Cave In – White Silence

- 28/05/11 16:38

 

Il a toujours été difficile de décrire le style musical dans lequel sévit Cave In. Aussi bien influencés par Pink Floyd que Converge et ayant même des touches de folk, le groupe fait figure d’ovni musical tant ses albums sont différents les uns des autres. Autant dire que le suspense est à son comble quand, après 6 ans d’absence et un petit EP pour faire patienter, White Silence arrive enfin.

A peine la galette lancée qu’on se croirait en plein Ocarina Of Time, arrivé devant le boss du donjon qui s’apprête à nous casser la gueule. Le titre éponyme fait donc figure d’introduction et semble, avec ses cris en reverb, nous défier de faire un pas de plus dans cet album. Au milieu du titre, la batterie prend la part belle tandis que la guitare quitte son manège inquiétant du début pour se lancer dans quelque chose de plus expérimental tout en réussissant à préserver cette ambiance malsaine et inquiétante. Voilà, on a un pied dans l’engrenage, la machine Cave In est en marche. Et ça attaque fort. Un rapide roulement de batterie et « Serpents » expose sans honte des influences puisées chez leurs potes Converge, à l’image de ce qui avait pu être fait sur Until Your Heart Stops ou Beyond Hypotermia. Les riffs attaquent sévèrement tandis que Caleb nous gratifie de son chant guttural et Stephen ne tardera pas à venir l’aider en se prêtant aussi à l’exercice.

Moins agressive mais tout aussi lourde, « Sing My Loves » et ses 8 minutes 18 secondes sont l’occasion de laisser parler le coté plus doux du groupe et d’entendre le chant clair de Stephen tout en gagnant progressivement en légèreté au fil des minutes. Le tout fini sur la mélodie métallique d’une boite à musique qui a du connaître des jours meilleurs avant de tomber dans l’intro à la basse de « Vicious Circles » . Le titre porte très bien son nom car il monte en puissance sans que l’auditeur ne s’en rende forcément compte et nous entraine de force dans un univers malsain où notre pauvre Link en costume vert serait attaqué à grands coups de tronçonneuses maniées par une bande de zombies. Ouais rien que ça.  Quand les cris de Caleb rencontrent la voix aérienne de Stephen on pense atteindre l’apothéose, mais Cave In fait plus fort que ça. En effet si ce titre est clairement estampillé des mots « violence » et « destruction », il se trouve que la petite touche expérimentale qu’on voyait pourtant mal s’intégrer dans un tel déchainement viendra bel et bien parfaire l’ensemble qui ne perd même pas en cohérence.

« Centered » quant à elle me semble être une piste sortie de Jupiter avec un son plus crade et cette piste sera surement l’une des premières dont on fredonnera la ligne de chant clair après avoir fait quelques tours de plus à White Silence dans notre lecteur. L’influence de Jupiter est aussi palpable sur « Summit Fever » qui semble nous emmener faire un petit détour dans l’espace ou bien nous signaler que, enfin, on a balancé le coup d’épée fatal dans la tronche de notre assaillant et qu’on va finalement pouvoir relâcher la pression et récupérer notre cœur de vitalité en plus. Le contraste avec la piste qui suit est assez désarçonnant. D’une ambiance assez barrée et qui porte bien la patte de Cave In, on passe à « Heartbreaks, Earthquakes » qui, une fois les mouettes passées, semble porter fièrement le sceau « approuvé par Thom Yorke » et ferait une bonne bande son pour les retrouvailles de Link et Zelda. « Iron Decibels » quant a elle est à mes yeux le produit d’un tango argentin et d’une soucoupe volante qui auraient forniqués sous champis le soir de la nuit de noce. L’album se clôt avec « Reanimation«   et son début reposant à la guitare sèche. La fin du titre montre à quel point Pink Floyd possède une influence indéniable sur notre quintet du Massachussets préféré.

En résumé, c’est un peu l’album de la croisée des chemins pour Cave In; on y retrouve un peu toutes leurs influences, des plus évidentes au plus saugrenues, des plus violentes aux plus aériennes. Pourtant, si chacune des chansons peut être rattachée à un de leurs précédents opus, on sent que cette album garde une identité propre qui se révèlera de plus en plus au fur et à mesure des écoutes, comme toujours. C’est donc du Cave In pur jus que nous avons sous l’oreille avec White Noise; puissant, planant et surprenant. Ceci dit, comme tout bon Zelda qui se respecte, la durée de vie de cet album sera aussi une des clefs de son appréciation.

Tracklisting:
01. White Silence
02. Serpents
03. Sing My Love
04. Vicious Circles
05. Centered
06. Summit Fever
07. Heartbreaks, Earthquakes
08. Iron Decibels
09. Reanimation

Reagir a cette chronique :
16318_400x400
Engel
Chevelle
Gérard Way - Hesitant Alien
Finch-Back-To-Oblivion
Cover July Talk
save the nation
62. Fourth Quarter Comeback - The Only Way We Know EP
58. Chronographs - Nausea EP