Motion City Soundtrack – « Go »

- 23/06/12 18:52

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Motion City Soundtrack est l’un des rares groupes de pop punk que j’ai toujours suivi. Depuis I Am The Movie j’ai partagé leurs succès et leurs échecs, jusqu’à les voir en Angleterre en 2010. Je ne suis donc pas forcément le plus objectif pour critiquer cet album et il faut bien l’avouer depuis des semaines, j’attendais la sortie de ce 5° opus sobrement intitulé Go . Ils signent ici leur grand retour chez Epitaph, label sur lequel leurs trois premiers albums étaient déjà sortis. Le petit aparté sur une major est oublié, s’agit il pour autant d’un retour aux sources ? Croyez-moi je me suis retenu. Je n’ai écouté que les sorties officielles découvrant ainsi les chansons petit à petit. Je ne voulais pas d’un vulgaire leak, je voulais que les choses soient bien faites et découvrir l’album comme n’importe quel fan. Et puis, depuis une semaine, tout s’est accéléré. Le groupe a décidé de proposer une nouvelle chanson chaque jour sur un site différent le tout avec un « webisode » expliquant comment cette chanson était née. Mais avant même que l’intégralité de ces « webisodes » soient diffusés,  ils annoncèrent la bonne nouvelle : L’album est disponible dans son intégralité en streaming sur le site officiel (accompagné des « webisodes » qui plus est).

Au fur et à mesure des titres que j’avais découverts ces dernières semaines, je m’étais fait un avis sur ce que serait ce nouveau MCS. Les morceaux étaient très pop et particulièrement axés sur les qualités de songwritting des 5 compères, s’éloignant toujours un peu plus de leurs racines punk rock. Et voilà. A peine 10 secondes d’écoutes de l’album et me voilà contraint de revoir toute ma copie. L’excellent « Circuits and Wires » mettra tous les fans de la première heure d’accord. Le synthé est incisif et noisy, les guitares disto sont bien de sorties et le tempo est survolté, le départ est donc tonitruant.  L’intro noisy est la première du genre dans l’histoire de Motion City Soundtrack et on sent clairement que l’aventure Farewell Continental à laisser des traces. Pour le reste le titre est à l’image de ce que Justin Pierre sait faire de mieux : des lignes de chant toujours originales et pourtant jamais vraiment dérangeantes à l’oreille. Ou comment vous donner l’impression que vous connaissez les titres par cœur tout en s’émerveillant de chaque nouvelle trouvaille vocale de Justin Pierre.  Vous savez, on se dit « Bong sang mais c’est bien sûr ». Motion City Soundtrack poursuit le chemin qui l’a conduit jusque là en proposant des morceaux énervés mais aussi de magnifiques pièces pop au songwriting impeccable, venant appuyer la voix du leader à grosses lunettes. Le single « True Romance » en est un très bon exemple. On se rend bien vite compte qu’une majeure partie des titres pourraient avoir écrits pour d’autres albums (c’est d’ailleurs le cas de « Bad Ideas » qui, selon le groupe, devait figurer sur tous leurs précédents albums depuis Commit This To Memory).

Go est le cinquième effort du groupe, ça tombe plutôt bien car Go signifie 5 en japonais et le groupe a toujours crié haut et fort son amour pour le pays du soleil levant. Pour moi l’interprétation est plus profonde, ce titre joue sur les deux significations du verbe « to go » : d’un côté c’est le fait d’abandonner, de laisser tomber mais aussi celui de foncer tête baissée et de se lancer dans des projets fous ce qui reflète parfaitement les deux facettes de cet album. Son côté sautillant, pop et parfois très optimiste d’un côté et de l’autre ses thèmes très sombres et la mélancolie qui se dégage naturellement de la voix de Justin Pierre. Ca vous en bouche un coin ? Avouons la supercherie, ces informations ont été données dans les webisodes mis en ligne par le groupe. Je n’ai pour le coup aucun mérite mais il s’agit d’informations qu’il me semblait important de rapporter.

Parlons aussi des ovnis de cet album. Premier en tête « Boxelder » et son intro presque electro pop. C’est paradoxalement le morceau le plus violent de l’album sur d’autres parties. Une jolie prouesse. « The Worst is Yet To Come » est aussi relativement agressif pour du Motion City Soundtrack et renoue avec les guitares dissonantes que l’on avait découvertes chez le groupe avec « Pulp Fiction » il y a quelques années. On pense enfin à « Happy Anniversary » et son intro presque angoissante, pour le quintet, c’est plutôt inédit. Puisqu’il faut parler de déceptions aussi, je me dois de citer « Son Of A Gun » qui m’a particulièrement énervé. Il faut dire que la ligne de chant des couplets est presque un plagiat de « My Sharona », vieux tube de The Knack et pour nous autres pauvres français cela ne veut dire qu’une chose : On va avoir en tête les paroles de « Comme des Connards » de Michael Youn. Dommage car le reste du morceau est vraiment bon et particulièrement original dans le choix des sons de synthés, s’éloignant de ce que le groupe propose depuis des années et nous offrant même un joli solo de guitare de Joshua Cain, là encore c’est assez inédit. Il m’est difficile de choisir un coup de cœur tant il y a de bons titres sur cet album mais je me dois de choisir « Timelines ». Motion City Soundtrack m’a toujours touché car je ne peux m’empêcher de rapporter chacun de leurs titres à une partie de ma vie. « Timelines » est le premier titre de Go auquel je m’identifie et c’est donc clairement par ses lyrics que ce titre m’a frappé. La partie de batterie rappelant les belles heures de Commit This To Memory n’est peut être pas étrangère non plus à mon engouement. Un petit mot sur l’atrwork ? Joli.  J’ai dit que ce serait un petit mot non ? Je dois développer ? Et bien c’est simple, c’est épuré, c’est soigné, c’est agréable au regard, ça donne envie de laisser traîner le vinyle en guise déco et en prime c’est assez éloigné des précédentes pochettes du groupe tant dans le choix des couleurs que des textures. Pour moi, c’est synonyme de réussite.

Que doit-on retenir de Go ? La voix de Justin Pierre est une fois de plus sublimée par les arrangements du groupe, les parties de batteries sont toujours aussi percutantes pour une musique aussi pop, les guitares se veulent toujours discrètes mais efficaces et savent faire fumer les lampes des amplis lorsque nécessaire. Le synthé nous offre à la fois de pures réminiscences du son des débuts et ouvre parallèlement de nouvelles sonorités au groupe. Même la basse est mise en avant sur « The Coma Kid ». Nous sommes en face d’un très bon album de Motion City Soundtrack dans la continuité directe de ce que My Dinosaur Life avait instauré. Cet album est puissant, les titres sont tous d’une grande qualité de composition et offrent une grande variété d’émotions tout en restant très homogène.

On peut le voir sur l’artwork de l’album ou des singles, le groupe semble vouloir mettre les cercles en avant. On dit souvent qu’il s’agit d’une forme parfaite puisque dénuée d’arrête … de là à dire que cet album est parfait, il n’y a qu’un pas que je ne me permettrais pas de franchir car bien qu’il s’agisse d’un excellent album, il lui reste à résister à l’épreuve du temps. Vous l’aurez compris, j’ai adoré cet album et si vous aimez Motion City Soundtrack vous devriez être emballés aussi. Que vous soyez fan de la première heure ou que vous les ayez découverts sur leurs dernières productions, jetez-y deux oreilles, m’est avis que Go n’a pas finit de tourner sur vos platines cet été.

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