Report: This Will Destroy You + Peter Kernel @Point Ephémère (01.04.2012)
-04/04/12 14:45
Tandis qu’une partie d’ All The Rage TV allait à la rencontre de Your Demise à la Boule Noire, une autre avait rendez-vous sur le quai Valmy pour assister à la venue des cinq américains de This Will Destroy You sur le sol français. Bien qu’en pleine expansion depuis quelques années au pays de l’ Oncle Sam, le quatuor post-rock est relativement moins connu dans nos contrées ; ceci dit, en premier jour d’avril, le Point Ephémère affichait complet.
Vers 20h30, ce sont les français de Road To Fiasco qui montent sur la scène du Point Ephemère. Entre noise-punk et post-rock, la bande peine à communiquer avec le public. Le son, lui, en revanche, est compact et à la hauteur de ce qui peut nous être proposé dans d’autres salles dont on a d’avantage l’habitude. Cependant, au milieu du set, le show prend un tout autre tournure lorsque le groupe pioche dans les morceaux de son self-titled sorti en 2008. Le chant de la frontgirl est plus présent et se diversifie (on note l’apparitions de quelques screams très bien venus) tandis qu’elle tend à être possédée par les paroles qu’elle scande avec sa petite voix pincée. Le reste des musiciens semble, lui aussi, se réveiller provoquant les premières réactions de la salle qui commence à se réchauffer. Malheureusement, la sauce prend trop tard et c’est déjà la fin de leur prestation. C’est donc un peu coupé en plein élan mais plutôt satisfaits de la prestatio de nos frenchies qu’on s’en va prendre un bol d’air au bord de la Seine avant l’arrivée du second groupe.
Sans trop nous faire attendre, le tio franco-helvético-canadien, Peter Kernel, monte sur scène l’air complètement détendu. A mi-chemin entre le post-rock et l’indie-rock ultra déjanté, le trio est un ovni musical qui surprend de couplets en ponts. Peu à l’aise avec la langue de Molière, la bassiste chanteuse canadienne et le guitariste chanteur suisse s’adonnent à un show touchant en communiquant par leurs instruments autant qu’avec leur chant. Après une demi-heure et un show fort en émotions, le groupe laisse sa place à la tête d’affiche de la soirée, This Will Destroy You.
Il est un peu plus de vingt-deux heures lorsque les quatre membres de This Will Destroy You investissent la scène du Point Ephémère. La salle est comble et religieusement silencieuse. Le calme est total lorsque l’intro de leur dernier album, Tunnel Blanket, retentit. Le son est monstrueux et caresse les tympans. La majorité de la fosse garde les yeux fermés et remue la nuque au rythme de la musique des texans pour ne pas perdre une sole note. This Will Destroy You choisit la diversité en piochant dans toute leur discographie, le dernier single, « Black Dunes », est un des rares morceaux (avec « Quiet ») à être discrètement applaudit à son terme, le reste de la fosse restant silencieuse. Des titres comme « There Are Some Remedies Worse Than The Disease », extrait de Moving Mountains, provoquent la communion totale et accueillent un raz-de-marée d’émotions intenses entre la scène et la fosse, les musiciens vivant leur musique à fond. Au bout d’une très courte heure, le groupe quitte la scène en silence laissant dans la salle une atmosphère lourde et étrangement apaisante.
Si d’habitude, en sortant d’un concert hardcore ou metal, on transpire en partant à la recherche aux hématomes, ce soir, on ressort du Point Ephémère changé ; le pouvoir de la musique joué par Road To Fiasco, Peter Kernel et This Will Destroy apaise l’âme et redonne l’énergie perdue. Un concert intense qui démontre que parfois la musique parle là où les mots échouent.
Alex’