Korn – « The Path of Totality »

- 20/12/11 00:02

 

Pionniers du metal en tant que n’importe qui les connait, même le dernier péquenaud qui a le genre à la guitare distordu en horreur, Korn est un monument pratiquement intouchable, et l’héritage musical qu’ils laisseront derrière eux n’aura pas de prix. Réputés pour faire de la musique inclassable (les journalistes leur ont même créé un mouvement, le néo-metal, rebaptisé depuis nu metal), le groupe californien fait un pas de plus dans le trans-genre avec un album massivement electro/dubstep contenant de multiples collaborations de ceux qui font la une de ce genre tel que Kill The Noise, Excision ou encore Skrillex. Ce dixième album expérimental ne s’inscrit dans rien, et il est pourtant logique car Korn n’a jamais rien fait comme tout le monde en terme de sonorités musicales, ils étaient donc obligés de se réinventer pour rester « in ». Pourtant je ne peux m’empêcher de penser qu’un opus de ce type fait très opportuniste, le (la?) dubstep étant en plein essor commercial en ce moment même. Pour ceux qui sont allergiques à l’electro il y a toujours la touche Korn reconnaissable grâce majoritairement à la voix de Jonathan Davis, mais également aux increvables Munky et Fieldy, deux membres fondateurs qui en ont encore sous le pied.

The Path of Totality démarre assez fort sur « Chaos Live in Everything », la touche Skrillex se fait ressentir mais n’est pas pour autant excessive et envahissante, laissant largement la place à la voix de Davis. Les bons riffs de guitare manquent néanmoins à l’appel, ce sera comme cela tout au long de l’opus, ils sont couverts par l’electro, alors on aime ou on aime pas chacun fera son choix, moi ça ne me dérange que partiellement. Côté points forts des morceaux branchés plus electro que dubstep ont fier allure tel que « Kill Mercy Within », ou le dansant « Burn The Obedient » digne d’un club electro aux alentours de 3h du matin. La plus belle perle restera « Narcissistic Cannibal », tellement accrocheur, le refrain est une simple tuerie, les moves dubstep sont parfaitement dosés, sans gros drops qui feraient partir en vrille le morceau. « Get Up » en revanche s’emballe un peu plus en ce qui concerne l’influence dubstep mais sait s’effacer quand la Korn Touch doit intervenir, c’est à dire sur les refrains qui vous mettent la boule au ventre. Cette sensation malsaine on la retrouve également sur « Way Too Far », et c’est ce qui me plait chez Korn, cette impression que les mots entrent directement dans votre bide pour vous tordre les boyaux, puis vous monte au cerveau et vous font voir la vie en noire.

Donc globalement l’album est vraiment bien et c’est un pari réussi pour Korn. Plus en profondeur j’aurai préféré que l’electro prenne moins de place, certes c’est un peu le but de l’opus que de mêler les genres mais parfois on est submergé par ces sons synthétiques et on ne perçoit pas suffisamment la noirceur de la musique proposée. Car il est clair qu’au niveau des paroles Davis a encore fait fort, mais le support utilisé ne lui permet pas de faire pleinement passer son message. Heureusement les morceaux sont assez court et relativement variés pour nous permettre de ne pas nous lasser. Un album comme celui ci était courageux, mais il ne faudrait pas qu’il y en ait un deuxième, l’effet de surprise sera passé et Korn affrontera probablement le bide. Ceci dit, avec ce genre d’opus, on est soit client soit hater, et pour ma part même si la « dubstepisation » de la musique commence doucement à me faciliter le transit intestinal, j’aime beaucoup ce que les californiens viennent de nous offrir.

 

 

 

Tracklist :

01. Chaos Lives In Everything (feat. Skrillex)

02. Kill Mercy Within (feat. Noisia)

03. My Wall (feat. Excision)

04. Narcissistic Cannibal (feat. Skrillex & Kill The Noise)

05. Illuminati (feat. Excision & Downlink)

06. Burn The Obedient (feat. Noisia)

07. Sanctuary (feat. Downlink)

08. Let’s Go (feat. Noisia)

09. Get Up! (feat. Skrillex)

10. Way Too Far (feat. 12th Planet)

11. Bleeding Out (feat. Feed Me)

12. Fuels The Comedy (feat. Kill The Noise)

13. Tension (feat. Excision, Datsik & Downlink)

 

 

Tommy Hennequin

 

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