Report: KoЯn + J Devil @Bataclan (12.03.12)

- 14/03/12 16:46

korn

Quand tu excelles dans un genre musical, tu es un excellent groupe, quand tu créés ton propre genre musical, tu peux devenir un groupe de légende. C’est un peu ce que représente Korn dans le métal pour moi, mais aussi pour pas mal d’autres. La salle – le Bataclan – est relativement petite pour la notoriété du groupe, peut-être que leur dernier opus bankable leur a fait croire qu’ils perdraient des fans ? Loin des IssuesLife is Peachy et autres Follow the Leader qui m’ont chacun révélé la véritable identité du mot « noirceur », The Path of Totality a fait virer le groupe dans une branche qui ne me déplait pas spécialement, et qui peut donner quelque chose de bien en live. La première partie de Korn sera assurée par Jonathan Davis en personne, sous le pseudonyme de J Devil, son alter ego electro qui sortira un EP prochainement. La queue devant le Bataclan ira jusqu’à faire le coin de la rue, je n’en attendais pas moins, le show affiche complet depuis longtemps. Petit détail inutile : le Bataclan (ou l’orga, je ne sais pas qui se charge de ce genre de chose) a fait attention à retourner le R de KoЯn sur l’enseigne.

La salle est assez éclectique, il y a du très jeune, du jeune, de l’adulte, du très vieux, des métaleux purs et durs, des monsieur-tout-le-monde, des goths, la société entière s’est réunie pour voir les californiens. Mais en attendant c’est donc seul que J.Davis s’avance sur une scène uniquement équipée d’une petite table de mixage et d’un macbook pro (probablement gavé de samples). C’est d’ailleurs par des commentaires sur un poème hébreux que le set commence (celui qui définirait Barack Obama comme étant Satan). Une fois le sample terminé J Devil se paie un bon bain de foule, sous les applaudissements d’un public scandant le nom du charismatique leader de la formation. Il a bonne mine, il bouge partout, et il balance la sauce. C’est de l’electro bien grasse qui testera essentiellement les basses de la salle, martyrisant complètement les oreilles des gens du balcon (où comme de par hasard je siégeais) mais ayant l’air plus efficace en fosse. Par contre, je ne sais pas si il était bien utile de faire venir Davis en personne, étant donné qu’il se contentera de danser comme un mort de faim en ne touchant que très peu à son matériel. On voit que malgré son entourage fourni il a quelques progrès à faire au niveau de l’electro, ce n’est pas spécialement ma tasse de thé mais j’aurai peut-être plus apprécié si je n’avais pas dû éponger le sang de mes tympans. Une electro un peu amateur, mais jouée par quelqu’un qui avait la pêche, donc ça passe. Quelques applaudissements, un « thank you for giving me the opportunity to do this » de la part du musicien et hop, on désinstalle le matos.

C’est à peine un quart d’heure plus tard que Korn entre en scène, l’indétrônable trio Fieldy, Munky et Jonathan sur le devant de la scène, un claviériste dans le coin droit, et la rythmique cachée à gauche. Le micro « The Bitch » est de sortie, les cordes de basse phosphorescentes de Fieldy également, Korn est prêt à démarrer son set. C’est sur de vieux, très vieux morceaux que les californiens effectueront la première partie de leur show, ceux des premiers albums Korn et Life is Peachy, ceux que l’on espérait plus voir en live, ceux que Korn nous offre ce soir, ceux avec qui Korn va mettre le feu au Bataclan. S’enchainent les lourds « Predictable », « Lies », « No Place to Hide » qui débutera par un petit solo de basse de Fieldy, puis « Helmet in the Bush ». Le groupe est parfait sur scène, le Davis amincit qui est face à nous régale l’assemblée vocalement, les gratteux sont parfaits et Ray Luzier sur sa batterie surélevée s’en ira de quelques tricks avec ses baguettes. Pour une entame, c’en est une qui envoie, le son est lourd, extrêmement lourd, la basse vrombit comme jamais tandis que l’assemblée headbang frénétiquement comme un seul homme.

La deuxième partie du set verra Korn jouer les morceaux de son dernier album, ultra efficace en live. C’est par le hit « Narcissistic Cannibal » qu’ils démarrent leur show, nous offrant l’une des plus belle image de concert qu’il m’ait été donné de voir : la silhouette de Jonathan Davis en contre-jour sur le fond tapissé de lumière verte de la scène. Dans la fosse on s’agite, c’est normal c’est dubstep et ça donne la bougeotte. Le groupe jouera le top 5 de The Path of Totality en laissant chanter les fans sur le vivifiant « Get Up ! » avant de finir sur l’un de mes morceaux favoris, le sublime et sombre « Way Too Far ». Davis toujours parfait placera quelques cris/gutturaux d’une aisance folle, mais laissant parfois sa place à Munky en double voix, la complicité entre le trident qui est sur scène est admirable à voir. En plus de cela, je dois avouer avoir rarement vu des gens aussi charismatiques, et avec une présence scénique aussi pesante.

Le show est loin d’être fini, car on entame la troisième partie du concert, et pas des moindres : les hits. Avec « Here to Stay » Korn met à contribution toutes nos forces, ça saute et ça chante de partout. Ces morceaux tout le monde les connait par cœur, ce sera confirmé avec « Freak on a Leash » (le meilleur moment de la soirée pour moi) et « Falling Away From Me » qui est agréablement bien revisité sur la fin. Lorsque l’on connait l’histoire de certains morceaux de Korn on se dit que cela force le respect de venir chaque soir expier ses démons devant une foule qui n’hésite pas à se briser les cordes vocales pour vous aider dans ce rituel. Que ce soit le « chant » fait d’onomatopées de Davis que tout le monde connait par cœur ou les « beating me down », la foule pousse la chansonnette et fait atteindre à l’ambiance son paroxysme. Cette partie s’achèvera sur le magnifique cover « Another Brick in the Wall » (Pink Floyd), l’occasion pour Munky de finir sur un fabuleux solo particulièrement inspiré, mais également pour Jonathan de laisser les fans chanter ces paroles mythiques : « We don’t need no education, We don’t need no thought control ». Les adieux de la fin du morceau termineront le set de Korn.

Terminé ? Non car après quelques acclamations, c’est sous l’hystérie généralisée que Davis revient, cornemuse en bouche pour l’introduction de « Shoots and Ladders », morceau qui se finira en medley avec le titre « One ». Pas le temps d’applaudir, le vif « Got to Life » est balancé dans la fosse, ce titre fera même péter une partie de la console son, rendant les instruments inaudibles, pas de bol il restait encore un morceau. C’est amusé et beau sport que les membres du groupe reviendront sur scène, le sourire aux lèvres et un son partiellement réparé pour le premier morceau du premier album : « Blind ». On n’entend pas Jonathan chanter, mais qu’à cela ne tienne, c’est la foule qui reprend en choeur ce classique. Les « I can see, I can see, I’m going blind » retentissent encore quand le groupe quitte la scène sous des – probables – remerciements du frontman que je ne peux entendre, quelques médiators et drumsticks seront gentiment balancés par les chaleureux musiciens à quelques chanceux. Alors ce soir nous n’avons eu « que » seize morceaux, on aurait pu espérer d’autres titres comme « Twist », « Twisted Transistor », « Did my Time », « Make me Bad », « Coming Undone » ou encore « A.D.I.D.A.S ». Pas de chipotage, je me contenterai de ce concert parfait, livré par des musiciens extraordinaires dans une ambiance vraiment bonne.

Setlist :

Predictable

Lies

No Place to Hide

Helmet in the Bush

Narcissistic Cannibal

Chaos Lives in Everything

My Wall

Get Up!

Way Too Far

Here to Stay

Freak on a Leash

Falling Away From Me

Another Brick in the Wall (Pink Floyd cover)

Encore:

Shoots and Ladders / One

Got the Life

Blind

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