Tess – « La Confrérie »

- 27/02/12 22:49

 

Habituellement pas vraiment fan du hardcore en langue française je me suis récemment laissé guider à travers les artistes francophones d’hier et d’aujourd’hui, me permettant d’appréhender le Tess troisième du nom avec excitation. La Confrérie a été présenté comme l’opus le plus violent du groupe, également au niveau des lyrics, enragés jusqu’à l’absurde. C’est un CD passionnant de bout en bout que nous proposent les pensionnaires de M&O, assurément une pièce maitresse de la scène française désormais.

Ce que l’on ne peut pas reprocher à Tess c’est le style de l’écriture de ses textes, dès « Prémices » d’ailleurs on sent une certaine touche de poésie dans la syntaxe (« Ce qui doit tomber s’élèvera, ce qui doit s’éteindre s’illuminera et ce qui devra sombrer refera surface ») et déjà on aperçoit les miettes du projet des français : unir la scène. Beaucoup de « nous » seront employés, créant une proximité, un côté fédérateur créant aussi une résonance plus profonde dans les paroles. Quelques personnes ont critiqué la violence gratuite de certains textes, comme « Du Mensonge au Désastre » notamment (et son bien crade « Bouffe »). Je ne peux me résoudre à sauter dans ce wagon; qui n’a jamais rêvé d’expulser sa haine, purement et simplement via des phrases excessivement violentes ? Ici c’est une haine pure, mais une haine criée, purgative et inoffensive. Quitte à être ridicule, au moins on se sent mieux après.

Le chant de Thibaut est d’ailleurs très tiraillé, en souffrance parfois, mais toujours très puissant rendant parfois la langue de Molière inaudible. Le tout bien aidé par un mastering gras et crasseux, fort d’une basse vrombissante à souhait et de riffs heavy pesants. L’interlude « Zeppelin » est laissé aux instruments, un petit voyage dans un genre de southern metal vraiment agréable ainsi que l’outro « Clôture », un morceau tout simplement magnifique. Dans La Confrérie c’est adieu le post-hardcore, la voix claire est quasi intégralement oubliée, et finalement ce n’est pas plus mal. On sent que Tess se plait et se complait dans la lourdeur de leur son, une agressivité qui leur va bien. Un défaut qui n’est pas omniprésent mais qui pèse : des spoken words, plutôt ratés voir même inefficaces, on leur préfèrera des choeurs bien placés à l’avenir. « Dernier Virage » est sans doute mon morceau préféré, l’introduction instrumentale me transcende – la basse notamment – et le groove qui habite les rythmes me fait « lever de mon siège ».

Malgré un son qui tourne plus ou moins autour des mêmes rythmes et où les riffs se ressemblent, Tess parvient à nous captiver pendant la demie heure qui leur est donnée. Un passage vers le hardcore corrosif réussit pour le groupe de Paris/Metz, à vous de choisir si vous voulez – ou non – faire partie intégrante de la confrérie. En tout cas moi j’en suis.

 

 

Tracklist :

01. Prémices

02. La Confrérie

03. Du Mensonge Au Désastre

04. Sex, Sex, Sex

05. Au Dessus Des Débâcles

06. Zeppelin

07. La Nuit De Jack

08. La Demande Du Tout Puissant

09. Dernier Virage

10. Le Mauvais Mort

11. Clôture

 

 

Tommy Hennequin

 

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