Motionless In White – « Infamous »

- 02/11/12 19:36

Quand on passe d’un producteur de renom qui plus est expert en post-hardcore (Andrew Wade) à un autre qui n’a pas encore fait ses preuves dans la production (Tim Skold) malgré ses talents de musicien, il ne faut pas s’attendre à une masterpiece. Forts d’un premier opus Creatures très intéressant et convainquant, les pennsylvaniens de Motionless In White remettent le couvert avec un Infamous qui s’avèrera hélas très décevant, bien loin des « Creatures », « Abigail » ou « Immaculate Misconception ».

Deux pistes et puis c’est (presque) tout ? Oui, les deux premières, car il n’y a pas grand chose à redire de « Black Damask (The Fog) » : violente à souhait, catchy sur le refrain et tout simplement un excellent morceau ; ou sur « Devil’s Night » qui n’est pas si mal à force d’écoutes, malgré la ressemblance frappante avec « Psychosocial » de Slipknot. Cela partait donc très bien à priori avec ces deux bijoux introductifs, mais on sombre très vite avec la triste « A-M-E-R-I-C-A », deux featurings des frontmen de Soilwork et Bleeding Through inutiles, et une déchéance finale désolante qui donnera l’impression que le groupe n’est qu’amateur. Faute à Tim Skold ou pas, l’album tourne étrangement en (très) mauvais ersatz de Marilyn Manson, ce qui est non seulement dégradant, mais en plus inefficace. On sauvera tout de même l’intéressante douceur de « Sinematic », histoire de ne pas saccager le tableau.

Je n’ai rien contre l’innovation ou la progression, d’ailleurs je suis le premier à critiquer lorsque les fans rejettent en bloc une évolution de la musique d’un groupe même si celle ci est bénéfique. Cependant il faut admettre cet Infamous est loin d’être le digne successeur de Creatures ni même une digne évolution de ce dernier. Beaucoup plus mou et moins unificateur, c’est comme si Chris avait perdu quelque chose, une sorte de rage ou de hargne. On remarquera pourtant qu’il a encore des choses à dire à certaines personnes (cf : vidéo lyrics de « Devil’s Night »), mais ce n’est plus la même transcendance qui m’habite lorsque j’écoute désormais MIW.

Après Architects, Miss May I, The Word Alive, Memphis May Fire, Pierce The Veil et j’en passe, voici encore un album de post-hardcore/metalcore qui déçoit. Est-ce la fin d’une ère pour ce genre si prolifique ces dernières années ? Une « page » qui se tourne ? Nous n’en sommes pas là et on parlera simplement d’une année noire, ou alors est-ce moi qui ne me complait plus chez eux…

 

Tracklist :
01. Black Damask (The Fog)
02. Devil’s Night
03. A-M-E-R-I-C-A
04. Burned At Both Ends
05. The Divine Infection
06. Puppets 2 (The Rain) (Ft. Bjorn Speed Strid of Soilwork)
07. Sinematic
08. If It’s Dead, We’ll Kill It (Ft. Brandan Schieppati of Bleeding Through)
09. Synthetic Love
10. Hatefuck
11. Underdog
12. Infamous

Tommy

 

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