Old Man Gloom – « NO »

Cela faisait huit ans que le superband du Nouveau Mexique n’avait rien sorti, ce superband c’est Old Man Gloom. Pour ceux qui ne connaissent pas, la formation regroupe des membres de Isis, Converge, Zozobra et Cave In, et No est déjà leur cinquième full-length. Difficile de définir la musique d’Old Man Gloom, entre l’expérimentation et la progression sur certaines pistes, plus hardcore et post metal sur d’autres.

Les introductions que sont « Grand Inversion » et « Common Species » en sont le parfait exemple, tant la première nous plonge dans un univers sombre où l’on n’a pas vraiment envie de s’éterniser, angoissant et anxiogène, ce monde qui s’ouvre à nous ne s’en n’avèrera pas moins fascinant. Toujours lents et étouffants, les morceaux misent tout sur l’atmosphère effroyable qui se dégage du son saturé et sale des grattes. Ayant tendance à s’éterniser sur les compositions, OMG joue avec notre esprit, car une fois dans le noir, avec des cris terrifiants et des riffs saccadés dont on a l’impression qu’ils se répètent à l’infini, il ne nous reste plus que notre peau pour frissonner et notre peur pour nous terrasser. Si dans « To Carry The Flame » c’est un souffle épique qui nous empêche de déglutir le souper, il est bien question pour « Common Species » ou « Shadowed Hand » de nous transmettre des émotions assez peu joyeuses, voir carrément dépressives. Pour ce dernier je me suis pris à l’imaginer en bande sonore d’un survival horror ou d’une épopée épique dramatique et moribonde, le résultat est…étonnant. Et que dire de l’ambiance malsaine qui règne en maître sur « Rats », des sons similaires à des chants shintoïstes et toujours cette idée de crasse qui se dégage de leur musique. La dentelle ? Ils ne sont pas là pour cela, vous mettre dans une position inconfortable lorsque vous écouter NO pénard dans votre lit à 3h17 du matin ? C’est exactement ce pour quoi ils sont là. Enfin « Crescent » est un ovni particulièrement séduisant, imaginez-vous tout ce que vous venez de lire mais à la guitare sèche, c’est complètement original et tordu à la fois.

Si l’album devait être résumé ce serait avec la dernière piste d’un petit quart d’heure intitulé « Shuddering Earth », le morceau couvre les facettes du groupes avec justesse, en expérimentant toutes sortes de sonorités aussi dégueulasses, insupportables ou justes hors-sujets soient-elles. Mais c’est aussi cela l’expérimentation, on essaie des choses, on innove, pour finalement créer quelque chose de nouveau, de culotté, de sincère, et d’une inspiration que peu ont, ou que peu ont l’audace d’enregistrer.

Tracklist :

01. Grand Inversion

02. Common Species

03. Regain/Rejoin

04. To Carry The Flame

05. The Forking Path

06. Shadowed Hand

07. Rats

08. Crescent

09. Shuddering Earth

Tommy