Rise – Zarathustra

Rise c’est l’histoire de trois mecs qui se sont dit « tiens si on foutait tout ce qu’on savait faire dans un morceau pour voir ce que ça donne ». En fait, c’est un peu comme ça qu’a démarré chaque groupe de musique dite « expérimentale », et quand c’est du métal je m’y intéresse. Quand c’est du métal expérimental réussit, je m’y intéresse encore plus.

Et puis quand on nomme son premier EP d’après un recueil de poèmes de Nietzsche, on est pas forcément un groupe intellectuel mais on a au moins des références qui attirent l’oeil. En tout cas qui attirent le mien. Après une introduction en allemand (cf : Nietzsche pour ceux qui ne suivent pas) on entre dans le vif du sujet : du metalcore entrecoupé de parties expérimentales plus lentes, avec un chant presque susurré et un riffage qui se ballade par ci par là. Le vocal retentit avec force dès que la mélodie ralentit et que le rythme s’arrête presque, une mise en exergue réussit puisque l’intensité des morceaux s’en trouve grandit. Ça c’était pour About Lies.

A l’instar de ses titres de morceaux – toujours About….quelque chose – chaque composition en elle même explorera un univers différent, un univers affirmé, parfois dérangeant mais jamais gratuitement. L’intérêt artistique étant d’établir un lien entre les paroles et l’interprétation, l’expérimentation est le seul moyen d’y parvenir. On voyage à travers plusieurs états : les mensonges douloureux et destructeurs ; l’enfance douce, naïve et insouciante ; la haine virulente et sans réflexion, agressive mais avec sa lueur d’espoir ; les rêves, tantôt amphétaminé à la désillusion, tantôt prémonitoires, à la fois doux quand on est à l’intérieur (d’où cette voix féminine) mais brutale quand on en sort ; le porno, gras et grossier, pas très esthétique car imprécis mais jouissif quand on sait à quoi s’attendre ; et enfin les racines, qui parlent encore de solitude et de souffrances, on commence là où l’on a terminé (it all comes back full circle disent certains). J’ai entendu dire qu’on n’a pas besoin de savoir où l’on va quand on sait d’où l’on vient. Là d’où Rise vient, c’est très sombre et glauque, on a peur, mais on relève la tête et on hurle sa souffrance avec fierté.

Que ce soit pour les screams émotifs, pour l’ambiance créée par un piano sensible et accrocheur, pour des paroles qui ont un sens ou encore pour avoir eu les cojones de faire quelque chose de difficile d’accès je dis bravo à Rise. Un groupe français qui en a dans la tête et dans le caleçon : ouf.

Tracklist :

01.Vom Freien Tode

02. About Lies

03. About Childhood

04. About Hate

05. About Dreams

06. About Porn

07. About Roots

Tommy Hennequin