Billy Talent + Donots + Wounds @ Le Bataclan 07.05.13
-05/06/13 14:02
Billy Talent c’est, pour moi, un peu comme la fille que vous croisez dans la rue et qui, au premier coup d’œil, ne vous semble pas être le canon du siècle. Puis, quelques mètres après, vous vous rendez compte que votre regard ne s’est toujours pas détaché (oui vous arrivez à avancer en marche arrière, sans vous faire griller et sans tomber). Ainsi, au fil des années, les canadiens deviennent de plus en plus incontournables et leurs tubes prennent de plus en plus d’ampleur. Ce soir, ils envahissent un Bataclan complet en compagnie des irlandais de Wounds et des allemands de Donots.
Profitant du soleil jusqu’au bout, le set des Wounds sera sacrifié pour la cause, my bad. Cependant, les allemands de Donots m’ont fait une excellente impression ! Du punk rock entrainant, des musiciens très heureux et partageant leur enthousiasme au possible, il n’en fallait pas plus pour que le Bataclan soit très rapidement acquis à la cause de nos amis germaniques. Tout au long des 8 chansons jouées ce soir, la chaleur grandira de plus en plus et le public participera avec toujours plus de joie au set des Donots. Fait rare pour une première partie à Paris, le succès rencontré par les Donots ce soir est véritablement justifié et mérité. Leur show se terminant par une reprise de « We’re Gonna Take It » des Twisted Sister, les Donots quittent la scène en ayant largement rempli leur job.
Près de ¾ d’heure de changement de scène avant l’entrée des canadiens de Billy Talent. La moitié des lumières de la salle s’éteignent lorsque retentit « Testify » de Rage Against The Machine. Paradoxalement, l’ambiance monte d’un cran, mais pas trop. Public trop jeune pour véritablement apprécier le flow de Zach De La Rocha. Puis l’horloge de « Lonely Road To Absolution » se fait entendre et les musiciens de Billy Talent entonnent l’intro du dernier album en date d’un groupe qui fêtera ses 20 ans cet été. Le Bataclan se transforme en messe avant de prendre feu sur les premiers accords de « Viking Death March ». Et la voilà, la guerre attendue depuis fin janvier et le report de leur concert parisien. La fosse devient un brasier, un communion dans laquelle jeunes et vieux sautent ensemble au rythme des tubes de Billy Talent. Le début du set n’est pas là pour nous économiser puisque « VDM », « Devil In A Midnight Mass » et « The Ex » sont balancées d’entrée. 4 chansons, la moitié du Bataclan n’a déjà plus de voix ! Heureusement, Ben ne rencontre pas ce problème. Suivant le groupe depuis leur passage à l’Elysée Montmartre en 2007, je note les progrès accomplis par l’ensemble du groupe mais notamment par le charismatique chanteur qui, bien qu’il soit toujours aussi sympa et accessible, peut tenir un chant audible durant l’intégralité de son set sans nous donner de migraine.
Le groupe est visiblement très heureux d’être ici et le public lui rend bien puisque l’ambiance est vraiment excellente et authentique. Oui authentique : les anciennes chansons sont tout aussi reprises que les nouvelles ce qui prouve que ce groupe n’est pas un effet de mode et qu’ils ont gagné le cœur des amateurs du genre depuis déjà plusieurs albums. Si le rythme redescend sur la pourtant géniale « Love Was Still Around », le répit n’est que de courte durée puisque « Rusted From The Rain » et surtout « Saint Veronika » retournent une fois de plus le Bataclan. L’intégralité des portables est de sortie lorsque les premières notes de « Surrender » retentissent. La power-ballade issue du deuxième album voit son refrain chanté de vive voix par l’ensemble des 1500 personnes présentes ce soir. Il en est de même pour « the song about making love in sunshine », la bien nommée « Diamond On The Landmine ».
Entre temps, Ben nous ressort l’intégralité des scènes parisiennes déjà foulées par le groupe depuis leur premier passage en 2006 et se remémore notamment les allers retours aux toilettes de leur dernière date en salle à Paris. Ben étant malade ce jour là, il n’était pas rare qu’il aille vomir entre les chansons ! Tout le monde est alors content de voir que ce soir il est en pleine forme et heureusement puisque « This Is How It Goes » et surtout « Try Honesty » clôturent la première partie d’un set d’une intensité incroyable. Les deux chansons du tout premier album de Billy Talent déchainent la foule qui hurle chaque parole à plein poumon.
Les musiciens quittent alors la scène mais le Bataclan rugit pour le retour de ses héros du soir. Billy Talent revient nous mettre K.O avec un rappel incluant les plus gros tubes du groupe. « Devil On My Shoulder » permettra au public d’avoir son moment de gloire alors que « Surprise Surprise » met en lumière le dernier album du groupe. Ce dernier qui nous quittera sur un « Red Flag » apocalyptique et pour lequel l’expression « Singing with heart out » prend tout son sens. Le Bataclan est terrassé, n’en peut plus mais est heureux et c’est le principal.
Vous l’aurez compris, prestation hallucinante d’un groupe qui ne deviendra malheureusement jamais aussi grand que leurs modèles Led Zeppelin mais qui a le mérite de faire leur musique avec authenticité, sincérité et surtout avec un enthousiasme communicatif. Une place déjà réservée dans mon top 5 de l’année.
Setlist :
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Testify(Rage Against the Machine song)
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Lonely Road to Absolution
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Viking Death March
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Devil in a Midnight Mass
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The Ex
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This Suffering
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Love Was Still Around
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Stand Up and Run
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Rusted from the Rain
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Saint Veronika
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Surrender
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Runnin’ Across the Tracks
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Diamond on a Landmine
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Man Alive!
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This Is How It Goes
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Try Honesty
- Encore:
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Devil on My Shoulder
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Fallen Leaves
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Surprise Surprise
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Red Flag