Spaceship Operatorz – « We Are The Galaxy »

- 20/12/11 16:42

 

On peut s’amuser à énumérer toutes les qualités de ce We are the Galaxy signé Spaceship Operatorz. C’est superbement produit, c’est moderne, jeune et tout à fait dans l’air du temps. Seulement voila, cette odyssée spatiale placée sous le signe de la piraterie : j’aurais préféré ne pas en faire partie et rester à quai en ce qui me concerne. Se revendiquant de Enter Shikari, The Prodigy ou encore Nine Inch Nails – je n’aurai vraiment pas du lire le communiqué de presse – j’ai plutôt eu l’impression d’avoir à faire à un Hadouken ! avec ce que la comparaison implique de superficialité et de puérilité. Ce qui fait la magnificence d’un Prodigy, ou d’un Enter Shikari, c’est cette puissance dans les rythmes et ce petit côté branleur « Youth Revolt » qui lui confère une aura presque punk et insurrectionnelle. Je ne dis pas que c’est à tout prix ce que cherchais à restituer SO mais, c’est en tout cas ce à quoi je m’attendais après ce que j’avais pu lire ou entendre dire. La déception est grande donc.

Spaceship Operatorz c’est surtout un gros délire électro-rock avec un sacré penchant Geek-culture. Le disque se veut volontairement humoristique avec une série d’interludes en forme de sketchs très mal interprétés, sabotage volontaire ou non, et terriblement poussifs qui ne parviennent pas à m’embarquer. Sur « Sirius Nights Disco Fever » le groupe s’improvise dealer de l’espace avant de se revendiquer pirate sur « Natural Born Pirates » et ses allures d’hybride entre Star Wars et un sketch des « Deux minutes du peuple ». Entre temps, le groupe se sera essayé au vocodeur sur « Autotuned Wannabees ».

Mais restons sur les « véritables » chansons. L’ensemble est un énorme pot-pourri électro qui, à force de multiplier les longueurs, les influences et les sonorités, vous plonge dans un brouillard musical dont il est difficile de se dépêtrer. Cet acharnement à rechercher la démence oblige le groupe à s’autoriser quelques écarts biscornus. « Intro » fait surgir le spectre des formations électro-Myspace-core à la The Medic Droïd avec son chant approximatif et ses screams de minots posés maladroitement sur cette nappe électro. « Snarf life » lui emboîte le pas et emprunte ces mêmes séquences de chant clair ratées. « Electronic Kiddo » vous arrache, au premier abord, un sourire avec son accent presque disco en début de morceau, et ses airs d’Abba de l’espace. Mais le tout manque cruellement de mordant et d’agressivité dans les rythmes malgré un petit interlude dubstep. On se surprend à noter deux ou trois growls dans les titres, calés entre deux séquences rap très Hadouken ! encore une fois. « Star Bound » est une plage semi-instrumentale avec son discours « japonais » en fond. Encore une fois, j’ai du mal à suivre la plaisanterie. « Junk Food », « Get Down », la suite est une succession de fourre-tout alternant séquences électro, screams surfaits et rap spatial au débit très incertain. Les seuls moments que j’auraient finalement apprécié pendant ce voyage : « Still… » qui s’amorce sur une réinterprétation du chef d’Œuvre de Dr Dre en mode 8 bits pour un instant « Gangsta-électro-rock » et peut-être « Spaceship Texas Rangers » et ses allures de western galactique qui nous offre quelques parties de guitares sympathiques.

We are the Galaxy, c’est un voyage interstellaire complexe et inspiré qui devrait ravir les fans de Jeux Vidéos, de Comic Books et toute cette vibe « Nerds » qui n’est pas réticente à ce genre de frénésie musicale. Il y a du travail, il y a de l’imagination, c’est indiscutable ! Mais en ce qui me concerne, c’est trop insolite, trop abstrait et par dessus tout trop Geek pour trouver grâce à mes oreilles. Je ne suis pas un fan hardcore de musique électro et mes rares coups de cœur en la matière se tournent davantage vers des sonorités plus corrosives et plus insolentes. Vous connaissez l’attitude à adopter en cas de rupture : « Ma chérie, écoute, ce n’est pas toi, c’est moi qui ne suis pas sur la même longueur d’onde ». Voila qui résume bien, pour la blague, ma position face à ce groupe et à ce disque. Je quitte le navire sans regrets mais lui souhaite malgré tout bonne route à travers les étoiles.

 

 

Tracklist :

01. #Nebula Diamond

02. Intro

03. Snarf Life

04. #Sirius Night Disco Fever

05. Electronic Kiddo

06. #Auto-tuned Wannabes

07. Still O.P.R.T.R.Z.

08. Star Bound

09. #Natural Born Pirates

10. Spaceship Texas Rangers

11. Junk Food

12. #Celeri Z

13. Get Down

14. #And Then They Flew Away

 

 

Kevin Dufrenoy


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