Report: August Burns Red + The Devil Wears Prada + Veil of Maya @Bataclan (19.11.12)

- 21/11/12 21:42

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Pour certains c’est une grosse date de fin d’année, pour d’autre – comme votre serviteur – c’est la date de l’année. Cela fait presque deux ans que The Devil Wears Prada n’est pas passé par Paris (22 mois exactement) et en tant que fan ultimate du groupe, c’est animé de frissons et d’une passion sans précédent que j’arpente le boulevard Voltaire à la recherche du n°50. Cependant prenez garde, celui qui vous écrit ce prologue de sa plume aiguisée (dont la rédaction fut entammée dans le bar d’à côté) n’est pas celui qui créera l’intégralité de notre récit. En effet la rédaction d’AllTheRageTV réunissait ce soir un fan d’August Burns Red, un fan de The Devil Wears Prada et une fan de Veil of Maya, et ce sera donc à chacun sa pige. Pour rappel Nous Prod rassemblait deux groupes de metalcore de classe mondiale et un remplaçant de dernière minute qui officie dans le deathcore technique, mais dont la qualité ne fera pas oublier que Whitechapel en première partie cela aurait eu du pif. Quel dommage en revanche que la grande majorité du public ne se soit déplacé que pour la tête d’affiche, montrant pour les deux premiers set un Bataclan à moitié vide et une énergie négative déplaisante. Retour au récit en image.

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Il est 18h50 quand Veil Of Maya, le premier groupe monte sur scène. La fosse est plutôt vide, mais quelques fans inconditionnels encouragent les musiciens. Ils sont seulement quatre, mais ils chauffent la salle comme n’importe quel autre groupe. Les américains sont là pour remplacer Whitechapel, absents de la tournée. Pour autant, ils ne sont pas présents en tant que simple second choix. Le quatuor est talentueux, c’est certain. Brandon Butler, au chant, redouble de puissance. Quant aux musiciens, rapidité et efficacité sont leurs seuls mot d’ordre. « Divide Path », « 20/200 » ou encore « Punisher », c’est Eclipse, leur dernier album en date que le groupe joue principalement ce soir.

Au bout d’une demi-heure, les quatre hommes laissent leur place au suivant, sous les applaudissements d’une foule qui commence à être plus présente.

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Après une pause un peu longue le 2ème groupe chicagoan de la soirée entre en scène sous quelques applaudissements et cris pour nous envoyer leur premier single de Dead Throne en plein dans la jugulaire. « Born to Lose » a de la gueule, j’entends même quelques « another meaningless war » provenant du public (ou est-ce juste moi?). Mike Hranica affiche fièrement sa chevelure et sa barbe de mendiant, doublé d’une voix pour l’instant propre (et dont le petit effet de réverbération rendait vraiment pas mal), puissante et bien aménagée ; côté Jeremy Depoyster (chant clair), il réadapte ses parties chants pour le live, et c’est également réussi pour ce titre introductif. L’enchainement est plus que rapide avec leurs deux titres de l’EP concept Zombie « Escape » (dont l’introduction un peu longue ne sera pas jouée) et « Outnumbered » ; les breaks dévastateurs du premier me brisent les cervicales, et même si la guitare de Chris Rubey est un peu basse, la lourdeur est vraiment présente ; « Outnumbered » est un peu moins bien exécutée niveau chant clair mais Mike qui n’en fini plus de gesticuler dans tous les sens et de danser comme un épileptique fait largement le show. Quelle énergie!

Hélas la fin de tournée se fait ressentir à partir du mi-set ou quelques lignes sont parlées (ce qui finalement ne rend pas si mal en « spoken words ») et quelques notes sont modifiés. Pour Depoyster c’est la débandade, il n’accroche plus une seule note haute et s’essouffle à une vitesse folle. Cela ne ternit que très peu la prestation tant l’énergie déployée par chaque membre fait plaisir à voir, de plus on sent une réelle fougue et un réel plaisir d’être de retour dans la capital, Mike rappelant que leur précédent passage dans ce même Bataclan reste l’un de leur meilleur show à ce jour (il nous l’avait confirmé en interview l’année dernière).

« I KNOW A GHOST!! », et oui, on connait les paroles, et on les cris tous en choeur, c’est l’heure d’un des classiques inoubliables du groupe. Le « big three » des Devil Wears Prada sera par ailleurs joué avec brio comme à chaque fois (« Danger : Wildman » donc, « Assistant to the Regional Manager » puis « Dez Moines » un peu plus tard). On se retrouve gavé de breaks, de riffs de folie, et d’une puissance presque étouffante. Mike en a des spasmes, mon cerveau aussi, je ne me lasserais jamais de ces morceaux, ils représentent ma vie. L’homme à la chevelure de feu captive ses fans à chacun de ses aller-retours, chacun de ses pas de danses, chacune de ses allocutions. Je dis bien « les fans » car il n’y a qu’eux qui se bougent frénétiquement, le tout-venant semblant engluer dans son propre flegme et dont le simple applaudissement ressemble à l’un des douze travaux de ce bon vieux Hercule.

On fait un petit détour par Dead Throne avec le titre introductif/éponyme puis « Constance », morceau dont je ne comprenais pas la présence sur la setlist tant il y en avait d’autres sur le dernier LP qui auraient mérité une place, mais qui une fois la claque prise m’a poussé à me dire « ok, j’ai compris » : magique. La partie initialement chantée par Tim Lambesis de As I Lay Dying aurait mérité d’être reprise par le public (sans déconner : « I hate this persistance » en choeur ça l’aurait fait un max). C’est là que « Dez Moines » que je connais par cœur depuis que je l’ai longuement étudiée se place avant que le set ne se conclu par l’excellente – mais courte – « Mammoth » qui elle aussi prend un maximum d’ampleur en live.

Pour les « à côté », je dois dire que le groupe reste très pro et très respectueux, nous remerciants chaleureusement (alors qu’i n’y avait vraiment pas de quoi) ainsi qu’August Burns Red à plusieurs reprises pour leur invitation sur cette tournée. Hormis cela, je pense que si je n’avais pas été dans ma bulle j’aurai été particulièrement excédé par le comportement des gens présents, ne montrant eux aucun respect pour les groupes qu’ils ne sont pas venu voir. Alors on avait de tout, du premier rang statique mais qui reste quand même devant pour empêcher les vrais fans de s’approcher, ceux qui restaient aux alentours des 2-3èmes rangs mais qui leur gueulaient de se casser, ou ceux qui disaient bien fort « j’aime pas » ou « c’est mauvais » (ce qui n’est pas grave en soi, on aime ou on n’aime pas ce n’est pas à remettre en question) entre les pistes. Des gens aussi irrespectueux n’ont pas leur place en concert. Également l’absence de titres de Dear Love : A Beautiful Discord (compréhensible au vu de l’époque à laquelle le disque est sorti et à l’évolution conséquente des deux voix) et de Plagues (déjà nettement plus chiant) me pousse à regretter de ne pas être allez les voir à Londres en début d’année pour une headline. La prochaine fois je n’hésiterai pas.

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Setlist :
Born to Lose
Escape
Outnumbered
Danger: Wildman
Assistant to the Regional Manager
Dead Throne
Constance
Dez Moines
Mammoth

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Après la petite demi-heure de pause habituelle, ce sont les américains d’August Burns Red qui débarquent sur scène pour LEUR concert. En effet, ce n’est pas la première fois qu’ils sont programmés en tête d’affiche dans notre beau pays (remplis de « Kevin »), mais c’est la première qu’ils le sont dans une aussi grande salle que celle du Bataclan. Ce qui explique d’ailleurs peut-être l’affluence du soir : un savoureux mélange entre poseurs venus pour montrer leur nouveau tatouage et pseudo-mosheurs qui débarquent dès qu’un peu de double pédale se fait entendre. Il y avait bien entendu une cinquantaine de vrais fans à qui je passe un gros big up, évidemment. (Ce qui me fait rire avec la phrase précédente, c’est que l’intégralité de la salle aura l’impression du coup de recevoir un big up. Oui le poseur n’est pas du genre lucide).

Concentrons-nous sur la musique, nous. August Burns Red c’est la machine de guerre qui pourrait nous balancer un nouvel album tous les 6 mois s’ils n’étaient pas « obligés » de faire des concerts. Car si les shows de ce groupe sont rarement décevants, ils n’en sont pas pour autant géniaux à tous points de vues. Je trouve, par exemple, que ça manque de folie parfois. C’est vrai que le JB tricote pas mal son manche de guitare et que, il doit peut-être se concentrer un peu plus que le commun des mortels. Et c’est là qu’August Burns Red va faire très mal ce soir. Le groupe écume les tournées quasiment sans s’arrêter et ça se ressent. Le « Composure » d’entrée passe comme une lettre à la Poste et Matt se permet même des fantaisies à la batterie. Enfin un feeling rock’n roll dans le metalcore !

Jake, le frontman n’est pas en reste. Si sa prestation vocale commença timidement, il monta en puissance tout au long du set. SPOIL : en guise de dernière chanson avant le rappel, l’incroyable « Leveler » fut jouée et la prestation des musiciens reste l’une des plus intenses que j’ai pu voir, notamment grâce à Jake qui explosa tous les tympans avec les « I Forgive You » au moins aussi fédérateur que le dernier couplet d’un « Redemption », absente ce soir, mais présente dans l’esprit avec le morceau éponyme du dernier album. Avant ça, le groupe avait joué la carte « on met en avant des morceaux pas souvent joués en France ». Le trio magique « Barbarian » ; « Carpe Diem » & « Salt and Light » mit ce concert sur orbite. Je vais me pencher sur cette fameuse « Carpe Diem », l’une de mes chansons préférées du dernier opus pour sa structure inédite. Beaucoup plus lente qu’à l’accoutumée, les américains avaient innové avec notamment une alternance de chant entre Jake et Dustin le bassiste d’origine. Son scream puissant et aigu rend vraiment très bien sur scène. Le morceau n’est pas que maîtrisé, on constate vraiment que l’ensemble du groupe se concentre à retranscrire l’émotion qui habite leur morceau. Et c’est un constat que j’appliquerai à tout le concert.

Constellations n’est pas en reste avec les géniales « Mariannas Trench », « Meddler «  & « Ocean Of Apathy ». Un jour peut-être nous aurons le droit à la sublime « Crusades » sur scène… mais pas ce soir ! Jake nous répète plusieurs fois que c’est le dernier concert de cette tournée européenne et on sent que la pression se relâche (et puis ce n’est pas comme si ils jouaient devant un Bercy complet). Pour « Back Burner », Jake demande aux chevelus de la salle de monter sur scène et de remuer leur capillarité proéminente pour donner l’impression d’être à un concert de « Death metal suédois ». Moment de communion parfait entre les fans et le groupe.

Tiens, les fans : parlons en !On se souvient de ce concert catastrophique de Bring Me The Horizon durant lequel on avait plus vu des mécheux à autorisation de minuit sur scène plutôt qu’Oli Sykes himself… Eh bien ce soir, ce n’est pas tout à fait pareil pour les simples faits que les mecs d’August Burns Red ne sont dopés qu’à la musculation (on devrait faire un calendrier érotique à leur effigie), que Jake sait chanter et qu’il fait un peu plus peur que son compère longiligne anglais. Cependant, le concept du « Kevin » montant sur scène équipé de son Iphone tout neuf pour se prendre en photo avec « le mec à la guitare verte qui joue trop vite sa mère » ou encore celui de la biatch aimant se faire tripoter par l’ensemble des mâles en rut de la fosse lors d’une esquisse de slam, fut très répandu. Marrant les deux premières fois, vraiment exaspérant celles d’après, on regrette la non-installation de barrières (qui auraient également aidé nos amis photographes devant se frayer un chemin entre toutes ces chevelures collantes et transpirantes).

Cependant, cette grosse parenthèse ne gêna pas la très bonne prestation du groupe ce soir qui prit même le luxe de nous offrir un rappel ! « Empire » et « White Whashed » seront scandées par le public entier au retour du solo de batterie de Matt (Tchernobyl a eu ses réussites : Matt Greiner, 4 bras, 6 jambes). Même si le même concert devant 50 vrais fans à la Miroiterie aurait été encore plus jouissif, August Burns Red nous a enfin offert un concert digne de ce nom en France.

Petit pronostic : 2013 accouchera des nouveaux opus de Bring Me The Horizon, d’A Day To Remember et d’August Burns Red…qui feront surement des tournées…et si on lançait une pétition pour que, au hasard, l’Eastpak Antidote Tour 2013 nous ponde cette affiche de dingue ? Just sayin’…

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Setlist :
Intro
Composure
The Eleventh hour
Internal Cannon
Cutting The Ties
Marianas Trench
Divisions
Barbarian
Carpe Diem
Meddler
Ocean of Apathy
Salt & Light
Back Burner
Leveler
Drum Solo

Encore:
Empire
White Washed

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Kathleen/Nathan/Tommy

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