Report: Marilyn Manson @Zenith de Paris (05.06.12)

- 06/06/12 13:45

marinlyn

Un concert de Marilyn Manson complet !

Evénement qui n’a pas du se produire depuis l’époque The Golden Age of Grotesque (2003 quoi). Bon, notre mécène noir ne remplit plus Bercy mais le Zénith ce qui reste une performance réservée aux plus grands !

Si l’on se fie aux chiffres de ventes du dernier opus de Manson, ce n’est pas cet album-là qui a ramené soudainement les gens à vouloir assister au concert du soir. Lorsque l’on observe la population présente, on observe beaucoup de nostalgiques : des trentenaires tout frais qui kiffaient les frasques du Révérend à l’époque Antichrist Superstar. Beaucoup de t-shirt à l’effigie de Mechanical Animals également. Ce qui nous amène à la problématique de cette soirée : peut-on être et avoir été ?

Depuis 3 albums, Manson a expérimenté : le sentimental Eat Me, Drink Me, le moyen High End Of Low (contenant 1 ou 2 perles tout de même) et le très froid petit dernier, Born Villain. Autant vous détruire le suspens maintenant, seul le dernier cité sera présent dans la setlist ce soir. Mais surtout, et c’est ce qu’il faut retenir, Manson n’est plus l’homme le plus craint du monde. Les States s’en balancent comme de l’an 40 (36 000 albums vendus en 1 semaine…), et ses tournées de 1998 ont plus de succès sur Youtube que les actuelles. Que reste t-il du Révérend alors ?

Les premières minutes du show nous montre un homme tiraillé entre le bonheur d’être de retour à Paris devant une salle comble, l’envie de plaire à son futur-ex-public en tentant des simulations de masturbation sur scène et un artiste mature qui habite vraiment ses chansons. Bref, ce « Hey Cruel World » est touchant mais quelque chose me gêne… On y reviendra. Un « Disposable Teens » pas si tranchant que ça en live mais suffisamment pour commencer à embraser la salle déjà bien chaude. Ce qui est marrant, c’est que notre Seigneur Noir se montre vraiment très heureux de revenir à Paris. Manson nous parle entre chaque chansons, nous envoie des bisous et tout et tout… Un vrai sentimental on vous dit ! « The Love Song » et l’excellente « mOBSCENE » entourent la toute nouvelle « No Reflection » que le public apprécie. N’étant pas présent aux précédents concerts du Grand Guignol, je ne peux pas comparer l’accueil des précédents singles, mais les riffs de guitares acérés de cette nouvelle chanson plait particulièrement à la fosse qui accompagne Manson sur le refrain. Sur scène, Jordie White aka. Twiggy Ramirez bénéficie du statut d’ancien par rapport au reste du groupe qui officie dans le line up depuis moins longtemps. Son charisme naturel (et son C.V aussi) suffisent pour que l’on soit scotché dès qu’il joue un accord diabolique comme à son habitude.

3ème star du concert : l’ingé son du groupe qui doit sans cesse jongler avec le niveau du micro de Manson car celui-ci n’étant pas super constant dans son chant, doit augmenter le son quand le Révérend oublie ce qu’il a entre les mains ou alors, baisser le son quand Manson pousse ses hurlements quasi inhumains. Car l’Homme est une bête blessée. Et il pourra nous adresser tous les bisous du monde qu’il n’échappe pas à sa nature si facilement. Marilyn Manson est bien au dessus, artistiquement parlant, de tout ses gimmicks trashico-sexuels. Aujourd’hui l’Homme mûre s’est acoquiné avec sa dépression pour en sortir 3 derniers albums dépressifs, plus inspirés par l’amour que par la haine. Mais un amour triste. Donc Manson m’envoie son amour (ainsi qu’aux 7000 autres personnes présentes) mais ça me rend triste. J’empapaoute ceux qui disent que notre Homme est devenu une marque. Manson a très bien compris que la moitié de son public ne serait pas là ce soir s’il arrêtait de se branler sur scène. Donc, à la fréquence de 3 gimmicks par quart d’heure, le Révérend entretient le capital « vice facile » de son public.

Hasard ou pas, la rupture se fait avec « The Dope Show ». Si l’artiste s’habille de divers accessoires, sa sincérité transpire enfin. A partir de là, le déclic a lieu. Fini le jeu léché de Ramirez, le guitariste découpe tout sur son passage avec les riffs de « Slo-Mo-Tion » (sur laquelle Marilyn Manson prendra la guitare lui aussi), « Rock Is Dead » et surtout « Personnal Jesus » ! Marilyn Manson is my own Personnal Jesus et il le sait. « Tourniquet » apporte une touche de mélancolie avant de sombrer dans l’apocalypse de cette fin de concert. La rage des musiciens éclate sur « Irresponsible Hate Anthem », comme quoi, 15 ans après, cette chanson en transcende encore beaucoup. « Sweet Dreams », la chanson qui balança l’Antichrist à la tronche du monde soulève encore les cœurs et les chœurs de l’assistance.

Noir.

Une estrade est levée à l’image de nos hommes politiques. Un Manson encore plus noir que d’habitude s’y élève et harangue une foule qui est à sa merci. « Antichrist Superstar » c’est lui. Cette parodie d’homme politique nous prouve la lucidité du sieur. Même diminué par les échecs, Manson n’est plus à la recherche de son aura passée et continue de nous mettre à ses genoux. Au même titre que la politique tiens. Et que la religion ouais.

Noir.

Il n’en manque qu’une. Le tout nouveau batteur entame le rythme tribal de « The Beautiful People » pendant que Twiggy nous assassine littéralement avec le meilleur riff de guitare que l’on puisse trouver dans le répertoire de Manson. L’interprétation du Révérend fut un peu perturbée par l’engouement général qui a gagné une dernière fois la salle. Les musiciens sautent, s’éclatent contre le sol, balancent leurs instruments etc… Ca saute, ça crie, ça danse, bref… Une véritable communion. Un dernier lancé de micro et Manson quitte la scène alors que ses musiciens saluent la foule.

Les lumières se rallument et tout le monde s’en va, non conscients d’avoir assisté à une énième messe de Révérend noir. Nourri par le paradoxe de son statut, Manson nous a livré un concert intense, parfois gâché par ces fameux gimmicks inutiles mais proposant une libération progressive. On ne pourra pas changer cette partie du public mansonien qui adore voir l’artiste se gratter les parties sur scène. Je reste convaincu que celui que cette situation affecte le plus est l’intéressé lui-même. Dans tous les cas, il restera un des plus grands artistes du 20ème siècle même si incompris dans la quasi intégralité de son œuvre.

Setlist :

Suspiria (Goblin song)

Hey, Cruel World…

Disposable Teens

The Love Song

No Reflection

mOBSCENE

The Dope Show  (with « Coma Black » intro)

Slo-Mo-Tion

Rock Is Dead

Personal Jesus  (Depeche Mode cover)

Pistol Whipped

Tourniquet

Irresponsible Hate Anthem

Sweet Dreams (Are Made of This)  (Eurythmics cover)

Encore:

Antichrist Superstar

Encore 2:

The Beautiful People

Nathan

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