Report: Damage Fest (Architects + While She Sleeps + autres..) @Trabendo (03.11.12)

- 06/11/12 14:37

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Samedi c’était jour de fête, la première édition du Damage Festival organisé par Only-Talent Prod qui sont décidément partout en 2012. À l’affiche ce ne sont pas moins de douze groupes qui se déchireront la scène du Trabendo pendant plus de 8h, douze groupes venant d’horizons musicaux différents et même de différents continents malgré la quasi-prise de pouvoir du Royaume-Uni.

Nous ne pouvons que nous excuser mais dû à un certain retard de notre part nous avons raté lamentablement les deux premiers groupes Climates et Empire Fades que j’aurai tout de même aimé voir. J’ai écouté ce qu’ils valaient en studio et je pense qu’il ont dû envoyé un joli petit pâté, pour ceux qui veulent réitérer l’expérience leurs EP’s sont mis à disposition gratuitement sur leur facebook respectifs. C’est donc quelques secondes avant Kyoto Drive que j’arrive, le groupe est actuellement en tournée avec nos frenchies d’Our Theory et il fait office avec There For Tomorrow de groupe « soft » de la soirée. C’est un pop punk/indie plutôt relaxant qu’ils jouent, pas vraiment ma came mais il faut leur reconnaître un petit son sympa. La qualité sonore, elle, est assez dégueu mais pour l’instant personne ne s’en plaint trop. Après vingt petites minutes le groupe s’en va presque dans l’anonymat et c’est l’occasion d’aller régler quelques comptes sur la terrasse. De ce fait – et une nouvelle fois nous sommes désolé pour cela – nous n’avons pas pu assister aux sets de Counterparts et de There For Tomorrow (dont l’horaire de passage avait été, dieu merci, switchée avec celle de Heights).

C’est d’ailleurs pour le set des british que j’entre à nouveau dans le Trabendo, ces petits jeunes dont on entend pas mal parler et que j’avais assez hâte d’admirer. De plus c’est le dernier groupe de hardcore mélodique (plus ou moins) de la soirée et il me tenait à cœur d’y jeter une oreille. C’est convaincu que j’en suis ressorti, le groupe qui, hélas, ne bénéficiait pas d’un son optimal à quand même bien balancé la sauce en jouant majoritairement leurs morceaux de Dead Ends, leur premier album, ainsi que les pistes de leur prochaine production. Leur frontman a bien bougé et m’a laissé une bonne impression tout comme celui qui faisait les choeurs et qui a – à peu de choses près – la même voix que le chanteur d’Endless Heights. Ils sont à suivre de très près.

Le groupe suivant c’est un peu l’évènement de la soirée, ou plutôt l’attraction. Représentant le Japon, les Crossfaith m’intriguaient fortement, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne m’ont pas déçu. Ils ont été – non pas le show que j’ai le plus apprécié de la soirée – mais la bonne grosse claque qui fait du bien. C’est dans une folie généralisée qu’ils entrent en scène, envoyant directement leur single « Monolith » dans la fosse, qui n’a de cesse que de gesticuler dans tous les sens. On dit souvent que les gens de l’Est sont des doux-dingues, je pencherai plutôt pour l’adjectif « habité ». Ce qualificatif marche particulièrement pour le batteur et le frontman, qui mettent l’ambiance comme rarement j’en ai été le témoin. Samples electro/dubstep : sur le papier on se doute qu’en live du bois sera envoyé, mais pas à ce point ; j’étais à deux doigts de retirer mes vêtements et de simuler des spasmes à chaque break. Leur batteur – à défaut d’être le plus talentueux que j’ai vu – est incontestablement celui déployé le plus d’énergie et de rage à battre ses fûts, il aura d’ailleurs la scène à lui pendant deux bonnes minutes pour un petit solo ; ce n’est pas très technique mais c’est jouissif à voir. Je ne prendrai pas partie sur le cover « Omen » car techniquement on n’est pas censé reprendre du Prodigy même si le live à fait bouger tout le Trabendo. Enfin je voudrai saluer le frontman, car c’est un plaisir de voir une telle fougue et surtout : entendre un japonais chanter de l’anglais sans accent. Une très belle découverte live qui relève le niveau studio : à revoir très vite.

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Setlist :
Monolith
Jagerbomb
Snake Code (Caribbean Death Roulette)
Omen 
(The Prodigy cover)
Drum Solo
Stars faded in Slow Motion

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Première fois que je voyais Bury Tomorrow sur scène après en avoir entendu des louanges de part et d’autre. La nouvelle sensation metalcore était attendue ce soir et dans le pit la température commençait sérieusement à monter. Les britanniques débarquent donc et entament un set énergique mais ponctué par des voix claires à la limite du supportable, pour ma part !

J’ai souvent remarqué que lorsque l’on me parlait en bien d’un groupe, j’avais tendance à être déçu et ce soir là, ça n’a pas manqué avec Bury Tomorrow. Les anglais dispensent un metalcore catchy certes et maîtrisé, mais terriblement commun et cette voix claire m’a parfois donné des frissons…dans le mauvais sens du terme ! On passe !

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Setlist :
Lionheart
An Hounorable Reign
Waxed Wings
You & I
Knight Life
Royal Blood

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Enfin on attaque le gros du paquet, le « big four » de cette soirée déjà fort plaisante, qui se dévoile avec les écossais de Bleed From Within. Dieu que j’aime ce groupe, je ne les ai pas revu depuis leur passage au Batofar en 2010 et je m’avoue ému de retrouver Scott Kennedy et sa bande. Après que ce dernier ait dédié son set au regretté Mitch Lucker (le premier de la soirée) ils décident de lancer directement leur nouveau single : « It Lives In Me ». Inutile de dire que les fans le connaissent déjà par cœur et c’est tout naturellement que Scott sera épaulé par la fosse en guise de grand chorale. Le public n’aura d’ailleurs de cesse que d’effectuer des wall of death, jumping et autres circle pits tout en répondant présent lorsqu’on leur tend le micro. Les titres de leur dernier opus Empire s’enchaînent dont l’excellente « The Novelist » sur laquelle je ne peux m’empêcher de perdre mon sang froid en hurlant « night after night after night ». Une petite pause et le groupe nous présente un morceau exclusif de leur futur production out début 2013 : « Uprising ». Cet album est l’un de ceux que j’attends le plus, et cet excellent nouveau morceau ne fait qu’agrandir mon attente. C’est déjà la fin du set, mais avant de repartir nous avons droit à « The Healing », titre phare, titre sublime, titre salvateur. J’ai les jambes qui picotent et la gorge qui frétille, c’est normal, Scott stage dive tout en hurlant des « REVENGE » incessant, annonçant le riff final qui fait exploser le Trabendo. C’est l’apothéose, le point culminant d’un show, ce moment où l’on ne fait plus qu’un avec la musique. J’en ai des frissons et presque la larme à l’oeil. Trop court ? Oui, et j’aurai également aimé qu’ils jouent quelques pistes de Humanity, leur monstrueux premier album (quid de « Servants of Divinity », « Messiah » ou « Damnation »). Bref Bleed From Within c’est du toujours du lourd.

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Setlist :
It Lives In Me
Last of Our Kind
The Novelist
This Is Our Legacy
Uprising
The Healing

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En tournée depuis plus d’un an déjà et à peine un mois après le concert anniversaire de la sortie de Breath In Life, les Betraying The Martyrs reviennent à Paris fort d’un statut et d’une notoriété mondiale. Pour ceux qui les ont déjà vu en concert, c’est toujours un peu la même recette. Visuellement très impressionnants, les franciliens nous pondent un set très énergique bien qu’un peu brouillon. En effet, le mix de la batterie souffrait parfois de petit bug de son qui la mettait clairement en retrait. Sur scène, les compositions du sextet font mouches et se révèlent plus épurées que sur CD ce qui les rend plus directes et moins indigestes. Les parties de batterie sont assurées avec brio et une maîtrise déconcertante par le (pas si) nouveau batteur Mark Mironov. Vocalement, Aaron est toujours aussi imposant même si ses hurlements se veulent moins nuancés, surement fatigué par l’éprouvante tournée du groupe. Le refrain clair de « Man Made Disaster » est repris par l’assemblée ce qui sauve la mise de Victor lui aussi visiblement fatigué vocalement. Cependant, les progrès fait par Lucas le guitariste, au chant sont flagrants et apportent un vrai plus scéniquement. Après quatre morceaux et un hommage au regretté Mitch Luker, les BTM quittent la scène non-contents d’avoir particulièrement chauffé la salle pour l’arrivée des très attendus While She Sleeps !

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Setlist :
Martyrs
Man Made Disaster
Life Is Precious
Because of You

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Pour être tout à fait franc, si j’étais au Damage c’était pour While She Sleeps. Après avoir été bluffé par leur dernière performance en présence de The Prestige l’an dernier, j’attendais leur album avec impatience il a été, pour moi, l’une des claques de l’année. Il me tardait de voir ce que ça allait donner sur scène.

Les anglais ouvrent avec « Dead Behind The Eyes » titre d’ouverture de l’album et tout de suite, on observe la progression du groupe scéniquement. Ca joue fort et bien et, même si on sent Taylor un peu fatigué au chant, le gros son est de la partie ! Le déjà culte « The North Stand For Nothing » est directement enchainé et le pit se transforme en chorale sur le refrain. Cela prouve à quel point WSS est aimé par le public français puisque pour un groupe aussi jeune, leur setlist de ce soir était l’équivalent d’un best of. « This Is the Six » ou encore « Crows » font l’effet de bombe sur la foule. On notera également la brillante performance du tout dernier single « Our Courage, Our Cancer » durant lequel le public scandera chacune des paroles. On regrette par contre l’utilisation inutile de playbacks pour les gangs vocaux notamment sur « This is the Six ». Inutiles et rendant le set un peu artificiel pour le coup.

Le set se terminera par l’incroyable « Seven Hills » et je pourrais vous parler pendant des heures des émotions que j’ai pu ressentir durant cette chanson. Imaginez vous, la team ATR les uns a coté des autres, hurlant le refrain sans retenue et étant à deux doigts de s’étreindre à la fin du morceaux tellement le sentiment de fédération était fort !

Excellente prestation des While She Sleeps qui gagneraient à ne pas utiliser de playbacks par contre ! J’espère pour autant qu’ils reviendront bientôt dans la capitale en tête d’affiche, avec un set digne de ce nom et une meilleure voix pour Taylor ! Mais je fais des chichis…

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Setlist :
Dead Behind The Eyes
The North Stands For Nothing
Our Courage, Our Cancer
This Is The Six
Until the Death
Trophies/Crows
Seven Hills
Reunite

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Après un dernier passage parisien remarqué en mars dernier et la sortie d’un Daybreaker, certes décevant mais qui les a installé au statut de très gros groupe de la scène hardcore/metalcore internationale, les Architects reviennent fouler le sol parisien en tête d’affiche du Damage Festival. Le set commence sur l’incroyable « Alpha/Omega », deuxième single du dernier album et, pour moi, la meilleure chanson qu’ils aient pu écrire durant toute leur carrière. Détruisant mon scepticisme en moins de 3 minutes, les parties vocales de Sam Carter sont impressionnantes de justesse. Le gus ne se ménage pas sur album et reproduit très fidèlement ses parties sur scène. Et derrière ? Ca joue très fort et très bien. Les nombreuses tournées du groupe leur ont permis d’acquérir une maturité scénique impressionnante. Les compositions parfois assez complexes du groupe ne font plus peur aux musiciens et les morceaux très orientés mathcore d’Hollow Crown sont jouées sur scène avec une facilité et une énergie purement jouissive (la dernière partie hurlée de « Dethroned » fut mon premier orgasme de la soirée). Architects pioche très intelligemment dans l’ensemble de ses 3 derniers albums quasiment sans faute. Seule « Daybreak » fera légèrement redescendre l’atmosphère de feu. Le pit est en transe à chaque intro et chaque refrains sont repris en chœur par l’assemblée. Plus le concert avance et plus on est impressionnés par les capacités vocales de Sam Carter qui, après 4 mois de tournée envoie la purée comme jamais et ne semble jamais au bout de ses limites. Illustration parfaite de sa supériorité sur la scène : « Ever if you win, you’re still a rat » sera jouée. Au départ un duo avec son copain Oli Sykes de BMTH, Carter demandait sur les dates précédentes de la tournée au chanteur d’Heights de lui prêter main forte pour la partie d’ Oli. Ce soir, que nenni, il chante l’entièreté de la chanson seul et se permet même de changer de timbre sur le passage initialement chanté par le frontman sur-tatoué. Les BMTH sont attendus au tournant car si leur talent sur CD n’est plus à démontrer, il est clair qu’Architects s’imposent en véritables maîtres scéniques comparé à leurs « mentors ». Un « Delete/Rewind » jouissif et le set doit se conclure sur la géniale « Early Grave ». Deuxième orgasme de la soirée, la chanson est d’une violence rare et le groupe demande, comme à son habitude, un Wall of Death pour le break du milieu de la chanson. La foule est en transe et Carter hurle les dernières paroles avec une violence déconcertante. Evidemment, il manque une chanson, celle que tout le monde attend, qui en 6 mois est devenue un véritable hymne pour le public hardcore : « These Colors Don’t Run ». Le pit connaît les paroles par cœur et le refrain donne lieu à quelque chose s’apparentant à un chant de stade. Le groupe demande au public de venir sur scène pour qu’il puisse figurer sur le futur DVD du groupe et Sam est porté en slam par la foule. Pris à son propre piège, il ne peut chanter LE passage que tout le monde attend « You Had It All, You fucking Pigs ». Pas grave, les 700 personnes présentes dans le Trabendo s’en chargent pour lui et, majeurs tendus, hurlent à en faire trembler les murs ce passage devenu culte.

Après 1h d’un set d’une intensité et d’une maîtrise incroyable, Architects quitte la scène et clôture un Damage Festival qui leur a permit de mettre, une fois de plus, une claque à tout le monde. Si le groupe continue comme ça, on leur pardonnera sans problème leurs écarts pas toujours bienvenus sur album car ce sont véritablement de vraies bêtes de scène.

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La soirée touche à sa fin et tout le monde en aura eu pour sa dose : le public a répondu présent et s’est bougé sur chaque set, les groupes ont été pour la plupart impeccable, seul la qualité du son est à déplorer. Un grand bravo à Only-Talent Prod qui pour cette première édition du Damage Fest nous aura méchamment régalé, l’organisation était parfaite, et les seuls défauts sont des choses qui a priori me semblent indépendantes de leur volonté : évier des toilettes hommes bouché par du vomis, un pit un poil agressif, des hot dogs franchement pas bons et une salle enfumée pas très agréable. On espère forcément un renouvellement de l’initiative l’année prochaine, et on y sera.

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Setlist :
Alpha Omega
Day In Day Out
Dethroned
Learn to Live
Daybreak
Follow the Water
Even If You Win, You’re Still a Rat
Numbers Count for Nothing
Delete, Rewind
Devil’s Island
Early Grave

Encore:
These Colours Don’t Run

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Nathan & Tommy

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