Report : Crown Cardinals + Merge + The Butcher’s Rodeo + My Dog Ate It @La Mécanique Ondulatoire (22.11.12)

- 26/11/12 21:49

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Soirée 100% française à La Mécanique Ondulatoire puisque 4 groupes de la scène hardcore/metalcore vont se produire devant 150 personnes dans cette salle du 11ème arrondissement parisien. Le metalcore mélodique des My Dog Ate It, le hardcore burné de The Butcher’s Rodeo, le post-hardcore ambient de Merge et le metalcore de normands de Crown Cardinals. Retour sur cette soirée assez incroyable !

Ce sont les My Dog Ate It qui ouvrent le set avec leur mélange de post-hardcore et de metalcore. Si les musiciens sont bons et les compositions de qualité, il manque de la fougue et une certaine prestance au tout pour vraiment emballer la salle. C’est plutôt dommage car les musiciens proposent une musique agréable et bien construite qui mériterait cependant un peu d’originalité car le schéma couplet hurlé – refrain chanté est repris un peu trop souvent. Cependant, vu le jeune âge des musiciens, la construction des chants montre une maturité qui laisse quelques regrets quant à leur prestation un peu trop molle à mon gout. De plus, le public n’étant pas vraiment présents pour ce groupe là, l’ambiance dans la salle ne fit jamais décoller le concert.

Après un changement de scène expéditif, on entre dans le vif du sujet avec les Butcher’s Rodeo. Le formation hardcore parisienne n’a beau avoir que 2 ans d’ancienneté et un seul EP au compteur, dès le début de leur set on constate que les membres ont bouffé de la scène et qu’ils aiment ça. Leur hardcore à la sauce Every Time I Die aromatisé à Cancer Bats fait mouche dès les premiers accords. Vincent, le chanteur est un monstre vocal et son charisme éclipse parfois la prestation des autres musiciens qui s’en sortent pourtant avec les honneurs. Ca joue vite, forte et bien. L’ambiance est bonne entre les groupes. Tout le monde remercie tout le monde et les nombreux « Ca va la famille ? » lancé par Vincent sont la preuve que ce soir, tout le monde il est beau et on est tous réunis pour s’éclater et se défoncer la tête au son des formations les plus prometteuses de la scène française. The Butcher’s Rodeo propose un set d’une bonne demie heure durant laquelle la foule réagira que très timidement à la très bonne prestation des parisiens. J’avoue que j’aimerai revoir ce groupe dans de meilleures conditions, avec un public vraiment chaud car je suis sur que le décalage entre leur show et l’ambiance a nuit à leur performance. Même si, de manière très professionnelle, ils ne se sont jamais démotivés face au peu de réactions.

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Setlist :
Blind Army
My Vengeance
The Funeral Thirst of a Giant
Wild Dog America
alcoholic ghost TBR in my room
Way of God
Need To Murder
The Drunken killer Ghost

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On en vient au troisième groupe de la soirée, les Merge. Moins d’un an après la sortie de leur E.P Transmission, les franciliens refoulent les scènes parisiennes avec un line-up enfin définitif. Le set débute par l’habituelle séance de remerciements d’Anthony, le frontman, qui s’y reprendra une petite dizaine de fois durant le set. Merge est un groupe avant tout reconnaissant !

La dernière fois que j’ai pu les voir sur scène, j’avais été bluffé par la dimension sauvage que prennent leurs compositions en live. Les passages musclés devenaient vraiment vénères et les passages atmosphériques encore plus planants, du coup. Après une intro mêlant bruit de pluie et légère mélodie de piano pour enchaîner direct avec « Calypso », le morceau d’ouverture de l’E.P. Et dès les premières secondes, c’est une véritable mandale qui  nous arrive en pleine poire. La batterie de Kazu est frappée avec une violence inouïe, la basse est lourde, les guitares sont incisives et le scream d’Anthony d’une puissance ahurissante. À ce moment du report, vous vous direz « ouais le mec en fait des tonnes parce qu’il faut aider la scène française ou parce qu’il est pote avec le guitariste » et c’est avec joie que je vais vous répondre maintenant : la prestation donnée par Merge ce soir entre directement dans mon top concert de l’année et pas parce que j’aimerais être pote avec des futures re-star. Non parce qu’ils ont travaillés et progressés sur scène et que, pour moi, le talent d’un groupe ne se mesure au nombre de « likes » sur une page FB.

Parenthèse close, « In This Ghost Town » est envoyée. Une chanson pour laquelle j’ai pris le temps d’apprécier sur l’EP car, d’apparence plus directe que la précédente, elle est emplie de subtilités bien kiffantes (la ligne de guitare du pont est une merveille). Le concert prend dès lors une allure de furie. Le public était certes venu pour voir Merge mais l’enthousiasme montré par chacun est en effet très émouvant. Soirée karaoké géante pour Anthony qui offrira aux plus chanceux quelques secondes sous les projecteurs aux « kids » connaissant les paroles. Ya même un mec en cuir marron qui ne connaissait pas exactement les paroles mais qui s’est contenté de pousser un scream d’anthologie ! L’hyper efficace « Ecclesiast » vient éclater tout le monde. La chanson ayant bénéficié d’un clip « homemade » plus tôt dans l’année est connue par beaucoup. Paroles scandées, batterie toujours plus violente mais subtile, guitares toujours aussi précises et une basse très agressive : ces mecs sont dans un grand soir. Ah et j’oubliais presque le frontman ! Non impossible à oublier. Anthony est transformé sur scène. Il nous offre une prestation incroyable. Toutes ses lignes de chant, claires comme hurlées, sont interprétées avec une justesse probante tout en assurant le show comme jamais.

Puis vient la très émotionnelle « Twelve/Nine ». Merge ce n’est pas que de la musique. Un très bon artiste fait de la très bonne musique et les paroles ne sont que secondaires. Les groupes à part réussissent le pari de conjuguer de la très bonne musique avec des paroles si bien écrites que, même très personnelles, parviennent à vous toucher et vous concerner quand même. J’avoue alors avoir réellement apprécié cette chanson et, plus globalement, Merge lorsque j’ai découvert les paroles. Sans rentrer dans des détails que je jugerais gênants et inappropriés pour un live report lu par plusieurs dizaines de personnes, la chanson parle d’un drame réel donc. Un truc qui, je l’espère, n’a pas été vécu par toutes les personnes présentes dans la salle. Et pourtant, on sentait dans le regard des gens, et surtout dans les paroles qu’ils chantaient que ces mots étaient intégrés, ressentis par chacun. Inutile de vous décrire l’état dans lequel le groupe était de voir tous ces gens scander ces lyrics.

Pour finir ce set, Merge nous jouera deux nouvelles chansons encore plus violentes qu’à l’accoutumée. Je n’aime pas parler de choses que je ne connais pas donc je ne m’étendrais pas sur ces chansons entendues pour la première fois mais…bordel que la suite s’annonce bonne !

Fin de ce set mémorable pour Merge. Tout le monde en ressort ahuris par la violence du truc. C’est un défouloir notable mais surtout, une tempête émotionnelle que nous venons de prendre. Vivement la première partie d’Hopes Die Last.

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Setlist :
Calypso
In This Ghost Town
Ecclesiast
Twelve/Nine
Joy Illusion (new)
Lighters (new)

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Dernier groupe de la soirée, les très attendus Crown Cardinals ! Les caennais ont sortis leur premier EP plus tôt dans l’année et, après quelques changements de line up, reviennent sur Paris pour mettre des claques ! C’était la première fois pour moi que je voyais les Crown sur scène et ce n’était pas trop tôt tant le bien qu’on m’en disait me donnait envie. Le set commence sur les deux très efficaces « Born Old/Die Young » et surtout « This New Plague » sur laquelle Max, le chanteur démontre des capacités vocales impressionnantes. Son alternance chant claire/hurlé, dans un style différent que celui d’Anthony de Merge, frôle la prouesse. Le reste du groupe ne démérite pas, notamment le batteur qui frappe les futs avec une puissance et une précision impressionnante. Les Crown proposent un début de set vraiment très convainquant malgré le peu de monde resté pour eux dans la salle. Cependant, il est dommage que les musiciens ne communiquent que très peu avec la salle. Du coup, petit à petit la salle se videra et je ne souhaite à aucun musicien de se retrouver dans ce type de situation un jour. Le show des normands s’en ressent pour le coup un peu. Si les débuts étaient vraiment puissants et justes, le milieu du set offre une baisse de régime notable. Et c’est dommage car je re-découvre les compositions du groupe avec plaisir en live. Un peu à l’image de leur potes de Merge, la scène permet à la musique de Crown Cardinals de gagner en puissance et coté « sauvage ». Les musiciens ne délaissant pas pour autant la précision chirurgicale qui les caractérise car les lignes sont jouées avec une justesse déconcertante de facilité. Les back vocals assurés par J-B donnent une diversité scénique très intéressante. La fin du set re-gagne en intensité avec l’excellente « Fooling with me was the worst idea ever ». On sent que les musiciens aiment cette chanson et prennent plaisir à la jouer. Cela se ressent et le public restant communie beaucoup plus avec le groupe que durant les chansons précédentes. C’est une bonne chose de partir sur une bonne note.

Globalement, la prestation des Crown Cardinals était vraiment très bonne. Surtout si l’on prend en compte le fait que c’est seulement leur deuxième show avec leur line up actuel. Le groupe mériterait cependant de gagner en cohésion scénique et en confiance en eux. Si techniquement ils sont, à mon avis, au dessus du lot, ils gagneraient à s’en rendre compte et à s’autoriser à devenir de vraies bêtes de scènes dégageant une assurance à la limite de l’arrogance ! A revoir très vite tant le début de leur set m’a enthousiasmé !

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Setlist :
- Born Old /Die young
- This New Plague
- Minds in motion
- We Walk Alone
- Rescue
- Stay Gold
- Fooling Me was the worst Idea ever

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Fin de cette soirée d’une qualité incroyable. La scène française a de belles heures devant elle ! Mentions spéciales à Merge pour leur prestation survoltée et aux Crown Cardinals qui ont laissés entrevoir un potentiel énorme.

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Merci à Julien.

Nathan

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