Report : Converge + Touché Amoré + A Storm of Light + The Secret @ L’Astrolabe (02.12.12)

- 06/12/12 22:07

converge

Pour assister à l’un des concerts le plus excitant de l’année, il fallait se déplacer à l’Astrolabe d’Orléans. Salle au sommet de la patinoire de la même ville, d’une capacité d’environ 1000 personnes proposant une architecture rafraichissante (proche des salles américaines, pour ceux qui visualisent) et un son d’une perfection jamais atteinte (devant moi en tout cas) dans la Capitale. Oui, parfois il est bon de s’isoler, surtout lorsqu’il s’agit de voir le plus grand groupe de hardcore en activité et l’une des étoiles montante du label Deathwish.

Le concert débute aux alentours de 18h30 par le set des italiens de The Secret. Leur hardcore metallisé très proche de Converge fait, certes, beaucoup de bruit mais peine à convaincre la foule qu’on a déjà vu plus vide pour une première première première partie. Globalement, ça joue fort, vite et bien mais il manque ce grain de folie qui rend les groupes de hardcore si impressionnants en live. Le groupe ne communique que très peu si ce n’est par des « Chut » adressés par le chanteur au public… Sympa ! Une petite demie heure et puis s’en va, The Secret sera venu, aura vu, mais n’aura pas vaincu !

Juste le temps d’aller dire bonjour à Jeremy de Touché Amoré à l’impressionnant stand de merchandising que A Storm of Light entre en scène avec comme décor un écran géant diffusant des images d’émeutes en tout genre. Les membres du groupe sont étonnants par leur manque de cohérence visuelle. Un bassiste metalleux de base, une guitariste au look mi-futuriste, mi-punk, un batteur propre sur lui et un chanteur jean noir, t-shirt noir. Une sorte de Moby du drone. Parce que la musique d’ASOL est extrêmement particulière. Les chansons ont des structures difficilement identifiables si ce n’est pas l’omniprésence de la basse qui rappelle un peu les prestations scéniques de Sunn-O))) (en moins traumatisant pour notre oreille interne tout de même). Le groupe joue bien ensemble mais le manque de sympathie dégagé par le frontman me laisse un gout amer. Comprenez, je suis venu pour voir Jeremy Bolm, l’homme qui vous embrasse si vous connaissez ne serait-ce que le nom de son groupe donc devant la froideur de notre Moby du soir (oui j’ai envie de l’appeler Moby), je me sens quelque peu désorienté. La salle se remplit petit à petit devant ce groupe qui déroule un set dans une atmosphère vraiment particulière. Les images diffusées en continu apportent cette impression de partir dans une autre dimension… Expérience intéressante que ce groupe en live !

Les musiciens de Touché Amoré viennent installer leur matériel eux-mêmes (D.I.Y power) et débutent leur set par ‘’-‘’ et « Pathfinder », les deux premières chansons de leur dernier album Parting The Sea, Between Brightness and me sorti en 2011. Une partie du public est spécialement venu pour le groupe de Bolm ce soir et le premier rang chante les paroles du groupe ce qui a le don d’émouvoir Jeremy et le reste du groupe au possible. Mais avait-on besoin de le préciser ? L’avantage de Touché Amoré est que le format de leur chanson (rarement au dessus d’1min30) permet au groupe, même lorsqu’ils ne jouent pas en headline d’offrir un set d’une vingtaine de chansons. Ainsi leur dernier album y passe quasiment intégralement (seule la ballade « Condolences » sera laissée de coté) et cela nous permet de nous rendre compte du niveau affiché par les musiciens. D’apparence chétive, Elliot Babin le batteur de la formation devient un monstre de puissance, de précision et de rapidité derrière son set. Beaucoup des chansons de TA reposent sur ce rythme effréné. Le groupe annonce également des chansons des différents splits sortis ces deux dernières années (notamment une nouvelle chanson issue de leur collaboration avec Pianos Become The Teeth, à paraître en début d’année prochaine). La voix de Jeremy est toujours aussi éraillée et l’on sent que sa technique de chant influe sur sa voix naturelle puisque ses interventions orales sont l’occasion d’entendre un adolescent en pleine mue ! Le set se terminera en beauté avec « Amends » et son fameux « For what it’s worse, I’m sorry » scandé par l’intégralité de la foule. Puis, le groupe terminera sur « Honest Sleep » avec un passage extrêmement émouvant à la toute fin ou Jeremy chantera a capella le dernier couplet de la chanson, sans micro et au milieu d’une quinzaine de fans. Prestation extrêmement intense de la part des américains de Touché Amoré. Le groupe hyperactif de l’écurie Deathwish fait partie de cette vague de groupe qui privilégient la musique avant tout et font preuve d’une proximité sans faille avec leur public.

Les stars du jour débarquent enfin sur scène pour régler eux-mêmes leurs instruments : j’ai nommé les musiciens de Converge. Derrière on peut apercevoir Jacob Bannon bondir et faire des échauffements du visage. Même si nous sommes en face de véritables légendes tant le pourcentage de chef d’œuvres présents dans leur discographie est grand, nous apprécions cette proximité qui permet de désacraliser l’image que l’on se fait d’un groupe de cette ampleur. Ainsi, une fois que tout le monde est prêt, le régisseur comprend qu’il faut éteindre la lumière, Jacob nous dit bonjour et nous demande si ça va. Puis le set de Converge débute sur la furieuse « Concubine ». Pas de demies mesures, au bout de 4min de concert, on sait d’ores et déjà que la claque sera grande, violente, magnifique. Le son est moins précis que pour les autres groupes au début, la guitare de Kurt Ballou peine à se faire entendre dans cette bouillie maîtrisée. Problème rapidement réglé, juste à temps pour le premier single du dernier album du groupe, l’incroyable « Aimless Arrow ». Il est temps de monter au front, prouver à ce groupe que leur carrière ne s’est pas arrêté derrière eux et que si la salle est remplie ce soir, c’est parce qu’ils ont sortis un chef d’œuvre plus tôt dans l’année. Le refrain est scandé par l’ensemble de la salle et Bannon est visiblement surpris de cet accueil pour les nouvelles chansons du groupe. Quelque part tant mieux, puisque Converge semble visiblement fier de leur dernière création puisque pas moins de 7 chansons issues de cet album seront jouées ce soir. Globalement, le groupe pioche dans l’intégralité de sa discographie (petit regret, No Heroes ne sera pas représenté). Les chansons de Jane Doe remportent le plus de succès tant l’album est devenu culte pour le public. Le groupe est dans une forme incroyable (après sondage, Converge ne déçoit jamais sur ce niveau). Les nouvelles chansons permettent d’apprécier la précision dont font preuve les musiciens, notamment le batteur du groupe. Les rythmiques sont reproduites à l’identique avec une énergie incroyable. La moitié du set n’est pas encore passée que des gens prennent déjà une pause tant le set est une véritable tornade. Mention spéciale à « A Glacial Pace » du dernier album qui sur scène passe à merveille. La voix de Bannon est encore plus emplie d’émotion que sur album. Le chanteur s’époumone et ne semble pas en mesure de fatiguer un jour. Converge sur scène ce sont 4 dilemmes. Qui regarder ? Sans en faite des tonnes, chaque musiciens dégagent un charisme et une violence qu’il est difficile d’en choisir un en particulier.

Ce soir, une vingtaine de chansons seront jouées, dans la joie, dans la bonne humeur, dans la sueur. Le set se terminera par un rappel légendaire « First Light/Last Light » qui achèvera tout le monde. Le groupe n’a pas encore débranché les guitares que Bannon se précipite en bords de scène pour discuter avec les fans présents. Je reste admiratif devant cette attitude.

Concert extraordinaire que cette affiche de rêve sur le papier. Touché Amoré a confirmé les espoirs placés en eux et Converge… C’est bien simple, vous n’avez pas vu de concert tant que Converge n’a pas joué devant vos yeux. Vivement le Hellfest !

Nathan

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