Wolves At Bay – « Only A Mirror »

- 10/01/12 17:02

Systématiquement associé à quelque chose de méprisable, de sournois et de pillard, le Loup est un acteur singulier du règne animal, qui se caractérise par sa valeur métaphorique puissante. Ainsi, garder les loups à distance et s’assurer de leur docilité, ou « keeping the wolves at bay » puisqu’ainsi se structure l’adage, c’est veiller à garder sa fortune intacte. Et cette digression littéraire de formuler la pensée suivante : Wolves At Bay, jeune formation américaine, est de ceux dont la nature aiguise les crocs et compte bien le prouver avec ce Only a mirror.

Originaire du Connecticut, le trio distille un punk-rock authentique et efficace aux effluves saisissantes. Se revendiquant de The Get Up Kids ou Armor For Sleep, force est de constater que le groupe n’a pas entaché le nom de ses mécènes. L’intro « Bedside Manner » débute les hostilités et affiche un équilibre remarquable entre riffs emo-rock et chant punk-rock écorché. La rage mais l’efficacité, des compos fines mais fortes, un slogan qui devrait vous être familier. La formation poursuit sa démonstration sur « I have nothing to offer », single tout trouvé que l’on se surprend à chanter dès les premières écoutes. Plus punk que les autres brûlots de cette galette, le titre lorgne d’avantage du côté de Rise Against avec son chant à la limite de la rupture, « Fought this through » marche sur ses pas ainsi que « Only a Mirror » qui conclut cet opus en schématisant sa formule.

Paradoxalement, la force de cet opus surgit de sa maladresse. Souvent nasillard et parfois taquin à l’égard d’une certaine justesse, le timbre du frontman séduit dès lors qu’il tire sur la corde, sensible, de la nostalgie. Sur les mélodiques « Breaking in two » et « Get back inside », les séquences vocales, sur les couplets notamment, évoquent indéniablement les premiers jets de Blink 182 époque « Dammit » ou ceux du Silverstein de 2004 avec des compos comme « Bleeds no more ». Un esprit pop-punk à roulettes rafraîchissant qui a le mérite de faire apparaître quelques spectres musicaux intéressants. L’effet madeleine de Proust en somme. A défaut de rechercher l’efficacité sur chaque sortie, force est de constater que Wolves at Bay n’est pas avare de mélodies avec « Runner » en point d’orgue de cette poésie furieuse.

Sans être véritablement transcendant, Only a Mirror saura tout de même satisfaire les oreilles les plus exigeantes. Sincère manifeste d’un punk-rock spontané et pétillant, cet opus devrait ravir les aficionados de The Get Up Kids et autres Alkaline Trio dans cet interstice musical entre rock catchy et mélodique et vociférations punk fédératrices. Un album très homogène, voire un peu trop parfois, qui se consomme d’une traite et honore le combo pour sa deuxième sortie seulement. Prometteur.

 

Tracklist :

01. Bedside Manner
02. I Have Nothing To Offer
03. Breaking In Two
04. As If It Ever Mattered
05. Get Back Inside
06. Strangers In My Basement
07. Fought This Through
08. But I Don’t See You…
09. The Night A Forest Grew
10. Runner
11. Only A Mirror


Kevin Dufrenoy

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