Lower Than Atlantis : World Record

- 02/04/11 20:30

Adepte du Punk Hardcore, le quatuor britannique de Lower Than Atlantis monte en puissance au fur et à mesure de ses albums tout en réinventant progressivement son genre. En effet avec l’EP Bretton, c’était du Punk Hardcore pure et dure, violent et agressif, une bonne claque quoi ; tandis qu’avec Far Q on atteignait déjà des variétés plus intéressantes, une voix granuleuse de coreux entremêlée de quelques couplets assurés par un chant clair intéressant, le tout enrobé d’une alternance entre mélodies enjouées très new wave, des beats et des riffs puissants caractéristiques tantôt de la scène Punk, tantôt de la scène Hardcore. Le groupe monte donc en puissance et les amateurs du genre attendait avec impatience le petit dernier : World Record.

L’album commence avec une introduction qui nous montre qu’une fois de plus, LTA a évolué dans son registre musical. Le frontman ne chante plus qu’avec une voix claire et nous envenime d’un chantant « and we are miles away » qui reste dans nos tête. Il semblerait en effet probable que nous partions loin au cours de l’écoute de cet opus. Exit donc les cris poussifs et douloureux si particuliers (à la Ed McRae, Your Demise) qui nous faisaient apprécier le punk/hardcore, ici le chanteur nous gratifie d’une voix plus douce, moins agressive mais toujours aussi agréable. Le système musical reste pratiquement identique à celui de Far Q mais est tout aussi jubilatoire tant on passe de la batterie punk aux riffs pop-punk/rock (Deadiest Catch) sur les différents morceaux.

On passe par beaucoup de style dans cet album, seulement il faut être attentif car les variations sont subtils et les saisir n’est pas à la portée de tout le monde. On a donc droit à des bon riffs sonnant le hardcore britannique de la new wave auxquels on ajoute un refrain presque pop/rock, comme l’excellente Beech like the Tree ou la semi-interlude Marilyn’s Mansion. On a aussi des chansons plus douce, comme la superbe balade Another Sad Song ou encore High at Five, où sans la voix un tantinet roque du frontman on pourrait se croire sur une version alternative d’un morceau de You Me At Six.

Les morceaux ont cependant tendance à se répéter un petit peu, malgré une oreille attentive le manque d’agressivité manque un peu et les morceaux Uni 9mm et Working For The Man By Day, Sticking It To The Man By Night viennent légèrement ternir cet excellent opus.

Cependant avec des morceaux comme Up In Smoke on voit la maitrise et la variété des musiciens, un morceau qui regroupe tout ce que sait faire le groupe. Ce petit brin de folie qui accompagne la voix de Mike Duce et qui nous rend ému sur le refrain. La musique est belle et intense lorsqu’elle est jouée de cette manière. Could You? Would You? est encore un régal pour les mélomanes, l’écriture des partitions est intelligente et les subtilités n’ont pas de prix (petit riff aux sonorités inhabituelles, ligne de basse limpide).

Enfin l’album se termine sur une outro fédératrice qui ne nous fait penser à rien d’autre qu’à écouter encore l’album et attendre le prochain avec impatience. Sans parler de réinvention de son style ou de sa musique, le groupe fait évoluer son son et élargit par la même occasion son cercle de potentiels auditeurs. Certains ont pour habitude de penser que lorsqu’ils maîtrisent trop une chose il s’ennuient à la faire et sont obligés d’aller à la recherche d’un nouveau défi. Je n’oserais pas dire que cette histoire s’applique à LTA mais il est vrai que leur deux premiers opus étaient tout en maîtrise, tout comme ce dernier.

Il a une saveur inestimable puisque novateur. Ostentatoire et à la limite du progressif, LTA est en train de devenir un poids lourd sur la scène alternative. Sans allez jusqu’à dire qu’ils sont les seuls à avoir effectué cette évolution on ne peut pas dire que ce genre de « reconversion » court les rues, et c’est ce système d’exclusivité qui permet de savourer cette perle musicale.

Tracklist :

01 – (Motor) Way Of Life
02 – Beech Like The Tree
03 – High At Five
04 – Uni 9mm
05 – Another Sad Song
06 – Marilyn’s Mansion
07 – Deadliest Catch
08 – Bug
09 – Up In Smoke
10 – Could You Would You
11 – Working For The Man By Day, Sticking It To The Man By Night
12 – R.O.I

Tommy

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