The Dukes – « Victory »

- 28/12/11 12:50

Écrivons vite mais bien : cet opus de The Dukes, intitulé Victory, est une sacrée bonne surprise, d’autant plus que je ne connaissais absolument pas l’existence de cette formation pourtant riche de l’expérience de ses initiateurs : Shanka et Greg Jacks, que les aficionados de No One Is Innocent reconnaîtront. C’est très simple : chaque morceau de cette galette respire la maîtrise et rend presque palpable cette volonté, farouche, d’en faire un disque « classic ». Il ne semble d’ailleurs pas anodin que deux des tracks de cet effort soient respectivement intitulés « The Dukes » et « Victory », véhiculant un peu plus cette idée d’un marquage des consciences au fer rouge. Eh oui je ne compte pas tarir d’éloges sur ce disque…

« Low men » donne le ton : le verbe simple, des guitares saturées et affutées à l’accent grungy – l’influence de Nirvana est omniprésente – et le timbre éraillé très Kelly Jones parfois du frontman : tous les ingrédients sont réunis pour nous concocter un classique du genre. Et si la France succombe au charme du quatuor, les anglophones devraient également y trouver leur compte tant les The Dukes sonnent parfois comme un bon vieux titre de brit’pop : « Resilient Lovers » me fait penser aux Beatles avec sa mélodie « passe-partout » tandis que « Sugar Cut » lorgne plus du côté facétieux de The Fratellis. Bruyant mais toujours brillant, le combo alterne ballades vitaminées : « Nothing in This World » et sa petite touche électronique ou encore « Heirs of Icarus » ; et power-pop nerveuse : « The Mangler » avec ses airs de The Vines et « Where Angels Fear to Tread » et son riff d’intro presque stoner.

Et les titres noisy et coups de poing s’enchaînent: « The Stooge » séduit par son riff mémorable et s’impose comme l’un des titres majeurs de cette galette à mon sens. « Aftermath » confère un accent diablement Rock’n'roll à ses guitares et ses screams ravageurs en fin de titre lui donnent un ton délicieusement déstructuré. « Morphine » pousse l’énergie à son paroxysme et son fend d’une rythmique quasi-punk sublimée par un chant à la hargne communicative.

J’ai mis le casque, j’ai fermé les yeux puis écouté Victory. C’est à ce moment qu’ils sont revenus me hanter : Autour de Lucie, Romain Humeau, Daisybox, Dolly pour ne citer qu’eux… Ces gens-là savaient manier le refrain sans négliger la tonitruance de leurs cordes. The Dukes revisite encore la formule, l’optimise et l’internationalise même en utilisant la langue de Shakespeare. Un disque judicieusement nommé qui poliment vient nous faire la leçon : il est possible d’édulcorer ses chansons sans jamais, non jamais baisser le son. Une jolie démonstration.


Tracklist :

1. Low Men

2. The Dukes

3. Resilient lovers

4. The Mangler

5. Where angels fear to tread

6. The stooge

7. Sugar Cut

8. Nothing in this world

9. Laughter

10. Victory

11. Aftermath

12. Heirs of Icarus

13. Morphine


Kevin Dufrenoy

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