Suicide Silence – The Black Crown

- 16/07/11 23:14

 

En pratiquement dix ans d’existence la bande à Mitch Lucker n’avait sortie que deux LP, « the Cleansing » en 2007 et « No Time to Bleed » en 2009. Ayant néanmoins acquis le statut de valeur sûre de la scène deathcore, le groupe s’est fait plaisir en tournées et festoches (certains chanceux ont pu les voir au Hell Fest) avant de lâcher leur nouveau bestiau dans l’arène : « the Black Crown » ; une nouvelle fois à deux ans d’intervalle avec le précédent. Symbole d’une domination – certes relative – dans leur style musical, les californiens arborent leur couronne de champion et s’apprêtent à changer de catégorie. Car comme l’avait suggéré le premier extrait « You Only Live Once », Suicide Silence se tourne vers un côté plus « dark », plus sale, plus lourd et plus profond dans la souffrance. La confirmation de ce renouveau a été donné par « Fuck Everything », le deuxième extrait mis en ligne via une Lyrics Video. Voyons plus en détail ce qui sera peut-être un album charnière du quintette de L.A.

La piste introductive est assez violente, tant du point de vu des lyrics que de la musique, le son est nettement plus lourd. On ressent d’avantage le côté death et le côté « puissance de frappe » plutôt que d’avoir l’impression d’assister à une démonstration désordonnée de tout ce que l’on sait faire. C’est très soigneux et fort bien articulé. Cette impression se confirme dans « O.C.D » la deuxième piste, elle aussi laisse une impression de lourdeur et de domination, on se soumet au roi. Après ces deux premiers morceaux on sent que Suicide Silence n’est pas revenu faire de la figuration mais bel et bien pour nous puncher le nez. « Human Violence » me fait penser à « the Cleansing » de part son titre, évoquant la torture et la chaire humaine, thème phare du premier LP des californiens mais également parce que Mitch Lucker aka le sosie officiel d’Austin Carlile (à moins que ce ne soit l’inverse) s’engage dans un concours de vitesse de diction. Le morceau est bon, les quelques variations musicales sont bien placés sans pour autant envahir le morceau. Pour le moment on ne s’ennuie pas.

Vient le moment de « You Only Live Once », tube s’il en est puisque c’est celui-ci que le groupe a décidé de dévoiler en avant-première. Il avait pu choquer de par ses riffs assez étranger au deathcore que proposait Suicide Silence jusqu’à lors et par la place moindre qu’occupait la voix. Quelques bons screams et un solo plus loin, le morceau me ravis, c’est neuf et au moins ça ne sent pas le réchauffé. Vraiment les grattes et la batterie font un boulot monstre sur ce morceau et je suis définitivement conquis à partir du cinglant « you only get one shot » lâché par Mitch en fin de morceau. Le suivant était lui aussi disponible un peu avant la sorti du LP, « Fuck Everything » qui reste dans le même ton que la piste précédente et nous rappelle que Suicide Silence c’est avant tout un groupe engagé qui aime produire des idées révolutionnaires. Joke à part, ce coup de gueule n’est ni flamboyant ni désastreux, il passe très bien dans l’album, individuellement il est moins intéressant malgré l’instauration d’une nouvelle tonalité de voix en mode « lecture de prompteur » et d’une basse plus présente. Le morceau s’améliore sur la fin au point de nous donner, à nous aussi, l’envie d’en***er tout le monde. Bah quoi….on a le droit.

Lourd, c’est le mot qui ressort le plus pour cet album, c’est aussi le cas de l’interlude qui contrairement au rituel n’est pas là pour casser le rythme, au contraire on a l’impression qu’elle apporte un second souffle, comme un verre de gatorade pour un coureur. Pas le temps de reprendre ses esprits et on passe directement à « Witness the Addiction » qui marque la collaboration entre le quintette et l’un des plus grand génie musical de ces vingt dernières années : Jonathan Davis. Est-il utile de préciser qu’il s’agit du frontman de Korn, l’un des groupe de métal les plus populaire, les plus jouissif et les plus efficace de toute les temps. Entendre sa voix sur le refrain me donne des frissons et me donne envie de remettre dans le lecteur des classiques comme « Follow the Leader », « Issues » et autres « See You on the Other Side ». Sans cette fantaisie le morceau reste plutôt banal, un peu plat, on ne peut pas dire que la voix de Jon ait été utilisée à la perfection, un mix des deux vocals aurait peut-être été intéressant. Sans parler de bide disons que le morceau se retrouve être une déception au vu de ce que l’on pouvait attendre de deux chanteurs comme Mitch et Jon. « Cross-Eyed Catastroph » redonne un peu de rythme, notamment grâce à un chorus efficace ou je crois distinguer une voix féminine. Cela apporte du tonus, de la variété et surtout une touche un peu moins bourrin à la tracklist. Vient ensuite le morceau en duo avec le frontman de Suffocation, groupe dont j’ai rarement écouté les productions, c’est en tout cas un guest plus « logique » que Davis. La combinaison des screams gutturaux est réussi et le morceau passe en force, et comme son nom l’indique, on se retrouve « Smashed », la tête sanglante au sol avant d’attaquer les deux dernières pistes. Sans être des pièces de musée ces deux dernières créations débordent d’originalité et nous change du death crado habituel dont nous les coreux sommes friand. Je ne vais pas dévoiler plus de détails sur ces pistes mais sachez qu’elles sont excellentes. Je ne possède pas la version bonus de l’album donc je ne puis me prononcer sur le cover de Rob Zombie et sur « Revival of Life ».

De cet opus je retiens deux choses : Mitch a changé sa manière de chanter, il y a clairement moins de chant en aspiration et donc plus de screams relativement aiguës, les lourds ou « growl » ne font pas légion ici, mais lorsqu’ils sont présents ils sont distillés avec intelligence et parcimonie. On a donc nettement moins de passages grind et effrayant comme chez les précédents. Le deuxième constat c’est que j’ai vraiment hâte de les voir jouer ces titres en live au Never Say Die. Ce nouveau style a bien réussi à Suicide Silence qui n’échoue donc pas dans sa reconversion relative. Un album de haut niveau qui sonne un renouvellement du genre. Alors on agenouille et on prête serment à la couronne noire.

 

 

Tracklist :

01.Slaves to Substance
02.O.C.D.
03.Human Violence
04.You Only Live Once
05.Fuck Everything
06.March to the Black Crown
07.Witness the Addiction (feat. Jonathan Davis)
08.Cross-Eyed Catastrophe
09.Smashed (feat. Frank Mullen of Suffocation)
10.The Only Thing That Sets Us Apart
11.Cancerous Skies

 

Tommy Hennequin

 

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