Rhapsody Of Fire : From Chaos To Eternity

Depuis leur signature chez Nuclear Blast, Rhapsody se montre très productif. En l’espace de 2 ans, les italiens ont sorti 3 opus. Le très bon « Frozen Tears Of Angel » a été suivi par le dispensable « The Cold Embrace Of Fear », mais c’est du dernier en date qu’il est ici question : « From Chaos To Eternity ».

Il serait difficile de vous cacher le désarroi ressenti lorsque j’ai constaté que Christopher Lee (narration) participait à l’album. Mais ses interventions qui ont d’ordinaire tendance à ralentir les titres sont pour une fois légitimes, notamment dans l’excellente intro « Ad Infinitum ».
Et comme c’est souvent le cas ces dernières années, Rhapsody joue la carte de l’épique : chœurs omniprésents, textes en latins…

Mais n’épiloguons pas sur les paroles, qui traitent essentiellement d’anges, de bien de mal et  de tous ces thèmes un brin clichesques si chères au groupe.

Le tout ne manque pas de jus,  reste à savoir le parfum de ce dernier. La capacité du groupe à écrire de grands solos n’est plus à démontrer, la paire Luca Turili/Staropoli fonctionnent encore très bien, à l’image de la chanson titre où les prouesses de claviers et guitares se succèdent brillement.

Les touches « baroques » amènent aussi un vrai plus aux titres. En effet, l’usage de la flûte et de guitares acoustiques qui rappellent Blind Guardian embellit les morceaux et renforce les mélodies, comme sur « Anima Perduta ».

Le groupe étant fière de ses origines, il n’hésite pas à chanter encore une fois en italien. Cet exercice se soldant habituellement par un titre larmoyant et très ennuyeux, on pouvait être sceptique à ce sujet.
Crainte justifiée, puisque « Anima Perduta » reprend le schéma habituel. Et si « Tempesto Di Fuocco » ne demeure pas plus convaincante, on est satisfait qu’il ne s’agisse pas d’une énième ballade.

Mais ce titre soulève un problème trop récurent. On a parfois l’impression que Luca Turili recycle ses vieux riffs, ce qui donne une vague concrète impression de déjà vu.
Ce souci de surutilisation gâche un peu la fête, on oublierait presque de les féliciter pour «I  Belong To The Stars » où Fabio Lione fait une fois de plus preuve d’une incroyable justesse.

La noirceur d’« Aons Of Raging Darkness », suite logique de « Reign Of Terror » m’amène à la réflexion suivante : pourquoi ne pas relancer le projet « Rhapsody In Black » ?

Pour ce qui est de l’instrument à 6 cordes, Luca Turili a souvent été le seul maitre à bord, ce qui pourrait expliquer ses difficultés à innover. Esperons donc que l’arrivée de Tom Hess  au sein de la formation apportera de la fraicheur au groupe.
Mais même si l’album agacera par moments, il contentera la grande majorité des fans de Rhapsody Of Fire.

Tracklist :

01. Ad Infinitum
02. From Chaos To Eternity
03. Tempesta Di Fuoco
04. Ghosts Of Forgotten Worlds
05. Anima Perduta
06. Aeons Of Raging Darkness
07. I Belong To The Stars
08. Tornado
09. Heroes Of The Waterfalls’ Kingdom

Louis Eustache