Silent Screams – « When It Rains »

Pour les amateur de For The Fallen Dreams et du genre metal / hardcore mélodique, est sorti récemment le premier album de Silent Screams. Un groupe prometteur qui en plus de pouvoir prétendre au titre de jeune groupe talentueux nous livre dix titres sans compromis. When It Rains en plus d’être doté d’un visuel très esthétique, est composé de petits bijoux musicaux. Si For The Fallen Dreams a été cité plus tôt, c’est bien parce que les jeunes anglais sont plutôt proches de leurs semblables américains. Outre le fait que la musique soit très musclée, ici pas de chants clairs trop aigus, pas de passages électroniques pour toucher la gente féminine, on ne peut que respecter les directions artistiques du groupe. L’album débute sur l’impressionnante chanson nommée « Assume The Worst », pas d’introduction pompeuse, la double pédale se met en route directement, les riffs sont impressionnants d’ingéniosité, mélodies et harmonies intéressantes, raclements de gorge qui se combinent parfaitement à l’ensemble. On ressent chez les anglo-saxons une véritable capacité à faire bouger tout un public sur les titres. Changements de rythmes, passages plus lourds, d’autres plus intenses, le titre ouvrant pour les neufs suivants est une très bonne entrée en matière. Et le chant clair, porté par la testostérone du guitariste sublime la chanson. Pas de superflu, pas d’hésitations, dès les premières minutes l’envie de les voir sur scène se démantibuler au rythme de la grosse caisse prendra à chaque amateur du genre.

Le choix des sonorités est parfait pour chaque titre, la basse rend vraiment bien et amplifie le côté presque artisanal de cette production. Pas de doutes cet album vient des tripes de ses auteurs. Les breakdowns sont impressionnants, mais ici pas de parodie de mauvais groupe. Les guitares sont techniques et la voix du chanteur bien que monotone passe très bien par-dessus l’ensemble. Les chansons s’enchainent bien, « Til There’s Nothing Left » qui quant à elle repose plus sur le chant clair fait une petite pause dans la puissance de l’album. Sans devenir ennuyant, le piano offre une dimension nouvelle à la chanson et permet à l’album de proposer quelques rebondissements. Bien que l’ensemble soit cohérent il n’en est pas répétitif, chaque chanson délivre des particularités qui font que l’ennui ne sera pas au rendez-vous pour peu que le cri ne soit pas un art obscur pour l’auditeur.

« Sinking » pour ses contrastes entre le chant clair qui repose et ses martèlement de cordes à en faire frémir un adorateur de deathcore. C’est d’ailleurs dans cette chanson qu’est présent un alliage peu commun et si bien réalisé ici, du chant clair sur un blast de batterie. Bien entendu Silent Screams ne révolutionnera pas le metal actuel, ni même le metalcore mais ces garçons ont de très bonnes idées et se permettent d’en faire de bonnes choses. « Mirrors » est certainement la chanson la plus virulente de l’album, teintée de gimmick deathcore, des passages très bruts, lents, puis accélérés, c’est une nouvelle fois impressionnant de voir ce qu’en fait le groupe. On arrive très vite au bout des dix titres, après être passé dans tous les états, ce n’est pas une mauvaise chose puisque l’album tourne chez moi depuis sa sortie, sans que la lassitude frappe à ma porte. La chanson éponyme à l’album conclura le tout, divinement d’ailleurs, les passages chantés sont, à mon humble avis, les meilleurs de tout le disque.

Bien que violente et tournée vers la scène, la musique que délivre Silent Screams saura faire des heureux, ici pas de violence ni de brutalité, de la puissance et de la maturité. À mettre entre toutes les mains, en attendant que les britanniques viennent fouler les scènes françaises.

Tracklist :

01. Assume The Worst

02. Desperation

03. Burning Bridges

04. Til There’s Nothing Left

05. Pacific Highway

07. No Goodbyes

08. Mirrors

09. Failure

10. When It Rains

Quentin Leprince