Four Year Strong – « In Some Way, Shape, of Form »

Les barbus de Four Year Strong sont de retour avec In Some Way, Shape, or Form, un opus qui matérialise un peu plus le béguin de la formation pour le rock des 90’s. Catapulté virtuose de la scène easycore depuis quelques années, il n’est pas étonnant que le groupe ai choisi de conférer un côté plus « intemporel » à ses compos, exploitant le caractère presque « éternel » du grunge et du Rock Us. En effet, Four Year Strong à décidé de muscler son jeu en gonflant sa section rythmique et en bétonnant ses riffs. « The Infected », première plage de cette galette sort la grosse guitare pour un son presque néo renforcé par ce timbre très Jared Leto dans le chant. Le riff est sec et le groupe semble avoir subi la même épiphanie que Papa Roach pendant sa période Getting Away With Murder. Le phrasé très scandé et groovy en fin de titre donne un peu plus de crédit à cette allégeance au nineties. « Just Drive » honore ses galons de single avec son refrain en forme d’hymne et son message avare de mots mais lourd de sens. La fin du morceau nous offre un instant basse vrombissant qui, au risque d’en laisser plus d’un sceptique, me fait penser à du Deftones avec cette nappe très grave et très intense. Le chant est volontairement écorché, évoquant souvent celui de Shaun Morgan, impression qui se poursuit sur le grungy « Heaven wasn’t build to hold me » malgré son riff d’entrée ordinaire à la Paramore. « Sweet Kerosene » trouverait facilement sa place dans un album de Rev Theory avec son rock buriné et radiophonique.

Ceci étant dit, Four Year Strong n’a pas perdu ce sens de la mélodie qui le caractérise outre sa pilosité outrancière. « Stuck in the middle », single quelque peu égratigné par la critique, est un vrai bon titre de Pop Punk au même titre que « Unbreakable », plus léger, très B.O dans l’âme avec ses choeurs délicats. « Fairweather Fan » obéit à cette logique et renoue avec les instants easycore de la formation grâce à ses scandés et son break final pour faire danser le pit. Le disque se conclue sur une note plus douce – qui à dit mièvre ? – avec « Fight The Future » et son refrain catchy, qui devrait faire sortir son lot de briquets en live et « Only the Meek Get Pinched. The Bold Survive », son intro au piano et sont chant très Freddy Mercury. Un rock assez théâtral qui ne manque pas de charme.

Ce In Some Way, Shape, or Form est un bon disque qui retient l’attention… sur le moment. Les séquences rythmiques sont impressionnantes et les guitares résonnent comme jamais. Mais si sa maîtrise et ses motivations sont honorables, il possède malgré tout quelques inconvénients qui ne peuvent être étouffés : la prod est excellente mais l’ensemble s’avère trop lisse, trop surfait pour marquer les esprits. En dépit de son large panel d’influences : grunge, néo-métal voir power pop de B.O, l’album n’est, paradoxalement, pas si hétérogène qu’on pourrait le croire et ne revêt pas le grain des 90’s recherché par la formation. Les fans regretteront probablement l’absence de breakdowns dévastateurs et de couplets easycore nasillards comme ils aiment les avaler d’habitude. Pas véritablement transcendant mais dépaysant.

Tracklist :

01. The Infected

02. The Security of the Familiar, the Tranquility of Repetition

03. Stuck in the Middle

04. Just Drive

05. Fairweather Fan

06. Sweet Kerosene

07. Falling On You

08. Heaven Wasn’t Built To Hold Me

09. Unbreakable

10. Bring On The World

11. Fight the Future

12. Only The Meek Get Pinched. The Bold Survive

Kevin Dufrenoy