Report : Orelsan @Zenith de Paris (16.10.12)
-20/10/12 14:00
Proclamé révélation du rap français avec un premier album remarqué, Orelsan avait pourtant failli voir sa carrière prendre un mauvais chemin. La faute à un bad buzz du à une chanson écrite lors d’une soirée arrosée après une rupture. Après divers procès par des « associations bien pensantes », il avait écrasé la concurrence avec son deuxième album Le Chant des Sirènes à l’automne 2011. Après une tournée triomphale dans l’Hexagone, le natif de Caen revient à Paris au Zenith de Paris pour un concert exceptionnel !
Première partie assurée par un DJ d’à peine 20 ans balançant des sons entre electro et hip hop un peu spé. L’ambiance a du mal mais quelques « bass drop » très en vogue excitent la foule présente dans la salle de la Porte de Pantin et au final, SuperPose a reçu un bel accueil et a plongé la salle dans une ambiance vraiment favorable au concert d’Orelsan.
Après 20 petites minutes d’attente devant un rideau blanc, la salle s’éteint et en guise d’introduction au concert nous avons le droit à un court métrage dans la lignée des derniers clips du rappeur caennais. Un délire de vaisseau spatial, de quête d’une communauté d’humaine et une forte incitation à l’émancipation violente d’une jeunesse venue en nombre ce soir écouté les punchlines du Eminem français (<= ce surnom ridicule attribué par la presse spécialisé genre 20 minutes). C’est son alter ego Raelsan qui ouvre le show de ce soir, l’ensemble des musiciens capuchés et masqués aux couleurs du super héro symbole de la mort de l’industrie du disque.
Première constatation, je m’attendais avec une aussi grande salle parisienne et au vu du succès de la commerciale, mais néanmoins excellente « La terre est ronde » à un public assez adolescent ne connaissant que les singles d’Orelsan, FAUX ! Chaque punchline est scandée par la totalité du Zenith et c’est assez réjouissant d’observer les réactions du public face aux paroles les plus sensés, les plus violentes : au moins, ils comprennent ce qu’ils chantent.
Fait étonnant, la première partie du show d’Orelsan est assez soft. Loin des concerts de rock habituels, les 5 premières chansons on sent que le caennais a besoin de prendre confiance en lui grâce à des chansons aux textes évocateurs et salués par la critique avant d’envoyer la pâté. Première surprise de la soirée, MC Solaar sera invité sur scène pour un clin d’œil au rap des années 90 avec son célèbre tube « Bouge de là ». Belle preuve de respect pour ses ainés de la part d’Orelsan et le public apprécie ! En effet, il y avait beaucoup de jeunes adultes qui ont surement découvert le hip hop via les NTM, IAM et donc MC Solaar. J’imagine l’émotion qu’ils ont pu ressentir en le voyant apparaître.
Un peu la même que j’ai pu ressentir lorsqu’à la fin du set Disiz la Peste est venu sur scène pour interpréter un duo inédit qui a mit de belles claques à l’assistance.
Car la musique d’Orelsan se trouve à son summum quand il décide de retourner le cerveau avec des phases mythiques et des réorchestration très rock n roll dans l’esprit (je me suis surpris à pogoter avec lui au concert de Refused lors des dernières Eurockéennes). Il faut attendre un enchainement assez magique entre « Changement », « Plus rien ne m’étonne », « Pour le pire », « Double vie » et la poignante « Finir mal ». Clairement, je ne m’attendais pas à une ambiance aussi chaude lors de ce type de concert. Le refrain de « Plus rien ne m’étonne » a donné lieu à un jump général et spontané de la part du public et merde, j’ai adoré ça !
Enfin, le concert était lancé. Le coté clair de Raelsan a enfin confiance en lui et envoie la sauce à chaque chanson, laissant tout de même la place à de beaux invités de marque (Toxic Avenger, Mat Bastard des Skip The Use, Kyan Khojandi de Bref) ce qui donne lieu à un échange permanent entre lui et son public.
« Des trous dans la tête », véritable hymne à la gueule bois se voit sublimée par un passage avec de belles guitares saturées en plein milieu du morceau et le concert prend l’allure d’un show très rock !
Enfin, j’en avais eu un aperçu lors Eurockéennes, et même si j’entends déjà les « Ouais mais putain qu’est ce qu’elle est variété, Orelsan c’est ‘Sale Pute ‘ », « La Terre est Ronde » a la chance de bénéficié d’un refrain fédérateur qui, reprit par 7000 personne colle pas mal de frissons.
Après une petite pause, Orelsan revient sur scène pour nous offrir un VRAI rappel d’environ une demie heure. Moment fort, on a le droit au mythique « St Valentin » que l’assistance reprend en chœur. Bien que bon nombres de ses paroles ne soient pas d’un optimisme légendaire, le concert bénéficie d’une ambiance de tout ce qu’il y a de plus positif. Les relations entre les gens sont saines, tout le monde s’amuse ensemble et on voit qu’Orelsan et ses musiciens (par ailleurs excellents) prennent beaucoup de plaisir.
MERDE, j’ai parlé trop vite, le concert se termine sur la meilleure chanson que le caennais ait pu écrire « Suicide Social ». Sauf que ça nique un peu l’ambiance gaie et joyeuse du concert… Mais petit moment exutoire avec 7000 majeurs tendu sur certains passages de la chanson. Un putain de défouloir, un déversage de haine totale. Jouissif.
En bref on a eu le droit à 2h10 de concert sans véritable temps mort avec quelques morceaux de bravoures et une tonne de passages assez dingues. Je pense que tout le monde en a eu pour son argent ce soir et on est en droit de dire qu’on attend vivement la 3ème livraison d’Orelsan qui peut devenir un très très grand s’il continue dans cette voie.
Ps : parce que vous êtes gentils, voici un lien pour voir le concert filmé par les caméras de Canal + : coucou toi.
Setlist :
Raelsan
Mauvaise idée
1990
Bouge de là feat. MC Solaar
Routine feat. Mr Viktor
Jimmy Punchline
Changement
Plus rien ne m’étonne
Pour le pire
Double vie
Finir Mal
Etoiles invisibles
Sous influences
N’importe comment feat. Toxic Avenger
Trous dans la tête
Ils sont cools feat. Gringe
La petite marchande de porte clé feat. Kyan (Bref)
La terre est ronde
Gogo Gadget feat. Disiz La Peste
Encore:
Si Seul
Peur de l’echec
Saint Valentin
DPMO feat. Taipan, Deen Durbigo, Big Flo & Oli
Badabing feat. Mat Bastard
Le Chant de Sirènes
Suicide Social
Nathan
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