The Long Haul – « Debtors »

- 24/01/12 14:34

Le communiqué de presse est à l’Artiste, ou à son disque, ce que l’acte de naissance est au nouveau-né : un document qui contextualise son éclosion. A cette exception près, peut-être : le premier frôle parfois dangereusement l’ineptie. Ainsi, le communiqué accompagnant la sortie de Debtors, dernier opus en date de The Long Haul, est, à bien des égards, en inadéquation avec l’objet qu’il présente.

Estampillée formation « Progressive hardcore », la formation n’offre, en effet, pas tant de variation que son étiquette le laisse penser à part, peut-être, sur « Black Canvas » qui débute sur une intro timide, feutrée, verbe harangueur en bandoulière avant de repartir sur des sonorités plus agressives, presque dissonantes par moments. Mais la carte de l’intensité ascendante à plutôt l’air d’un bidouillage du bouton « volume » pour le coup, c’est en tout cas mon interprétation. L’intérêt du titre est à mettre au compte des screams du frontman qui, contrairement au reste des pistes de ce maxi, passent au premier plan. En effet, autant sur «Holes in the ground, bliss in the sky » que sur « Puppets and Wires », la voix subit un traitement douteux qui la relègue au rang de simple instrument en arrière plan plutôt qu’en berger des compos du groupe. « Holes in the ground, bliss in the sky » séduit par instants avec ses guitares très Everytime I Die tandis que « Puppets and Wires » déçoit parce qu’il érige le brutal en lassante monotonie. Un morceau excessivement brouillon qui offre malgré tout une petite variation plus mélodique en background du morceau.

Du côté de l’intro « Lenders », rien à signaler, encore une intro très largement dispensable qui chaparde l’une des pistes d’un EP déjà très court. « Debtors » clôture l’écoute en menant la furie du groupe à son paroxysme. Rythmique, guitares et voix s’accélèrent jusqu’à se demander si le groupe ne va pas finir par faire nous offrir du mathcore d’ici peu, ses influences Converge s’avérant très explicites. Quoi qu’il en soit, la séance d’écoute aura été trop courte et trop laconique pour réaliser une ébauche précise de ce qu’est, et sera, le combo à l’avenir.

Des sonorités pas si progressives que cela, une voix qui hurle mais qui, paradoxalement, peine à se faire entendre, et des instruments qui ne parviennent pas à s’émanciper : The Long Haul a encore du pain sur planche. Debtors n’est pas le brûlot d’un groupe de « progressive hardcore » accomplit mais bien le brouillon d’un combo à l’identité friable et, pardonnez l’oxymore, à l’agressivité craintive. Le quartet se cherche encore et ferait bien de s’employer avant qu’il ne soit trop tard. Décevant.

Tracklist :

1. Lenders
2. Holes In The Ground, Bliss In The Sky
3. Puppets And Wires
4. Black Canvas
5. Debtors

 

Kevin Dufrenoy

Reagir a cette chronique :
16318_400x400
Engel
Chevelle
Gérard Way - Hesitant Alien
Finch-Back-To-Oblivion
Cover July Talk
save the nation
62. Fourth Quarter Comeback - The Only Way We Know EP
58. Chronographs - Nausea EP