Report: Post-Rock Fest – My Education + Lost In Kiev + The Random Monsters @Espace B (01.04.2013)

Deuxième partie du Post-Rock Fest de Paper Scissors qui se déroulait sur deux jours, avec une date qui regroupait deux groupes français et les américains de My Education, et qui fut le salut d’une journée bien pénible. Pour la petite histoire, j’ai passé l’entièreté de mon voyage en train debout à cause d’une fameuse compagnie qui vend trois fois plus de billets qu’il n’y a de places assises dans ledit train, qui de surcroît était en retard. J’arrive à 20h10 à la salle, pas complètement serein, croyant que le concert avait commencé. J’entre donc dans la salle tout content de n’entendre aucun bruit, sauf que dans la salle je n’avais rien à y faire, on m’a regardé avec des yeux de merlan frit : tout le monde faisait ses balances dans le calme. Voyez vous, le public post-rock étant moins facile à visualiser qu’un public de coreux, je n’avais pas réalisé que les gens qui mangeaient dans le restaurant de l’Espace B étaient en fait des gens qui attendaient pour le concert.

Bref, petite anecdote inutile mais qui montre bien que mon périple était laborieux, et que la détente fut de bon aloi. C’est The Random Monsters qui attaque le premier la scène, devant une trentaine de personnes. Surprise déjà : je ne les avais jamais vu, et pour tout dire je ne pensais pas qu’ils seraient si jeunes, car avoir autant de sensibilité et de maturité dans leur son quand on a à peine la vingtaine (à vue de nez), c’est tout de même pas mal. Je me retrouve parfaitement dans leur son et les magnifiques pistes de leur premier album S/T, « Hostility Towards Creation », « I’ve Buried You », toutes ont un rendu excellent en live, malgré une batterie un poil trop forte. Ce qui m’a également impressionné, c’est la constance de la voix du chanteur (qui s’était caché pour les premiers morceaux uniquement instrumentaux), certes il fait un peu peur si on le regarde fixer un bout de la salle et débiter ses lignes sans bouger d’un millimètre, mais il a la même classe en live qu’en studio. C’est sur mon morceau favori et ma claque du soir, « Sacridie », qu’il fera son entrée en scène. J’ai adoré leur set, l’équilibre est parfaitement trouvé entre les instruments et la voix, et je n’attends qu’une seule chose, de nouvelles dates et de nouvelles compos.

C’est aux inénarrables Lost In Kiev d’investir la scène devant une salle déjà plus remplie. Bon alors évidemment, inutile de garder un suspense insoutenable : ce fut la grosse grosse claque. En même temps, vu la qualité de leur premier album Motions, il ne fallait pas s’attendre à autre chose qu’à de la finesse par paquet de 12. Ils nous joueront tout l’EP, avec un son presque parfait, seuls les quelques samples furent hélas assez peu audibles. Niveau scénique, on a des mecs concentrés et propres, tout en étant assez habités pour nous transmettre une belle énergie, surtout avec leur post-rock plus agressif que celui des monsters. Sur « Under Close Surveillance », c’est Nizza, ex-Telegun et co-fondatrice des Paper Scissors qui viendra prendre le micro pour réciter son monologue (je crois d’ailleurs qu’elle l’a aussi fait sur la version studio) ; et lorsque l’on voit la passion avec laquelle elle nous lançait les « a choice, that is amputating me, a choice, that is tearing me apart », on ne peut que regretter l’arrêt du groupe sus-mentionné. Ce morceau est d’ailleurs l’un des moments fort de la soirée, tout comme « I’m Stuck », « Hopes Fights & Desillusions » ou encore « The Day I Ruined My Life » sur lequel un homme que je ne connais pas est venu poser les screams de fin de morceau, donnant toute sa puissance, sa grâce et son charisme à cette merveilleuse outro. Eux aussi joueront l’intégralité de leur album, le seul regret est de ne pas avoir eu un petit teaser de leur split EP avec Zero Absolu.

La soirée se terminera avec les papas texans de My Education, et leur impressionnante formation composé de sept musiciens dont – et c’est leur petite originalité – un violoniste. On sent que leur show est bien rodé, avec un son planant, et des filtres visuels colorés projetés sur la scène changeant à chaque piste : grandiose. Je ne connaissais absolument pas le groupe avant cette soirée, j’avais juste eu vent de leur réputation et écouté quelques unes de leurs pistes sur youtube ; je ne peux donc pas analyser ce qu’ils ont joué au long de cette soirée. Malgré tout leur set m’a donné envie de me plonger dans leur épaisse discographie. C’est encore une belle soirée qui en amènera – je l’espère – d’autres par Paper Scissors, et pourquoi pas un autre Fest de grande envergure.

Tommy

Remerciements : Sébastien & Paper Scissors