Justin(e) – Treillières Über Alles

- 09/12/11 14:51

N’ayant jamais eu vraiment la force d’écouter plus d’un titre de l’ancien opus des punk rockers français, que dis-je, des Bretons de Justin(e), écrire une chronique à propos de leur dernier effort en date « Treillières Über Alles » me semblait de prime abord une tâche très difficile -voire impossible-, mais en tout point alléchante …

Comme on a coutume de dire : « les apparences sont souvent trompeuses » et croyez-moi , à la simple  vue de leur artwork , je l’espère de tout mon coeur… La pochette de album, une espèce de photo tout droit sortie d’un vieil album Panini jauni par le temps, tout simplement hideuse, et qui procure à peu près le même effet que celui d’entrer dans un bazar chinois où l’on se sent renversé par autant d’immondice et de bibelots kitch… La palme d’or revient sûrement à ce logo aussi moche que peu travaillé. Vous me direz , peut-être est-ce là un nouveau concept , faire peur aux moins téméraires pour après surprendre les plus aventureux qui auront osé aller plus loin que ce répulsif visuel… Quoi qu’il en soit je dois être trop terre à terre mais je passe complètement à côté … Voilà qu’arrive le moment fatidique de lancer la galette dans le toasteur, et à ce moment précis je dois dire que leur concept marche plutôt bien car on est alors tout à fait  prêt à entendre un son à la hauteur du visuel, mais il n’en est rien , ça sonne et ça sonne BIEN !

Tout est vraiment bien en place et la production est aux petits oignons (seul bémol pour la batterie qui aurait largement mérité d’être plus travaillée), les guitares sonnent et la basse se déchaîne frénétiquement au creux de l’oreille, mais comme le disait si bien Sir Isaac Newton « tout ce qui monte doit redescendre » et c’est en effet une grande débandade au moment où la voix entre en jeu  (outre les les choeurs omniprésents qui donnent une dimension « ça envoie du bois  » aux morceaux).  Chanter dans la langue de Molière est certainement un des exercices les plus compliqués qui soit dans ce genre de musique qu’est le punk rock français et même si Justine(e) arrive à éviter quelques pièges évidents, la voix (certes très bien maîtrisée) donne une impression de déjà entendu et à tendance à être irritante au plus haut point après seulement quelques chansons, le français ne rime vraiment pas avec punk rock …

Là où le groupe réalise un exploit avec brio, arrivant même à convaincre un néophyte de la pire espèce dans ce domaine, c’est clairement dans l’écriture des textes, bien que certains soient clairement en dessous comme « Treillières Über Alles » ou encore « La Chanson Du Lait » ; les paroles sont recherchées et vont droit au but… Le groupe nous livre là en tout cas un album personnel et quelque peu engagé en tombant même quelquefois dans la démagogie, mais il est indéniable que l’on ressent le travail acharné et la sensibilité des membres du groupe à travers cet album. On peut  largement dire que Justin(e) mérite bien sa place sur le podium des groupes du genre et ce n’est pas chose facile quand on voit la multiplication du nombre de groupes de ce style qui déferlent sur l’Hexagone…

Comme mot de la fin,  je dirais que les amateurs du genre y trouveront largement leur compte et se délecteront de ce nouveau cd… Si toutefois ils se forcent à fermer les yeux en sortant le cd de sa pochette ;)


Tracklist :

1. Treillières über alles
2. Nous qui désirons sans fin
3. Rome
4. Porcelaine
5. BB77
6. Les âmes vulgaires
7. Les restes
8. Les mômes tristes
9. Kronstadt
10. La chute
11. Quelque chose entre
12. Tosquelles (1912-1994)
13. La chanson du lait
14. Une ode à la mort
15. A.A.

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