The Strokes : Angles

- 27/03/11 05:41

5 ans se sont écoulées depuis la sortie de « First Impressions Of Earth », dernier album en date des Strokes, groupe phare des années 2000, dont le 4ème opus se sera fait attendre.

Après des années d’errance, de projets solos, d’annonces diverses, de dates repoussées, Angles, dernier bébé des new yorkais sort enfin, et le moins que l’on puisse dire c’est que Julian Casablancas et sa bande étaient attendus au tournant.

Alors que pendant leur absence, d’autres groupes ont imposé de nouvelles sonorités (ou remis au goût du jour certaines), on attendait des Strokes qu’ils nous rappellent qui sont les réels patrons de leur scène.

Produit dans la douleur, avec notamment, les parties chants enregistrées à part des autres membres du groupes, Angles est une œuvre malade mais intéressante, bancale mais prometteuse.

D’entrée, le quintet balance Machu Pichu, tube incroyable aux sonorités folles. La guitare d’Albert Hammond Jr envoie, la nonchalance vocale de Casablancas est parfaite, quelques petites sonorités synthétiques sont très justement balancées et on peut tout de suite s’attendre à la baffe espérée.

Et puis arrive Undercover Of Darkness, single pas franchement fameux lâché il y a quelques semaines sur Internet en guise de teasing. Pas un mauvais morceau, juste un single calibré, sans saveur et pas franchement digne des anciennes créations du groupe.

S’en suit alors une suite de morceaux jamais mauvais, mais jamais transcendants non plus, qui même sans décevoir, ne réussissent jamais à avoir l’étincelle qu’ont pu avoir les anciennes compositions sur les trois précédents albums.

On a l’impression d’être face à un patchwork de sons et d’envies, qui sonnent souvent bien, après quelques jolies prises de risques, que ce soit sur des morceaux comme Games ou Taken For A Fool, où les musiciens montrent qu’ils savent toujours faire sonner leurs instrus, donnant à chaque fois un cachet différent à leurs morceaux. Mais justement, les morceaux manquent clairement d’unité dans leur son, d’où cette impression permanente d’avoir entre les mains une démo inaboutie d’un album à venir. Malgré quelques tubes  et un certain savoir faire indéniable des cinq new yorkais, cette petite récréation ne suffira surement pas à rassasier les fans, dont je fais partie.

Le groupe a annoncé récemment vouloir enchainer avec un  5ème album, malgré les différents entre certains membres, et on peut alors espérer une confirmation des bonnes choses que Angles laisse présager.

Mais il reste inévitablement un goût de gâchis et d’inachevé sur ce 4ème opus qui, de par ses sonorités inégales, sa  trop courte durée et la faiblesse de certains morceaux.

Franchement étrange pour  un album dont la gestation aura été si longue et laborieuse.

Martin Dupraz

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