Meshuggah – « Koloss »

- 07/04/12 19:00

 

4 ans après leur dernier et très bon opus obZen le retour très attendu des monstres sacrés que sont Meshuggah promet d’être des plus écrasants. Une pochette réussie, en accord avec le titre et composée de symboles obscurs et intriguants, Koloss Un titre mythologique qui donne le ton des 10 pistes du disque. Un septième album qui -au même titre qu’obZen- devrait ravir les puristes sans laisser les novices du genre perplexes dans l’incompréhension la plus totale.

Dès la première note jouée le titre « I am Colossus » vous plonge dans l’ambiance sombre et viscérale propre à Meshuggah, une rythmique mécanique accordée parfaitement aux screams puissant de Jens Kidman qui approche une régularité robotique. Un premier lead très psyché et catchy sur le break de ce premier morceau nous laisse à peine reprendre notre souffle avant d’entamer la prochaine piste. La bête est réveillée et semble prête à dévorer l’ouïe de chaque auditeur sans compassion. Un deuxième titre plus rapide, le style propre et maîtrisé de Fredrik Thordendal (Précurseur du Djent -qui connait une nouvelle vague très importante ces temps-ci par l’intermédiaire de groupes comme Periphery et Veil of Maya- et de rythmes qui ont sans aucun doute inspiré des cafés-concert a la scène mondiale tous les groupes a consonance math-rock, math-metal.) joue avec des polyrythmies et des solos techniques et précis. Fidèles à eux mêmes, montrant toujours une nouvelle facette de leur créativité, la troisième piste « Do not look down » confirme que cet album est vraiment colossal comme l’indiquait le choix du titre, complexe tant musicalement que dans les paroles, avec toujours plus de profondeur après 25 ans de carrière, le succès s’annonce assourdissant.

« The Hurt That Find You First » est un des gros titres de l’album, Tomas Haake donne une pèche incroyable à tous les morceaux -notamment celui-ci et « Swarm« - aux moyens d’une double infernale et d’une palette rythmique impressionnante. Le côté très jazzy de la batterie est d’une précision chirurgicale, un noeud de « ghost notes » et d’alternances entre le charley et la caisse claire qui donnent un souffle nouveau aux grands morceaux de l’album. Koloss nous prend littéralement aux tripes, des solos taillés au couteau, des riffs syncopés, comme pris à la gorge progressivement. L’écoute au casque vous coupe totalement de ce qu’il y autour pour ne laisser place qu’au tremblement des cordes et au fracas des toms sublimés par les cris du frontman. La dernière piste « The Last Vigil » -exclusivement instrumentale- achève l’album sur une ambiance qui laissera, à chaque nouvelle écoute, voguer nos pensées aux impressions marquées par ce dernier album persuasif.

Cet album résonne encore dans mes entrailles, comme le delay omniprésent du dernier riff de la galette. A l’image du groupe, cet album est en constante progression sous toutes les formes. Il fascine tel un monstre, brut et grondant, complexe et agressif. Meshuggah ont su garder ce côté cérébral sans faire l’impasse sur les émotions a travers ces 10 pistes très complètes. Sans réels défauts ce disque semble être à découvrir à chaque nouvelle écoute, inlassablement. Cet album est un trip, une expérience, que ce soit votre voyage initiatique dans le genre ou encore une autre épopée auditive vous ne serez pas épargnés par le Colosse d’Umeå.

 

Tracklist :

01. I Am Colossus

02. The Demon’s Name Is Surveillance

03. Do Not Look Down

04. Behind The Sun

05. The Hurt That Finds You First

06. Marrow

07. Break Those Bones Whose Sinews Gave It Motion

08. Swarm

09. Demiurge

10. The Last Vigil

 

Jean H.

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