai même l’impression qu’il s’est amélioré et parvient à descendre plus bas par moments (notamment sur « Vices ») Et que dire des parties clean, si ce n’est qu’elles parviennent à nous remuer véritablement. Ils gardent cet équilibre qu’on leur connaissait entre l’aspect émotion et l’aspect entraînant, qui nous donne envie d’hurler avec eux (« Alive in the lights » et « Prove me right » en demeurent de parfaits exemples, et « Legacy » s’envole littéralement). Du côté des instruments, rien de particulier à dénoter, il faut l’avouer, mais la production de l’album est impeccable et sait y ajouter le bon sample ou la bonne saturation quand il le faut.

En ce qui concerne les petits bonus, la ballade « Miles Away », on ne peut plus mièvre si l’on prête attention aux paroles, est cependant plus réussi, et l’apparition de Kellin Quinn de Sleeping With Sirens est un vrai plaisir. Petit plus qui arrachera un sourire aux connaisseurs, ce passage de « Jezebel » : « She knows every word to everything song I write, so let’s have a sing along, hello, hello and goodbye ».

Seul petit bemol : l’album tend à s’essouffler vers la fin, victime d’une certaine homogénéité des pistes, ce qui m’amène également à m’interroger sur sa durée de vie potentielle. Mais que cela ne vous égare pas en ce qui concerne mon jugement sur ce Challenger : dans le genre, rare sont ceux qui parviennent à un tel niveau de qualité, et il serait dommage de passer à côté.

Tracklist :

01. Without Walls

02. Alive In The Lights

03. Prove Me Right

04. Red In Tooth And Claw

05. Vices

06. Legacy

07. Miles Away ( Ft. Kellin Quinn )

08. Jezebel

09. Losing Sight ( Ft. Danny Worsnop )

10. Generation Hate

11. Vessels

Jason Diaz