Report: The Shins @Bataclan (26.03.12)

- 27/03/12 10:44

shins

J’ai découvert The Shins comme beaucoup grâce au film Garden State. Natalie Portman présente le groupe comme « quelque chose qui change ta vie après l’avoir écouté ». Dans ce film de Zach Braff (Scrubs), l’action est trop drôle pour en faire un drame mais elle n’est pas assez triste pour en faire une comédie aussi. La vie quoi. Et c’est ce juste milieu si compliqué à trouver que la musique de The Shins s’est efforcée de transmettre tout au long de cette belle soirée de Printemps.

Arrivé dans un Bataclan plein à 19h30, la scène s’illumine à 19h45 pour nous présenter les français de Concorde. Si l’accueil du public est chaleureux, ce dernier restera peu réceptif aux compositions pop du quartet français. Le groupe quant à lui se débrouille plutôt bien, les chansons s’enchaînent facilement et le tout est agréable à écouter. Peu d’instants de bravoures cependant, la musique de Concorde est assez linéaire hormis quelques petits sursauts lors de l’avant dernière chanson jouée ce soir. Au bout de 45 minutes d’un set bien maitrisé, Concorde remercie le public et quitte la scène sans même annoncer la tête d’affiche de ce soir. Étrange mais on mettra ça sur le coup de leur jeunesse.

Le temps de débarrasser le plateau rapidement et 20 minutes plus tard, The Shins débarque sur scène sous les applaudissements timides d’un public trentenaire pour la plupart. Le set débute par « So Says I » qui est bien énergique, beaucoup plus que sur l’album ce qui a le don de m’enthousiasmer ! Le décor sur scène est composé uniquement d’un drapeau représentant l’artwork de Port Of Morrow, dernier album de la formation. Celui-ci ne sera mis en valeur que sur certaines chansons pendant le set marquant, selon moi, la différence de thématique selon les chansons. « Simple Song », premier single du dernier album est accueilli gaiement par le public.

Si « Mine’s Not a High Horse » est, à mon sens, mal exploité en live, le set prend vraiment une autre tournure avec l’enchaînement d’« Australia » et « No Waydown », issu du dernier album. Le public commence à donner de la voix et les musiciens semblent boostés par cet enthousiasme qui gagne petit à petit la salle. Le public me donne l’impression de n’être composé de personne connaissant quelques chansons du groupe et étant ici par curiosité. Ce qui explique surement le début du concert avec une ambiance un peu molle malgré l’énergie des américains.

Enfin arrive « Phantom Limb » et le public se montre enfin à la hauteur des compositions du quintet. James Mercer, chanteur guitariste du groupe, communique très peu avec le public, montrant une timidité touchante mais un peu embêtante lorsqu’il s’agit de comprendre ses messages nous étant adressés ! On sent que le groupe n’est pas composé de rock star et cette simplicité se ressent dans les compositions du groupe qui véhiculent des ondes très terre à terre. Si Saint Simon s’est vue débutée très doucement, le passage avec les chœurs enfantin repris par le public donne quelques frissons dans la salle. L’énergie qui se diffuse entre l’assistance et le groupe est vraiment positive. On sent les américains heureux de jouer à Paris et on sent les parisiens beaucoup plus détendus depuis que le soleil à fait son apparition.
Excellente transition pour introduire ce qui a été, selon moi, le temps fort de la soirée. James Mercer quitte sa guitare électrique pour nous présenter le morceau « September » présent sur le dernier album. Cette merveille de chanson pop acoustique symbolise cet instant délicieusement nostalgique qu’est le mois de septembre. La rencontre d’un été ensoleillé avec l’arrivée d’un automne bien plus morose.

La mélancolique « It’s Only Life » marque le début d’un fin de concert d’une intensité rare. S’en suivra la tubissime « Caring Is Creepy », une des deux chansons présentes sur la B.O de Garden State qui est merveilleusement accueillie par un public qui remue enfin ses fesses et décide de chanter aussi fort que s’il était dans sa propre douche ! Le titre d’ouverture de Port Of Morrow, « The Rifle’s Spiral » ne sert juste qu’à faire durer le plaisir et dès le dernier refrain du morceau on entend déjà certains fans hurler le titre de la prochaine. « New Slang » est une des chansons les plus utilisées pour illustrer des séries ou des films et c’est un véritable hymne pour le groupe qui voit enfin l’assistance scander les paroles de cette sublime chanson acoustique. Un « Sleeping Lessons » rallongé et le groupe sort de scène sous les applaudissements du public.

Evidemment, The Shins revient pour un fabuleux rappel. « Young Pilgrims » introduit tout doucement cette fin de concert. « Port Of Morrow » est simplement sublimée sur scène avec son final épique et « One By One All Day » sera elle aussi scandée par tout le public, terminant un concert parfaitement maîtrisé par l’ensemble des musiciens.

Un concert excellent qui aura enchanté la semaine d’un Bataclan tout entier qui sortira sourire aux lèvres. The Shins confirme au public français que malgré un succès confidentiel sur nos terres, il reste un groupe incontournable de la scène indie/pop internationale. Leur musique réussit le tour de force à ne pas tomber dans une gaieté naïve grâce à de merveilleux passages atmosphériques agrémentent leurs chansons d’une certaine mélancolie.

Setlist :

01. So Says I

02. Mine’s Not a High Horse

03. Simple Song

04. Bait and Switch

05. Australia

06. Marisa

07. Phantom Limb

08. Sphagnum Esplanade

09. Saint Simon

10. September

11. Kissing the Lipless