Sinner Sinners – « Cardinal Sins »

- 17/01/12 22:47

 

J’ai beau ne pas être un mordu de ce genre, que l’on pourrait qualifier de Horror punk-rock, inspiré par les géants du mouvement comme The Misfits, je ne vais pas non plus crier à l’hérésie à la moindre note un peu alambiquée. Je ne serais jamais fan de Sinner Sinners, c’est certain, pour autant j’ai passé un sacré bon moment à l’écoute de ce Cardinal Sins qui ne ménage pas, dans le bon sens, le chroniqueur une seule seconde.

Ambiance Tim Burton, a mi-chemin entre punk rock sucré et goth rock sombre, Sinner Sinners s’évertue à restituer une atmosphère de film d’horreur tout au long de ces douze pistes. L’intro du disque « Zéro » est éloquente avec ses hurlements et ses sonorités un peu folles. « Metropolis » suit avec son rock surréaliste qui bénéficie de séquences guitares-rythmiques fort bien agencées. A la manière d’un Frankenstein Drags Queens en son temps, le duo formé par Sam et Steve Thill accouche de titres concis, caractérisés par la fulgurance et le minimalisme de leurs refrains : « It comes alive… It comes alive » nous dit le titre « Mummy », avec ses rires d’outre-tombe, et son final aux allures de fin de set ou encore « 101 » et sa bascule entre voix féminine et masculine.

Les meilleurs titres de cette galette sont, à mon sens, « Nightmares » et « Sonic Boom ». Voix très Batcave en bandoulière, le premier martèle fort et s’enrichit de claviers sombres et d’un chant résonnant comme pour mimer la confusion du cauchemar au beau milieu de la nuit. Le second fait vibrer sa basse, noire et bourdonnante à la Skeletal Family, et se révèle très efficace avec son solo en fin de morceau. Le très bon « L.A.’s burning » emprunte également cette formule corrosive, rehaussée par ses chœurs et conçue pour s’imprimer dans les mémoires à la manière d’un hymne pyromane. Un titre qui vous fera inévitablement taper du pied. « Stetson » met en valeur cet accent volontairement rudimentaire, qui se reflète jusque dans l’artwork du disque et ses allures de tatouage retro, avec son piano déstructuré et la solennité de son chant qui, de temps en temps, me rappelle le timbre entortillé de Chris Isaac comme sur le bon « There’s no place like », un peu plus low-tempo, et doté d’une ambiance tant suave que malsaine. A noter l’excellent « Cadavra », qui s’ouvre par des cris de loups, et brille de ses guitares virevoltantes ainsi que de ses « hey ! » en forme de gangs vocals lucifériens. Un morceau mené avec beaucoup d’allant.

Cardinal Sins n’est pas un album grand public et n’a pas été conçu pour satisfaire les mass médias. Il demeure tout de même un opus à l’efficacité diabolique, aux textes et aux mélodies faciles à mémoriser, qui amuse et effraie les oreilles sur le moment. Une poésie noire menée tambour battant et qui propose systématiquement, à mi-morceau, une petite rupture dans le rythme comme pour pouvoir reprendre son souffle dans ces couloirs hantés par un bestiaire malfaisant. A ressortir chaque année, pour Halloween, comme un bon vieux film d’horreur pour une écoute du plus bel effet. Divertissant.

 

Tracklist :

01. Zero

02.Metropolis

03.Sonic Boom

04.L.A.’s Burning

05.Dead Dead Dead

06.Stetson

07.Nightmares

08.Cadavra

09.101

10.There’s No Place Like…

11.Aloha

12.Mummy

 

 

Kevin Dufrenoy


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