Blink-182 – « Dogs Eating Dogs »

- 06/01/13 20:31

Un peu plus d’un an après Neighborhoods (2011) , qui mettait fin aux 8 années de disette pour les fans du trio californien, Blink 182 présente Dogs Eating Dogs, composé de 5 titres. Je pense qu’il n’est pas malhonnête de dire que l’album précédant du groupe avait laissé une impression plutôt mitigée. Alors, pourquoi sortir un EP si rapidement ? A quoi peut on s’attendre  ?

Avant de rentrer dans le vif du sujet, petit rappel historique. Blink 182 s’est séparé d’Interscope Records en octobre 2012, et est de fait devenu un groupe indépendant. En même temps, les américains annonçaient dans la foulée la sortie d’un EP pour la fin d’année. Et contrairement au dernier album, ils ont décidé d’enregistrer les nouvelles chansons en se retrouvant ensemble physiquement dans le studio, « à l’ancienne ». Est-ce que ces évènements successifs ont été répercutés sur Dogs Eating Dogs ?

Pas vraiment, serait-on tenté de dire assez rapidement. En effet, le 5 titres commence par une intro de près de 40 secondes, avec du synthé, de la guitare avec de l’echo… Bref, on croirait entendre un remake de l’intro de « Ghost On The Dance Floor », qui introduisait … Neighborhoods. Difficile de ne pas voir l’influence du travail de Tom Delonge avec Angels and Airwaves. Heureusement (pour ma part en tout cas), le premier couplet arrive et s’avère aussi simple qu’efficace. Le refrain, avec l’arrivée de la distorsion, sonne également très bien. En somme, une chanson d’introduction qui, sans être original, rassure, tout simplement. S’ensuit l’intro énergique de « Dog Eating Dogs ». Pour faire court : c’est une des chansons les plus réussites des 5. Mélodique, entêtante, alternant périodes énergiques et calmes (avec un pont drôlement bien ficelé), on pourra difficilement dire que l’objectif n’est pas rempli. Alors oui, bien sûr, on pourra toujours regretter le coté « passe partout », là encore, mais dans l’ensemble, c’est une réussite. Surtout que mine de rien, à ce stade, on est déjà à 40% de l’EP, et  je suis déjà beaucoup plus convaincu que pour Neighborhoods.

Malheureusement, on échappe pas à ses propres démons. « Disaster » est typiquement le genre de chanson que je trouve chiante, et qui aurait pu sortir tout droit de Neighborhood. Une introduction longue et pénible, des effets à tire-larigot, des synthés et des guitares ennuyantes qui pourraient sortir directement d’un mauvais U2. Des bonnes idées pourtant, il y en a, et à vrai dire la chanson n’est pas loupée à proprement parler. J’ai juste l’impression que le trio n’excelle pas pour ce genre de musique. Chacun se fera son avis évidement, mais personnellement, j’aurais tendance à la zapper facilement… Arrive alors « Boxing Day ». C’est la plus singulière des 5 chansons et pour cause : dehors les grosses guitares ! Blink 182 nous propose une chanson pleine de vitalité et de douceur avec des guitares acoustiques. Elle me rappelle, sans raison apparente (si ce n’est les guitares acoustiques), « What Went Wrong », la spontanéité en moins, le travail de production en plus. Les voix de Tom et Mark se marient parfaitement bien, rappelant de bons souvenirs. Définitivement ma préférée de l’EP. « Pretty Little Girl » clôt finalement cet EP, résumant par la même occasion ce dernier. Le pré-refrain et le refrain sont diablement efficace, avec un Travis Barker plutôt inspiré qui plus est. Un pont laisse la place au guest Yelawof (qui vient de sortir un EP avec Travis) pour une partie de rap réussite, bien qu’un peu surprenante quand on ne s’y attend pas la première fois. Mais pour le reste, on retrouve ces synthés, arrangements et guitares un peu rebutants…

C’est donc avec un sentiment partagé qu’on termine l’écoute. Blink-182 a finalement opté pour la continuité, dans le sens où les mêmes artifices présents dans Neighborhoods sont utilisés ici. Le sentiment d’unité du groupe me semble malgré tout plus fort au sein des chansons, même si on ne peut toujours pas totalement s’empêcher d’imaginer telle ou telle partie dans AvA, +44 (ou même Psycho White). Ce mélange des genres, hérité de chacun de leurs autres projets respectifs, réussit donc plus ou moins mais l’ensemble parait plus cohérent qu’auparavant, sans convaincre totalement non plus. Le format court joue aussi beaucoup en sa faveur, évitant au groupe de se répéter. Finalement, les californiens poursuivent leur chemin, tout simplement.

 

Tracklist :
01. When I Was Young
02. Dogs Eating Dogs
03. Disaster
04. Boxing Day
05. Pretty Little Girl


Guilhem Menuet

 

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