Turbonegro – « Sexual Harrassment »

- 15/10/12 20:42

La Rolls Royce du rock n’roll potache est de retour. Turbonegro nous revient en 2012 avec Sexual Harassement. Le combo scandinave a toujours su trouver la bonne recette distillant des touches de punk rock et un soupçon de glam dans leur son hard rock efficace et puissant. Tout du moins c’est le son développé par Turbonegro depuis Scandinavian Leather paru en 2003 (et unanimement considéré comme la pièce maîtresse de leur discographie). Il aura fallu 5 ans d’attente et un nouveau chanteur pour que le groupe remette le pied à l’étrier. La machine à tubes indélicats serait-elle de nouveau en marche ?

Ça commence sur les chapeaux de roues, un bon gros larsen et hop on embarque pour un titre à 200 à l’heure. Première surprise : le chant. Forcément, qui dit nouveau chanteur dit … nouveau chanteur. Très punk hardcore dans l’esprit, le timbre vocal de Tony Sylvester aka The Duke Of Nothing en perturbera certains. Fort heureusement musicalement on reste en domaine connu. La magie opère dès les premiers solos de guitare d’Euroboy dont la patte a toujours apporté une certaine légitimité au groupe comme une manière de dire : « On peut faire n’importe quoi, on reste meilleurs que vous ». Une nouvelle preuve qu’on peut faire une musique de qualité sans se prendre au sérieux. Après quelques titres un constat saute aux yeux : les titres s’enchaînent et se ressemblent. Qualité ou défaut ? Difficile à dire. Toujours est-il que le registre très punk n’roll de ce Sexual Harassement permet à l’album de gagner en efficacité et homogénéité. Les 10 petits titres s’écoutent et se réécoutent avec toujours autant de facilité.

Coup de cœur pour le très distingué « Shake your shit machine » dont les parties de piano me rappelle les Stooges (on retrouvera d’ailleurs ces lignes sur « Mister Sister »). Les chœurs sentent bons le sing along et Euroboy se la joue toujours autant guitar hero. Bref, du Turbonegro très classique mais parfaitement exécuté. On retiendra aussi le presque heavy « Dude Without A Face » qui surprend l’oreille en plein milieu de l’album. On y découvre d’ailleurs une énorme ligne de basse. Clairement une des bonnes surprises de l’album. Fait assez inhabituel pour être signalé, les titres les plus longs sont clairement les moins bons de l’opus. Le groupe nous a pourtant habitués à mieux en gérant à la perfection la durée de ses titres. « You Give Me Worms » vient clore l’album d’une bien belle manière. Plus que jamais le groupe de rapproche de ses compères américains de The Dwarves et il n’y a pas à s’en étonner. Nick Oliveri (Mondo Generator, Kyuss, Qotsa, etc) a longtemps joué avec les uns et les autres et on comprend ce qu’il l’a séduit chez les deux formations.

L’artwork sent bon la célébration et annonce la couleur : on tient ici un album classique de Turbonegro, l’un de ceux qu’adoreront aduler les Turbojugend (fans clubs extrêmes du groupe, disséminés partout à travers le monde). Pourtant il y a de nombreux défauts. Trop linéaire, trop attendu, l’album sent un peu trop le réchauffé pour parfaitement séduire. Heureusement l’arrivée de Tony Sylvester au chant apporte un léger souffle nouveau. Les amateurs du groupe risquent toutefois d’être un poil déçu. Les lyrics sont moins drôles, l’album est court et on ne retrouvera pas ici de masterpiece à la « Age Of Pomparius », « Sell Your Body (To The Night) » et autres « Fuck The World ».

Comparativement aux dernières productions du groupe, l’album n’est ni bon ni mauvais. Et si finalement ce nouveau Turbonegro nous laissait indifférent ? Ce serait un comble. En tous cas, ce nouvel album implique de nouvelles dates et ça c’est une sacrée bonne nouvelle.

 

Tracklist :

01. I Got a Knife

02. Hello Darkness

03. Shake Your Shit Machine

04. TNA (The Nihilistic Army)

05. Mister Sister

06. Dude Without a Face

07. Buried Alive

08. Tight Jeans, Loose Leash

09. Rise Below

10. You Give Me Worms

 

Matthieu Gdo

 

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