Report: Two Door Cinema Club + Alt-J (∆) + Cast Of Cheers au Zénith de Paris (15.11.12)

- 22/11/12 21:46

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Il y a tout juste une semaine, les chatoyants jeunes nord-irlandais de Two Door Cinema Club ont remplis le Zénith de Paris de fans, pour la plupart eux aussi dans la fleur de l’âge, tressautant d’impatience de se laisser consumer par une flopée de tubes pétillants et sucrés qui grésillent sur les ondes depuis environ deux ans. Leur premier concert parisien à la Maroquinerie devant un public de 200 âmes remonte seulement à 2009, et une signature chez le label Kitsuné et un premier album disque d’or en Angleterre plus tard, c’est en tant que phénomène électro-pop du moment qu’Alex Trimble, Kevin Baird et Sam Halliday sont venus présenter les titres de leur deuxième album “Beacon” devant un public qui semble déjà ne plus être à conquérir.

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Les Cast of Cheers ouvrent le bal. Eux aussi  originaires d’Irlande du Nord, ils investissent la scène en tant que première partie légitime des TDCC (et fières de l’être) et bien déterminés à réchauffer l’atmosphère de quelque degrés. La scène vire d’ailleurs rapidement au rouge quand les éclairages s’accordent aux saturations des sonorités électro-anarchiques et des guitares à la brutalité un peu déplacée. Ces enfants terribles parviennent tout de même à divertir en amadouant le public avec une démonstration de français à base de « pomme de terre » et de « les animales » pour présenter un de leur titre davantage calibré pour convaincre : « Animals ». Quand les lumières de la salle se rallument la mission est accomplie : le public est réveillé… mais surtout impatient de passer à autre chose.

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Sur scène apparaît un symbole mystérieux : l’artwork de la pochette du premier album  de Alt-J (Δ), intitulé « An awesome wave ». Pour passer le temps de l’entracte, certains s’amusent à chercher  la meilleur façon de créer un triangle avec les doigts, probablement en prévisions de rendre hommage aux quatre artistes anglais qui s’apprêtent à monter sur la scène d’un instant à l’autre. Quand la salle est de nouveau plongée dans le noir, c’est pour accueillir avec une délectation déjà palpable la révélation rock-alternatif de cette année. Originaires de LeedsJoe Newman et ses trois acolytes métamorphosent avec douceur et subtilité la salle du Zénith en un orgue de sons profonds teinté de rock/folk pénétrant. Les morceaux s’enchaînent et les mélodies et instrumentalisations soignées sont comme autant de touches de pinceau sur un tableau, accompagnés par un public qui se laisse embarquer sans retenue à l’enivrement du voyage et fait résonner en échos les paroles de « Breezeblocks » : « Please dont’go/ I love you so ».  La performance est saluée avec respect et les quatre anglais quittent la scène en laissant une salle subjuguée.

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La salle tombe de nouveau dans l’obscurité et ce pour la dernière fois de la soirée, provoquant l’effervescence d’acclamations qui va avec. Quand la lumière se fait sur la scène, elle éclabousse de reflets les cheveux roux de l’irlandais Alex Trimble, déjà derrière son micro. Les Two Door Cinema Club lancent le coup d’envoi des réjouissances avec “Sleep Alone”, le single vedette de “Beacon” qui a déjà fait se trémousser bien des corps cet été. Les stroboscopes s’agitent, les faisceaux de lumière entremêlement et une fumée du diable sort de la scène : le message est clair, on compte bien vous faire danser ! Il reste cependant à convaincre qu’un show qui s’annonce si haut en couleurs ne se limitera pas à une “teenage party” un peu trop bien orchestrée, ce qui, à première vue, ne semble pas gagné d’avance.

C’est avec un professionnalisme sans équivoque que les TDCC font déferler leur tubes, alternant justement ceux issues de “Beacon” (« Sun », « Next Year », « Someday ») en parallèle aux titres de “Tourist History” (« This is the Life », « Can I Talk ») dans une cascade régulière d’énergie pop-rock-électro hautement vitaminée qui ne tarie pas son effet sur le public en délire, sans aucune pitié pour les corps à tendance inanimés.

La frénésie de cette folie douce entraîne petit à petit à ressentir les compositions un peu plus subtilement à travers la façade pop mielleuse. La scénographie et les jeux de lumière créent une atmosphère à la fois poétique, enveloppante et incisive, et lève le voile sur un univers suintant une sensibilité à fleur de peau qui surprend et touche. Lorsque les baffles se mettent à cracher le fiévreux “Eat That Up, It’s Good For You”, d’imposants ballons blancs tombent du ciel et viennent danser au dessus de la foule en apesanteur.  Jusqu’à la fin du rappel, sur un « What You Know » magistral, la fosse du Zénith aura pris des allures de piste de danse astrale.

Les Two Door Cinema Club quittent finalement la scène à contrecœur sous le fracas d’applaudissements d’un public comblé, à qui l’on a offert un concert à la hauteur de ses promesses… et même un peu plus. Non contents de se montrer prêt à assumer leur succès rapide, il est tout à fait certain que cette bande d’irlandais bourrés de vitalité soit d’ores et déjà passé à la vitesse supérieur.

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Clémentine Barraban

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