Report: Post Offense + The Prestige + Early Seasons + Churchill + Hot School @ Gibus, Paris (05.02.12)

Ce dimanche 6 février c’était l’ I Scream Asso qui envahissait le Gibus Club pour une soirée qui regroupait la crème de la scène post-hardcore/screamo parisienne avec cinq groupes de niveaux et de moyennes d’âges différents. Retour sur cette soirée plutôt réussie malgré le froid qui en a sûrement démotivé certains à faire le déplacement.

C’est donc suite à des perturbations sur le réseau ferroviaire entrainées par les conditions climatiques difficiles du week-end que nous avons manqué le passage du premier groupe de la soirée : Hot School. Petite formation de post-hardcore parisienne qui a déjà foulé nombres de salles de la capitale sans manquer de se faire remarquer. En effet, le quintette ouvrira pour Of Mice & Men au Batofar le 7 mai prochain en compagnie des italiens de Tasters. Le rendez-vous est pris! Nous arrivons donc vers 19h30 pendant le set de Churchill. Churchill, pour ceux qui ne connaissent pas la formation, est né des cendres de Ghost Orchid et Switch Off et joue un rock n roll énervé avec des passages plus mélodiques très southern-rock. Sur scène, le son est très moyen manquant fortement de guitare et de chant lead et back et donne un rendu des morceaux parfois très différent de ce qu’on a pu entendre. Le groupe présente son nouvel opus à venir, on n’en retiendra que le très intéressant « Nomade ». La formation peine à séduire le public peu nombreux et qui semble être d’avantage venu contempler qu’écouter avant de quitter la scène sous un timide éclair d’applaudissements avant de laisser sa place au troisième groupe de la soirée.

Early Seasons arrive calmement sur scène sur l’intro éponyme à son EP, And The World Stops, avant de jouer son premier morceau. En face, la température est montée de quelques degrés, quelques personnes ont afflué devant la scène et quelques uns s’essayent au mosh. Le son n’est pas forcément meilleur mais ce qu’on distingue est bon : la batterie claque (enfin!) et le chant de Marty Degenne est très satisfaisant. Bien que pas très bavards, les cinq gars n’en demeurent pas moins efficaces scéniquement lorsqu’ils jouent les morceaux de And The World Stops, (« Surrender », « Fearless », « Final Escape », « Let’s Say The Truth »). En guise de rappel, la bande s’éclate à jouer un titre fraîchement composé, inachevé et pour l’instant aux paroles pas totalement maitrisées par Marty. Un titre qu’on attends de réentendre car plus mature et plus sincère, il laisse présager de beaux jours encore à Early Seaons. Quatrième groupe de la soirée à venir fouler la scène du Gibus, il s’agissait de The Prestige. La bande emmenée par Alex Diaz arrivent sur scène en faisant un petit clin d’œil (ou coup de pied) au festival Emergenza (qui se déroule dans la même salle tous les ans) et envoie son premier morceau, « The Truth », extrait de Black Mouths leur premier album qui sortira le 3 avril prochain. A ce moment, le public est encore plus nombreux et les mosheurs se sont démultipliés. Le set joué par The Prestige est principalement composé de titres qui seront sur leur galette (on notera principalement les excellents « Crane Fly », «The Never Ending End », « Forward » et « Backward ») à l’exception de « Baby They Just Want Your Body » présent sur leur premier EP, A Series of Catastrophes and Consequences. Sur scène, le groupe a jeu proche de l’hystérie tellement ça frappe et vite, ça tourne et ça hurle la démence. Chaque titre semble taillé en crescendo pour amener à une fin apocalyptique, accélérant les tempos jusqu’au maximum, n’hésitant pas à laisser un larsen de deux minutes avant de reprendre un refrain plus violent que le précédent. Ce soir, The Prestige aura honorer son nom en sortant de son chapeau haute-forme non pas un lapin blanc mais une gueulante extraordinaire qui promet que leurs « Black Mouths » ne sont pas prêtes de la fermer…et tant mieux! On vous en redit plus très vite.

Cinquième et dernier groupe de la soirée, il s’agissait de Post Offense. Bon leaders de la scène post-hardcore parisienne, Post Offense sortaient en décembre dernier son très attendu premier opus, Paper Plane, et venaient ce soir le défendre corps et âme. C’était peine perdu d’avance car le groupe s’est heurté à une fosse en partie désertée à cause de l’horaire tardive ne laissant quelques courageux face à la scène. Pourtant, le quatuor emmené par Julien « Djoul’s » Krueger, ne manque pas d’énergie sur scène et assure techniquement. La part des morceaux jouée est évidemment laissée à ceux de Paper Plane (« Orders come with murders », « We Woke Up Evil », « Being Someone », « War », « Second Chance » et le très bon « A New Beginning ») mais aussi à ses classiques, comme la reprise de Kanye West « Stronger » ou encore au célèbre  « Remember », extrait de leur EP, The Fear Behind Your So Called Perfection. On aurait quand même espéré que le groupe joue les très bons « Break The Silence » ou « Mirror » au lieu du très long et trop radiophonique « Paper Plane » mais bon… C’est donc sur « Second Chance » que la bande clôt cette soirée un peu gâché par les cours et le gel mais qui aura quand même eu le mérite de nous faire découvrir ou redécouvrir des groupe de la scène parisienne qui auront sûrement très bientôt leur heure.

Alex’ N.