Like Moths To Flames – « When We Don’t Exist »

Vous allez dire que je joue l’insolent, que je trempe ma plume dans une encre dangereusement caricaturale mais tant pis, je me jette à l’eau. Pour bêtement schématiser nos habitudes et nos facilités de consommation, imaginons un supermarché à deux niveaux. Au rez-de-chaussée : les produits de « luxe », chers mais de qualité. Au sous-sol, les produits « discount » : des imitations en quelque sortes, moins chers, beaucoup plus surfaits et bourrés de produits chimiques tout juste mangeables. Entre les deux : un escalier. Les années passent et beaucoup descendent les marches quand peu les remontent. Imaginez maintenant le fan lambda qui vient chercher sa copie de There is a Hell, believe me I’ve seen it…. de Bring Me The Horizon. Le disque n’est pas donné, mais le gamin a absolument besoin de sa dose de riffs et de growls. Il s’adresse au vendeur qui lui dit « Descendons au sous-sol, je dois bien avoir une babiole dans le genre, un disque peu moins onéreux. Tiens, le dernier disque de Like Moths To Flames par exemple : When we don’t Exist. »

Car c’est exactement comme cela que Like Moths to Flames sonne : comme un ersatz de Bring Me The Horizon et autres Rolls Royce du deathcore – métalcore. D’entrée, le titre « The Worst in Me » passe l’opus au révélateur : growls en bande, instants mosh, chœurs en rafales et intro grandiloquente, la formation nous recrache tous les poncifs du genre. « GNF » fait la part belle au chant clair qui se veut exagérément poussif avec ce timbre emo-larmoyant qui me rappelle un peu les quelques défauts du dernier Betraying The Martyrs. L’ensemble atteint un tel degré d’homogénéité cacophonique qu’il en devient insupportable. « Something to Live For » ressusciterait presque le fantôme de From First To Last avec ce déluge de râles emo et cette façon quasi hébétée de marteler les fûts.

On notera quand même quelques séquences mélodiques intéressantes sur « No Hope » ou « Faithless Living » par exemple. En lorgnant un peu plus du côté emo-rock à la Before Their Eyes, la formation arrive à nous arracher quelques sourires. Un bol d’air également : pas de claviers ou de séquences de synthés superflus qui viennent alourdir un peu plus l’ensemble.

Je ne pense pas me tromper en affirmant que cet opus ne restera pas dans les mémoires. Se nourrir de ses influences et les digérer : c’est une chose. Mais, sans aller jusqu’à parler de plagiat, cette façon de régurgiter naïvement les poncifs métalcore du moment est d’une maladresse impardonnable. Il n’y a pas un titre pour rattraper l’autre ! Dans cette course effrénée pour renouveler une scène qui se mord la queue, Like Moths To Flames ne verra jamais la tête du peloton. Un disque banal au possible et sans âme.

Tracklisting:

1. The Worst in Me

2. GNF

3. No Hope

4. You Won’t Be Missed

5. Faithless Living

6. Your Existence

7. Trophy Child

8. My Own Grave

9. Something To Live For

10. Real Talk

11. Praise Feeder

Kévin Dufrenoy