Hands Like Houses – « Ground Dweller »

- 17/04/12 17:39

 

Rise Records est connu pour signer des groupes qui donnent matière à débats dans le milieu musical. Jeunesse et talent ne sont pas forcément de mise et tout le monde ne peut prétendre à être le petit Mozart de la musique hardcore et de ses dérivés. Outre les groupes visuels qui sauront faire leur public à travers les minettes aux mèches décolorées, Rise Records a parfois du nez et nous apporte sur un plateau des groupes intéressants. Loin d’être des révolutionnaires de la musique, Hands Like Houses fait partie de cette catégorie. Un groupe intéressant donc, qui a pris le parti de ne pas user de cris. Certains penseront Emarosa, Tyler Carter ou autres groupes aux chanteurs charismatiques à la voix inimitable. C’est un peu ça, avec quelques touches personnelles. « Ground Dweller » est un album excellent, bien que cette vision des choses sera partagée au sein du milieu, le disque entier a su me faire vibrer et apporter quelque chose de bon en ces temps où la musique se fait d’abord par le visuel et l’attitude.

« Antartica » ouvre le disque, une introduction à l’ambiance agréable, la voix douce du chanteur venant se greffer à l’ensemble mélancolique et très rafraichissant. Les compositions impressionneront instrumentalement, il ne s’agit pas d’un groupe sorti de nulle part, et c’est vraiment une force de pouvoir rivaliser avec Chiodos ou Emarosa dès le premier album. La performance vocale impressionnera, vacillant entre les habitudes du post-hardcore et des influences beaucoup plus diverses, plus pop. « Antartica » se termine déjà et son refrain marquera les esprits. Le second titre offrira de nouvelles possibilités au chant, un chant plus grave et un timbre proche de celui de Jonny Craig. Les riffs de guitares sont résolument incisifs, il ne s’agit pas comme d’un ersatz du premier album de Sleeping With Sirens, ici la musique s’entend très bien et même si la voix est devant, elle ne gâche pas le travail principal des instruments. « This Ain’t No Place for Animals » et son introduction assez spéciale fera vraiment la part belle à une batterie maitrisée et très technique, outre le jeu de double conséquent, les parties rythmiques sont intéressantes. Le groupe ne fait donc pas dans la figuration derrière le chanteur. Les effets sur la voix amplifient ce côté pop, et les quelques ajouts artificiels ajoutent de la profondeur au morceau, bien que communs à de multiples groupes. Le chant sur le pont fera penser à Tyler Carter, un style très R&B, et c’est un atout de plus sans pour autant plagier ni même imiter. La chanson se termine sur un son inquiétant, et ce qui ressortira de l’album est certainement la véritable mise en scène des morceaux, tous plus ou moins introduits par des claviers, effets plus ou moins divers, comme une bande originale de film, ambiances, émotions sont au rendez-vous comme le montre « Spineless Crow », meilleur exemple dans l’album. Le chanteur impressionnera encore, de par la largeur de ses capacités vocales mais aussi par la touche qu’il rajoute aux chansons. Pas forcément besoin de cri, on sent la puissance, sans être dans la caricature A Skylit Drive avec une voix trop haut perchée pour le commun des mortels. « A Clown and His Pipe » se révèle être la chanson aux guitares les plus torturées du disque, véritable performance pour les cordes. Encore de l’ambiance, quelque peu cabaret, sans tomber dans les clichés faciles des groupes de maintenant. « The Definition of Not-Leaving » est la chanson la plus douce de l’album, voix et instrumentale artificielle, beau, épuré, très chic, encore une preuve que Hands Like Houses peut aller sur différents plans.

« Lion Skin » se paye le luxe d’être une collaboration entre le groupe et deux chanteurs précédemment cités, à savoir Tyler Carter et Jonny Craig. Les trois voix se confondent, la chanson est très bien écrite, un petit délice. « Watchmaker », l’avant dernière chanson du disque est quant à elle une chanson très éclectique, breakdown, même si ce terme déplaira, la chanson quant à elle restera en tête, encore une fois la même recette sans devenir lassant, le groupe ne change pas tous les codes de la musique actuelle, mais se servira de ses diverses influences pour en faire quelque chose de très bien. Un excellent niveau, un premier album réussi qui laisse présager une très bonne suite, en espérant que le groupe ne tombe pas dans l’oubli et n’attende pas des années avant de réitérer la prouesse. À écouter de toute urgence.

 

 

Tracklist :

01. Antarctica

02. Don’t Look Now, I’m Being Followed, Act Normal

03. This Ain’t No Place for Animals

04. Spineless Crow

05. Starving to Death in the Belly of a Whale

06. A Clown and His Pipe

07. The Definition of Not-Leaving

08. Lion Skin

09. One Hundred

10. Watchmaker

11. The Sower

 

 

Quentin Leprince

 

Reagir a cette chronique :
16318_400x400
Engel
Chevelle
Gérard Way - Hesitant Alien
Finch-Back-To-Oblivion
Cover July Talk
save the nation
62. Fourth Quarter Comeback - The Only Way We Know EP
58. Chronographs - Nausea EP