Holding Sand – Some Things Are Better Left Unsaid

Holding Sand sort son premier album sous le label M&O et après de nombreuses vidéos imageant leurs chansons originales, tout le monde attendait un premier opus de la part des tourangeaux avec de nombreuses idées sur le contenu de ce dernier. « On Sleepest Nights », « Bound To Go Wrong », et « Float » avaient déjà su se démarquer dans différents univers et ainsi conquérir de nombreuses têtes à la faveur du groupe. En parlant d’univers, c’est bien avec cela que Holding Sand sort du lot, des chansons diverses mais qui gardent un amalgame appréciable, des chansons qui ont toutes quelque chose à dire et qui pourtant ne racontent pas la même histoire. L’album part sur les chapeaux de roues, avec « Only the Infants Shall Live », au riff entêtant et envoutant, cette angoisse qui se ressent dans l’instrumental et dans la voix donne vraiment quelque chose une fois à l’écoute. Une chanson qui pourrait être très bien imager une course poursuite dans un bon film d’horreur. Le refrain à l’originalité sans faille pour le paysage hardcore laissera les groupes du genre pantois. La créativité ne fait pas défaut au groupe, loin de là. Une très bonne chanson d’introduction, pas de départ pompeux, pas d’introductions pédantes et ne reflétant pas le reste. Intelligent. La seconde chanson est déjà disponible sous forme de clip, il s’agit de « Bound To Go Wrong » et la transitions entre les deux pistes se fait parfaitement. Un univers différent, une ambiance mélancolique, de fin d’été, une chanson réellement belle, les instruments à cordes sont parfaitement travaillés, la batterie rythme sans trop combler, encore une fois, on ne peut qu’admirer la prouesse du groupe à faire de beaux titres. La conclusion du morceau est faite de guitare ambiancée, et le ton est posé avec la prochaine.

Polyvalent, l’album aurait pu porter ce nom, tant les Holding Sand sont capables de s’adonner à différentes choses. « Happy Endings » et ses voix redonnant foi en ce genre musical, ses mélodies à la guitare, ses détails qui changent tout et sa très belle réalisation forment un tout incomparable. Vient ensuite « Lidocaine », très variée vocalement est un peu à la croisée des mondes, entre le violent et le très émotionnel. « An Early Grave » possède un refrain à toute épreuve, et des riffs qui feraient mourir d’envie des groupes Devil Sold His Soul. « It’s All Gone To Nothing » est très tournée technique, que ce soit au niveau des guitares comme de la partie rythmique, au niveau voix, c’est comme pour les autres chanson, le chanteur semble le seul à pouvoir sortir des notes et sonorités pareilles, solo de guitare, seul et unique de l’album, gang vocals très mélancoliques, une très belle chanson, peut être la meilleure du disque. « Float » elle aussi illustrée par une vidéo est certainement la chanson la plus calme, les paroles sont simplement magnifiques, entre Deftones et Underoath, du très grand Holding Sand encore une fois, sortie de son album, la chanson n’a pas le même goût, comme placée idéalement avant « The Futre Belongs To Heartless Whores ». Le contraste entre chaque chanson ne bouleverse pas, une unité prévaut dans la galette, bien que chaque chanson est une personnification d’un état d’esprit ou d’une émotion. « As From Brazen Trumpets » sonne très introduction, comme une marche vers la chanson suivante, « On Sleepest Nights », morceau qui m’a fait découvrir le groupe. Certainement l’un de leurs meilleurs titres, tant vocalement que sur les guitares ou la batterie.  Les paroles sont plus que travaillées et la totalité du morceau donne envie de plus. Some Things Are Better Left Unsaid se termine par un remix d’une chanson plus ancienne, « Superman ». Bonus dans l’album qui ne gâche rien, un petit clin d’œil sympa, et quelque chose de plus à se mettre sous la dent pour l’auditeur.

En somme, Holding Sand c’est le groupe qui manquait au paysage musical international, un son unique, même au pays de l’oncle Sam. Des chansons intelligentes et pas pour autant incompréhensibles pour les néophytes, un chanteur charismatique, un ensemble réussi, un album qui semble être tout sauf le premier. Des chansons étudiées, un groupe qui mérite d’être écouté et reconnu ne serait-ce que par son travail. Si vous recherchez de l’originalité et du talent, Some Things Are Better Left Unsaid sera le meilleur investissement possible.

Tracklist :

01. Only the infants shall live

02. Bound to go wrong

03. Happy endings

04. Lidocaine

05. An early grave

06. It’s all gone to nothing

07. Float

08. The future belongs to heartless whores

09. As from brazen trumpets

10. On sleepless nights

11. Superman (remix)

Quentin Leprince