In Fear and Faith : Symphonies

Suite au départ de Cody Anderson (Screams Vocals) In Fear and Faith se retrouve orphelin de sa touche hardcore, alors recrutera-recrutera pas, le groupe n’a pas encore dévoilé sa position, mais au vu de ce que propose leur nouvel EP je tendrais personnellement pour une poursuite du groupe sans screams vocals, un peu à la Hawthorne Heights après le décès de Casey Calvert (même si les styles restent foncièrement différent).

L’idée de l’EP Symphonies est assez originale : reprendre tous les titres les plus connus du groupe pour en faire un remix façon orchestre symphonique tout en ajoutant une ribambelle de guests stars. On retrouve ainsi Silence is Screaming de l’EP Voyage (2007), The Road To Hell Is Paved With Good Intentions et The Taste of Regret de Your World on Fire (2009) ainsi que trois autres pistes de leur dernier LP Imperial (2010). Histoire ne de pas être à la rue je me réécoute tranquillement les morceaux avant leur symphonisation (comment ça pas français?)

L’EP commence avec une inédite, la seule, nommée – comme un symbole – Novus Initium, qui peut être traduit du latin par nouveau commencement, nouvelle ère. Ce morceau très court introduit Bones (Imperial) avec en guest screamer l’ancien de Underminded et néo D.R.U.G.S Nick Martin. La voix roque et écorchée de ce dernier contraste avec le scream très gras d’Anderson, c’est différent et pas si mal. Le morceau de base avait déjà quelques airs de symphonie (piano, violon) mais avec celui ci on voit clairement où veulent en venir nos ricains. La voix de Scott Barnes est clairement mise en avant. En fait au fil de la chanson on s’habitue à la voix de Martin qui donne un côté très hardcore underground, ce qui n’est pas donné dans un morceau revisité sur un orchestre symphonique. Belle perf’ pour cette salve de somation.

Pour The High Life c’est Barnes lui-même qui assure le guest scream (vers une reconversion?) assez bon d’ailleurs mais qui ne cache pas la relative fadeur du morceau. Il était très lourd et bourré de breaks sur Imperial, et sans être un expert du philharmonique je pense que quelques violons plus « excités » n’auraient pas fait de mal à ce morceau.

C’est avec un piano salvateur que s’ouvre The Taste of Regret, mon morceau préféré dans les originales, et qui reste mon préféré une fois remixé. Telle Smith (Greeley Estates, The Word Alive) qui est passé chez IFAF pour l’EP Voyage vient apporter ici sa touche personnelle accompagnée de quelques effets techniques qui rendent le tout bluffant. Le morceau est un peu long (plus de 6 minutes) mais on ne s’ennuie clairement pas. Un titre plein d’émotion dans les vocals, clairement mon coup de cœur.

C’est ensuite Caleb Shomo d’Attack Attack qui vient placer sa voix sur un morceau plus concentré sur le piano. Certains passages me feraient presque penser aux interludes endiablés de Fleshgod Apocalypse.

Featuring un jour, featuring toujours, c’est ce que pourrait dire Craig Owens qui faisait déjà le guest sur l’original de The Road of… et qui réitère sur cet EP. Il prend un temps de parole moins grand mais écouter Craig chanter c’est toujours aussi exceptionnel. C’est incroyable à quel point ce mec peut nous bouger rien que par sa voix. Le deuxième représentant de D.R.U.G.S sur cet opus n’est plus à présenter, il fait son taff et réveil un morceau sur lequel – il faut le dire – on s’endormait un peu.

J’aurai aimé que Telle Smith soit le featuring sur Silence is Screaming étant donné que c’est lui qui chante l’originale. Cependant c’est bien Barnes tout seul qui conclut l’EP de très belle manière, un piano-voix plein d’émotion (encore) et ultra efficace. Franchement pour conclure une prestation il n’y a pas mieux, et il faut avouer que le soprano du garçon rox un max.

On a eu un véritable récital de belles voix sur cet EP, en scream certes, mais surtout en clean voices qui sont clairement misent en valeur par les instrumentales très douces. Malgré le fait que l’on s’ennuie un peu sur certains morceaux, l’idée est assez original et elle fait parler d’elle. Comme c’est quelque chose d’expérimental il est normal que l’on n’atteigne pas la perfection mais c’est très bien pour nous faire patienter jusqu’au prochain LP du groupe.

Tracklist :

01 – Novus Initium
02 – Bones (ft. Nick Martin)
03 – The High Life
04 – The Taste of Regret (ft. Tyler Telle Smith)
05 – The Solitary Life (ft. Caleb Shomo)
06 – The Road To Hell Is Paved With Good Intentions (ft. Craig Owens)
07 – Silence Is Screaming

Tommy